Nommé comme adjoint d’Omar Daf, Michaël Debève retrouve l’Amiens SC vingt ans après un passage en tant que joueur au début des années 2000. Très attaché à son territoire, l’Abbevillois de naissance aspirait à vite rebondir après la fin douloureuse de son aventure toulousaine. Entretien.
Michaël, comment en êtes-vous arrivé à intégrer le staff d’Omar Daf à Amiens ?
Je suis en contacts réguliers avec Omar depuis quelque temps. On est assez proche, on a passé le BEPF ensemble, on a vécu une année assez riche et on s’est rapproché. On est resté en contacts depuis, on s’appelait de temps en temps, quand ça allait bien ou moins bien dans nos clubs respectifs. Omar a cherché un adjoint, il savait que j’étais libre et ici dans la région. Tout était réuni pour que je dise oui pour le rejoindre. Je suis très content de revenir.
On parle beaucoup de l’exigence d’Omar. Quel est votre premier ressenti après une grosse semaine ensemble ?
Dans le football, on a besoin d’exigence. Omar est très exigeant mais également très proche de ses joueurs et de son staff. Au quotidien, on est très content de travailler avec quelqu’un qui sait aussi être optimiste, qui apporte la bonne parole. Il est très proche de tout le monde et je suis persuadé qu’il va plaire au public amiénois.
Vous auriez pu ne pas être là si le projet de reprise du SC Abbeville avait abouti…
Oui, j’aurais pu ne pas être là. Maintenant, Abbeville était un projet sur un club amateur, j’avais répondu à un appel du pied de Pascal Demarthe, le maire. Il souhaitait réunir les clubs pour faire un grand club à Abbeville, j’ai fait le choix de l’aider. On savait aussi très bien que je pouvais repartir dans le milieu professionnel. Je lui ai présenté un projet et je suis juste très déçu que certaines personnes du SC Abbeville n’aient pas souhaité aller au bout. Je pense qu’on avait réuni beaucoup de choses pour faire un projet vraiment intéressant et surtout servir le football abbevillois. Je suis déçu pour les Abbevillois que ça n’ait pas abouti.
A titre personnel, c’était peut-être un mal pour un bien. Vous êtes aujourd’hui de retour dans le staff technique d’une équipe professionnelle…
De toute façon, mon métier c’est le football professionnel. Etant de la région et fier d’être de cette région, le grand club professionnel est Amiens et le grand club amateur est Abbeville. Je suis vraiment le premier déçu, notamment pour les Abbevillois qui n’attendent que ça. Maintenant, tout le monde savait que je pouvais partir à tout moment. Je suis donc content d’être de retour dans le monde professionnel et on verra pour Abbeville plus tard.
Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être de retour à Amiens ?
Je suis un enfant du pays. Avoir la possibilité de venir travailler dans le club professionnel de sa région, je pense qu’il n’y a rien de plus beau et de plus fort. Amiens est un beau club, avec un palmarès, qui est monté en Ligue 1 il y a quelques années. On a aussi un beau stade. Tout est réuni pour que les choses se passent bien. C’est enrichissant et plaisant pour moi de faire partie de cette aventure.
C’était dans un coin de votre tête de revenir un jour à Amiens ?
Il y a toujours eu une envie de revenir dans ma région. Après les événements font que ça s’est accéléré. J’ai été licencié au mois de novembre (ndlr : de Toulouse), j’ai eu un appel du pied d’Omar et du club, je n’ai pas hésité une seule seconde. Le football est aussi une remise en question perpétuelle. J’ai pris un coup derrière la tête, j’ai été sali par des dirigeants. Les gens me connaissent bien. Il y a une procédure en route, je ne peux pas en dire beaucoup plus. C’est juste bien de pouvoir trouver un nouveau projet et c’est encore plus beau que ce soit dans ma région.
On vous sent marqué par cette fin d’expérience difficile…
Toulouse, c’est vingt ans de ma vie. J’ai été le plus jeune joueur à jouer en professionnel. J’ai été entraîneur, directeur du centre, adjoint et j’ai été viré aussi. J’ai connu tous les bonheurs et tous les malheurs. Cela restera une blessure profonde, surtout quand on passe vingt ans dans un club et qu’on en devient un peu un enfant du pays ici. J’étais vraiment très respecté là-bas, ça fait toujours mal. On sait qu’à tout moment, on peut être sorti d’un projet. Le tout est de savoir rebondir et de se projeter pour avoir le maximum de résultats dans son nouveau projet.
Amiens peut être ambitieux dans cette Ligue 2 que tout le monde annonce très relevée ?
Je pense qu’il faut rester ambitieux ! Amiens a sa place avec les équipes qui vont jouer la tête du championnat. Maintenant, où va se situer Amiens, on ne sait pas. Je pense que ce sera un championnat vraiment difficile, avec de grosses cylindrées. En mettant tous les ingrédients, avec un bon recrutement et beaucoup de travail, on peut avoir de l’ambition. Il faudra voir également la composition des autres équipes.
Propos recueillis par Romain PECHON
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