Maintenu officiellement depuis vendredi dernier, l’Amiens SC n’a aucun enjeu sur cette dernière rencontre à domicile. Ce n’est pas le cas de Laval, son ultime adversaire de la saison, qui viendra décrocher son maintien dans une Licorne pleine. De quoi ravir Patrice Descamps, qui évoque une pression en moins pour ses joueurs. Entretien.
Patrice Descamps, étant donné que vous êtes maintenus, quel est l’objectif du match contre Laval ?
On va avoir un stade complet. L’essentiel sur ce match est de faire plaisir à nos supporters. On leur a fait vivre une saison que je qualifierais de chaotique au niveau des émotions. Sur ce dernier match, leur offrir un vrai moment de plaisir pendant ces 90 minutes. C’est l’objectif avant tout.
Y a-t-il cette dimension de se faire pardonner ?
Oui, faire vivre des émotions. Le football, c’est des émotions. Ce qu’on a vécu vendredi, ce sont de belles émotions. Cette communion avec les supporters à la fin, ce sont des moments de plaisir qui nourrissent les hommes, les joueurs. Bien entendu, vendredi, on va présenter un visage très compétitif.
Ça ne peut pas enlever la frustration, mais ça peut laisser sur une meilleure note…
Toute bonne émotion est bonne à prendre. On doit une petite revanche à nos supporters, quelque chose par rapport à cette saison, les joueurs en sont conscients. Ils ont répondu présent avec ce stade qui sera plein, donc à nous de les faire vibrer et de leur faire passer un bon moment.
Outre les supporters, ça n’a pas été une saison facile pour les joueurs non plus. C’est se faire plaisir et leur faire plaisir ?
Prendre plaisir à être ensemble, c’est la base d’une équipe de football. À la fois dans les moments difficiles comme dans les moments où ça va bien. Ce groupe-là, je le répéterais jusqu’au bout, n’a jamais lâché dans cette conviction et dans cet état d’esprit. L’objet demeurait le maintien et de se maintenir. Là, c’est ce dernier match qui a toujours une saveur particulière. Ce sera à nous d’y mettre les bons ingrédients.
Il faut aussi le jouer à fond parce que Laval a encore des enjeux…
Oui, on se doit d’avoir un comportement professionnel. Il y a beaucoup d’équipes qui ont encore beaucoup de choses à jouer. On sera présents au rendez-vous.
À froid, mesure-t-on dans le staff et dans l’équipe le fait que tout ne se jouera pas sur ce dernier match pour le maintien ?
Ça a été l’objet de la mi-temps à Quevilly. Si j’ai quelque chose à retenir de ces dernières semaines, c’est surtout cette mi-temps qui a été très importante. Jouer une finale, une mauvaise finale sur un dernier match, c’est un scénario que je voulais absolument éviter. C’était l’objet du discours de toute cette mi-temps de Quevilly.
Vous préparez une équipe pour vendredi, qui a la « niaque » et dégagée de toute peur. Êtes-vous décontracté ?
Par la force des choses, tu ne prépares pas forcément avec la même pression. Si on jouait Laval et que l’avenir du club se jouait là-dessus, j’aurais eu une autre pression. Par contre, je prépare ce match pour le gagner, en présentant la meilleure équipe possible.
Les joueurs ne sont pas déjà en vacances ?
Ah non pas du tout, on a fait une bonne séance hier. Pour ceux qui ont regardé la séance ce matin, pareil, elle était remplie d’objectifs pour être prêts vendredi à jouer un match de haut niveau.
Ces dernières semaines, on a parlé de peur qui saisissait les joueurs par moments. Le fait d’être maintenus va permettre de jouer ce match avec plus de décontraction…
Par la force des choses, libérés, délivrés, on va dire ! Automatiquement, on a senti contre Quevilly des joueurs assez inhibés dans une première période médiocre. Sur ce dernier match, ça ne doit être que du plaisir, ce sera l’objet. Tout en étant les plus sérieux possibles, mais on ne va pas faire n’importe quoi sur ce dernier match.
Ce match peut-il être l’occasion de donner plus de temps de jeu à des joueurs qui en ont moins eu ou n’est-ce pas du tout votre optique ?
Non, j’alignerais la meilleure équipe possible pour ce dernier match.
Avez-vous eu des échanges avec Philippe (Hinschberger) ?
On est en contact assez régulièrement. Il profite du soleil !
Propos recueillis par Romain PECHON avec Pavel CLAUZARD
Crédits photo : Le 11 HDF
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