Assez discret depuis quelques semaines, Nordine Kandil a remis le nez à la fenêtre en étant le grand artisan du succès de l’Amiens SC à Grenoble, samedi dernier. Désormais, le milieu de terrain offensif doit gagner en constance pour pleinement endosser le costume de leader offensif. Décryptage.
Kandil, un réveil en fanfare
Après neuf matches sans être décisif en Ligue 2, Nordine Kandil a retrouvé le chemin des filets de fort belle manière à Grenoble. Plus que son but, l’ancien Strasbourgeois a marqué la rencontre de son empreinte. « Il provoque aussi le rouge et est à l’origine du deuxième but, précise Omar Daf. Son talent nous permet de prendre les devants sur ce match équilibré. Il a été décisif sur cette rencontre et il a les qualités et capacités pour l’être. Maintenant, il faut qu’il puisse nous sortir de telles performances régulièrement. C’est ça l’exigence. »
Une constance qui a cruellement fait défaut à son prédécesseur, un certain Gaël Kakuta, la saison dernière. Or, pour tenter de se mêler à la lutte pour le top 5, Amiens aura besoin d’individualités fortes et en capacité de faire la différence de manière régulière. Pour autant, Omar Daf veut croire que la multiplicité des dangers peut faire la force : « Cette saison, ça peut venir aussi d’Antoine Leautey, de Rayan Lutin ou de Louis Mafouta Cela nous donne plus de variété. Les adversaires ne peuvent pas se focaliser sur un seul joueur. C’est très intéressant. »
Amiens peut-il se passer d’un leader offensif ?
Si cela peut s’avérer suffisant pour faire une belle saison, chaque saison de Ligue 2 prouve que les équipes luttant pour la montée sont portées par de fortes individualités, comme Gautier Hein la saison dernière pour Auxerre, Georges Mikautadze avec Metz il y a deux ans ou encore Rhys Healey du côté de Toulouse en 2021/2022. Nordine Kandil peut-il appartenir à la même caste ? En attendant d’avoir une réponse à cette question, Omar Daf compte tirer profit du large champ d’action de son numéro 10.
« C’est ce que j’ai voulu par rapport à l’arrivée de Nordine. Il faut avoir des profils avec une certaine polyvalence, ce qui va nous permettre de travailler et de mettre des animations par rapport à l’adversaire ou par rapport à ce que l’on veut faire sur une rencontre, explique le coach amiénois. La polyvalence de mes offensifs me pousse à leur laisser beaucoup de libertés. Quel que soit l’adversaire, la rencontre, les quatre joueurs devant on a la liberté de bouger. »
Une liberté qui a fait le bonheur d’Amiens et de Nordine Kandil à Grenoble. Un bonheur qui ne demande qu’à être partagé avec le public de la Licorne, vendredi contre Laval. Avec l’espoir que cette embellie marque aussi le début d’une réelle montée en puissance.
Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport