Pour la toute première fois depuis le début de la saison, Oswald Tanchot avait décidé de miser sur le trio Opoku-Lomotey-Wagué pour former sa défense centrale contre Troyes le week-end dernier. Et alors que cet attelage paraissait encore assez déséquilibré quelques jours plus tôt, celui-ci pourrait bien devenir la référence pour les neuf matches restant à disputer. Explications.
A la recherche du bon équilibre
Oswald Tanchot tâtonne pas mal depuis sa prise de fonctions en octobre dernier. Tantôt avec une défense à quatre, tantôt avec une défense à cinq, le successeur de Luka Elsner est perpétuellement à la recherche du bon équilibre. Et alors que celui-ci semblait avoir été trouvé courant décembre avec l’instauration du 3-4-1-2, un schéma confiant notamment des responsabilités offensives aux latéraux, l’ancien coach du HAC avait souhaité revenir à une animation avec seulement quatre défenseurs début févier. « J’aspire à jouer avec une défense à quatre plus souvent parce que je pense qu’on aura plus de possibilités de mettre certains en valeur comme ça, jugeait Oswald Tanchot après le match nul contre Caen. Il faut qu’on puisse avoir un joueur offensif en plus, tout en conservant des latéraux importants dans un dispositif à quatre. Pour cela, il faut que (Emmanuel) Lomotey soit performant en sentinelle. »
Ainsi, Oswald Tanchot a tenté de transformer son 3-4-1-2 en un 4-4-2 losange avec donc Emmanuel Lomotey comme point d’équilibre. Sur une pente ascendante depuis plusieurs semaines, le Ghanéen affiche enfin le niveau escompté à son arrivée au club l’été dernier. Maintenant, la question de son meilleur poste n’a pas encore été totalement tranchée. Intéressant au milieu de terrain, il semble néanmoins plus utile au collectif lorsqu’il glisse en défense centrale. Surtout, l’Amiens SC affiche un bilan bien plus reluisant lorsqu’il joue avec une défense à trois. En effet, le club picard a pris 20 de ses 37 points depuis l’instauration de ce schéma à l’occasion du déplacement à Rodez début décembre. Et avec Emmanuel Lomotey dans le trio défensif, Amiens a réussi à mettre fin à la série d’invincibilité de Valenciennes à domicile, ainsi qu’à faire tomber le leader Troyes.
Gendrey, victime collatérale ?
Jusqu’à cette victoire contre Troyes, Emmanuel Lomotey avait rendu service en défense centrale à chaque fois qu’un titulaire faisait défaut, notamment Molla Wagué courant décembre. Jusqu’à cette victoire contre Troyes, Oswald Tanchot n’avait jamais été au bout de l’idée de faire jouer les trois internationaux africains, à savoir Emmanuel Lomotey, Molla Wagué et Nicholas Opoku ensemble. Le tout pour une question de compatibilité de profils. « Dans une défense à trois, c’est bien d’avoir un joueur capable de gérer la largeur, ce que Valentin (Gendrey) fait avec beaucoup d’aisance parce qu’il sait jouer latéral, expliquait le coach de l’ASC au début du mois. Emmanuel a aussi des jambes et peut se désaxer, voire même Molla si on veut le faire jouer avec Emmanuel et Nicholas. Maintenant, il y a de gros réglages à faire si on veut faire jouer ces trois-là ensemble. C’est notamment le cas dans la ressortie du ballon et la gestion de la profondeur. »
Amiens SC : Opoku et Lomotey accrochés par l’Afrique du Sud
Visiblement, la longue coupure entre Auxerre et Troyes a permis à Oswald Tanchot de procéder à ces « gros réglages » puisque ce dernier a décidé d’aligner cette défense à trois encore assez hypothétique quinze jours plus tôt. « J’ai tout travaillé, que ce soit Lomotey au milieu, Valentin axe gauche et donc Molla pas dans l’équipe. J’ai privilégié une équipe avec de l’expérience, j’étais parti dans l’idée de la maîtrise technique d’Emmanuel au milieu mais il nous est quand même très précieux derrière, détaille-t-il. Je pense que dans l’effectif tel qu’il est constitué, il est très important dans une défense à trois. Le fait que Molla joue axe gauche, sachant qu’on jouait bas et qu’il n’y avait pas cette dynamique de vitesse et de profondeur à prendre en compte, n’était pas un problème. En deuxième mi-temps, ils ont joué avec deux attaquants et il a géré, c’est une question de lecture, d’anticipation et de communication. Parfois, on a tendance à en manquer. »
Tout comme de continuité dans les compositions d’équipe, Oswald Tanchot n’ayant que très peu souvent renouvelé le même onze de départ cette saison. Sera-t-il tenté de le faire face à Dunkerque, sachant que le profil de l’adversaire et le scénario de la rencontre seront très différents ? Sera-t-il en mesure de le faire après cette trêve internationale marquée par les départs en sélection de Nicholas Opoku et Emmanuel Lomotey ? Réponse le 3 avril sur les coups de 19 heures.
Romain PECHON