Après avoir remis en cause l’impact de ses entrants lors de la défaite de l’Amiens SC contre Grenoble (1-2) avant la trêve internationale, Omar Daf va encore plus loin en pointant du doigt le déséquilibre actuel de son effectif. Explications.
L’attaque tousse de plus en plus
Parmi les plus mauvaises attaques de Ligue 2, avec seulement douze buts inscrits en quatorze matches, l’Amiens SC va en plus devoir faire sans son meilleur buteur – Louis Mafouta – suspendu trois matches pour paris sportifs. « On n’avait pas besoin de ça, peste Omar Daf. Offensivement, c’est un domaine où on a besoin de forces. Malheureusement, les deux suspensions (ndlr : Maxime Do Couto est aussi suspendu) viennent encore nous priver d’éléments offensifs. »
Et si Andy Carroll devrait en profiter pour retrouver le onze de départ, après deux matches débutés sur le banc de touche, l’attaquant anglais est également en proie avec des pépins physiques. « Il a pu s’entraîner normalement après avoir été embêté avec son genou et des problèmes musculaires sur les deux dernières semaines, confirme son entraîneur. Cela tire un peu, mais on a été vigilant avec lui. On va être pragmatique, fonctionner match après match et voir comment on peut structurer notre organisation pour le mettre dans les meilleures dispositions. »
D’autant plus que les options derrière l’ancien attaquant de Newcastle ne sont guère emballantes. Apparu en début de saison à la pointe de l’attaque, Mathis Touho a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil, étant progressivement relégué en équipe réserve. Préférant jouer au malade imaginaire pour le déplacement à Hombourg-Haut plutôt que de saisir une opportunité d’avoir du temps de jeu, Amadou Ciss s’est littéralement sabordé.
Le mercato d’hiver déjà en ligne de mire
Quant à Abdoul Tapsoba, présenté comme une option crédible par John Williams en septembre, cette alternative n’emballe guère Omar Daf : « Il peut jouer devant, mais c’est du bricolage. Offensivement, on sait depuis le début de saison que c’est un secteur où on doit se renforcer, de forces supplémentaires, pour être plus performants. » Et ce n’est malheureusement pas le seul. Au milieu de terrain, la rupture du ligament croisé de Doums Fofana, qui va être absent plusieurs mois, complexifie également la tâche de l’entraîneur amiénois, qui a déjà dû faire reculer Kylian Kaïboue d’un cran pour pallier le départ non compensé de Kassoum Ouattara.
« Défensivement, par la force des choses, la CAN va également nous obliger à réagir« , rappelle Omar Daf, qui va perdre à la fois Nicholas Opoku et Mamadou Fofana. De quoi renforcer son envie d’avoir un latéral gauche, un défenseur central et un attaquant supplémentaire au mercato d’hiver. Une envie qui débouche aussi de ce qu’il observe de son équipe depuis le début de saison. « Il y a beaucoup de frustration, parce qu’on voit qu’il y a de la qualité, mais il y a aussi des associations qui ne marchent pas pour l’instant, constate-t-il. Il faut en tirer les enseignements pour essayer de réajuster l’effectif et être plus compétitifs. Il faut avoir une vraie réflexion pour être plus équilibré.«
Reste à savoir si cette réflexion est partagée par la direction du club, qui officiellement cherche activement un remplaçant à Kassoum Ouattara sans pour autant se presser pour boucler ce dossier. En attendant, Omar Daf se retrouve donc en première ligne avec la nécessité de colmater les brèches en attendant un mercato d’hiver qu’il espère salutaire. Comme bon nombre d’entraîneurs avant lui, qui en sont parfois ressortis encore plus frustrés, à l’image de Philippe Hinschberger la saison dernière.
Romain PECHON