S’il est un joueur que Luka Elsner ne pensait sans doute jamais revoir à la Licorne au moment d’en prendre les rennes, c’est bien John Steven Mendoza. En effet, l’attaquant colombien, autorisé à ne pas reprendre avec le groupe professionnel cet été afin de se trouver un nouveau point de chute, a fini par revenir en Picardie, faute de propositions concrètes. Ayant ainsi raté la totalité de la préparation estivale, le natif de Palmira, est pourtant à créditer d’un retour remarqué avec déjà deux réalisations en autant de rencontres. Mais ce surprenant retour en fanfare peut-il se prolonger ?
Ses statistiques en Ligue 1
Sa première demi-saison en Ligue 1 fut pourtant pleine de promesses avec notamment deux buts inscrits en 13 rencontres. Il y était apparu comme un attaquant rapide avec de réelles qualité d’élimination, profil qui manquait à l’effectif de Christophe Pélissier. Seulement la seconde, marquée par de nombreux problèmes physiques puis de comportement avait fini par clairement entacher son aventure française. Pourtant, il y avait été remarqué pour ses statistiques balle aux pieds, le plaçant à un moment de la saison, comme le meilleur dribbleur de la Ligue 1. Flatteur. Mais il n’y avait finalement inscrit que deux petits buts, insuffisant.
Un été meurtrier
Ayant été autorisé à passer des vacances prolongées dans son pays natal pour trouver un nouveau club, plusieurs pistes ont été évoquées comme destination éventuelle : en Russie à Krasnodar, en Espagne ou encore au Brésil où il avait déjà évolué. Un départ qui semblait alors inéluctable.
Des vacances pendant lesquelles l’attaquant a aussi défrayé la chronique en étant victime d’un braquage largement relayé par les médias locaux.
🚨 NO CESA LA INSEGURIDAD 🚨
Jhon Steven Mendoza, víctima de fleteohttps://t.co/sk6qgx04AT
— Marca Claro Colombia (@MarcaClaroCol) August 1, 2019
De retour en France en catimini, faute de propositions concrètes, Stiven Mendoza a également subit un drame familial à la suite de la disparition de son jeune frère, également footballeur, assassiné dans son pays natal. De quoi l’éloigner un temps du football ?
Un retour inattendu en Ligue 1
De retour en compétition depuis 2 journées, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fait parler de lui. En effet, le natif de Palmira a inscrit face à Bordeaux son premier but de la saison au bout de 3 minutes de jeu seulement. Un but qu’il a naturellement dédié à son frère. Lors du match suivant face à Angers, il a remis ça avec un nouveau but dès la 13e minute sur une passe de Quentin Cornette. Un départ canon !
D’ailleurs, il a vite été récompensé de ses performances : les lecteurs du 11 Amiénois lui ont délivré le titre de joueur du match pour les 2 dernières rencontres.
Il a même haussé son niveau de jeu lors du match en Anjou, apportant un soutien défensif plus fort. Son début de saison est vraiment surprenant et l’on peut alors se poser la question suivante : La renaissance de Steven Mendoza peut-elle perdurer dans le temps ?
Oui, ça peut être la belle histoire de la saison…
Oui, la seconde saison de Steven Mendoza ne fut pas à la hauteur des attentes placées en lui. Pourtant pétri de qualité, le Colombien a rarement su faire profiter de ses qualités de dribble et de sa vélocité au collectif amiénois. Son grand défaut a souvent résidé dans de mauvais choix dans le dernier geste et ses statistiques s’en ressentent.
Pour autant, son été aussi tumultueux que tragique a semble-t-il constitué un déclic. Se remettant très vite au service de son entraîneur, il a rapidement revêtu le costume de titulaire malgré une préparation tronquée. Et dès que Luka Elsner a fait appel à lui il a su répondre présent en inscrivant deux buts en autant de titularisations. Mais le renouveau du Colombien va au-delà de cette statistique pourtant déjà prometteuse.
En effet, le petit ailier virevoltant s’est montré moins dribbleur et a ainsi généré moins de déchets dans son jeu. Plus altruiste, il a plus souvent cherché à se démarquer et son jeu sans ballon a été une aubaine dans l’animation offensive concoctée par Luka Elsner et notamment à Angers. Ainsi, il a enfin montré qu’au-delà de son profil présumé d’éliminateur, il a aussi de vraies qualités de buteur, vues trop rarement dans le passé malgré quelques fulgurances. S’il profite d’un concours de circonstances mettant en ce moment Konaté, Guirassy ou Ghoddos sur le carreau, en continuant à se montrer aussi altruiste, il n’y aucune raison que son retour en grâce ne poursuive pas. Alors qu’il a gardé une côte importante auprès des supporters de l’ASC, il pourrait aussi très vite redevenir le vrai chouchou de Licorne. Et comme la confiance amène souvent les performances, un retour en grâce salvateur pour l’ASC n’est absolument pas à exclure…
Non, on peut pas compter sur lui, car…
Mendoza a eu une carrière de grand voyageur jusqu’à ce jour. En effet, il est rarement resté très longtemps dans les clubs qui l’ont accueilli. Colombie, Brésil, Etats-Unis, Inde et France. Il est difficile d’imaginer le voir rester 1 ou 2 années supplémentaires au club, même s’il semble se plaire en France. Quelle sera sa prochaine destination ? Espagne, Russie, nul le sait. Une chose est sûre, le cafetero ne fera pas de vieux os à Amiens. Il n’est que de passage et espère trouver un challenge encore meilleur dès qu’il se présentera, comme a pu le faire Emil Krafth cette année. Il rêve, comme la plupart des joueurs, de participer à la Ligue des Champions. Pourquoi pas ?
Depuis son arrivée en janvier 2018, le joueur a souvent montré des promesses, il a effectué de bonnes performances. Mais sur la durée, il ne s’est jamais maintenu à son meilleur niveau. Il a subi de nombreuses blessures dans un championnat français où les efforts physiques laissent peu de place aux joueurs fragiles. Ces problèmes ont donc desservi son jeu et sa progression.
De même, l’ancien attaquant des Corinthians a très souvent rechigné aux efforts défensifs, Christophe Pélissier lui demandait davantage dans ce domaine. Il avait moins de travail défensif dans ses clubs précédents au Brésil ou en Inde. Mais la Ligue 1 demande plus de replacement et un investissement physique de chaque instant. Sur ce point, on peut dire que Mendoza manque encore de jus et d’un peu de volonté.
En ce début de saison, Steven semble bien parti si l’on considère ses statistiques. 2 buts pour 168 minutes jouées et 4 fautes commises qui montrent que l’attaquant de 27 ans est plus impliqué dans son travail défensif. Il a aussi subi 7 fautes, ses dribbles et sa vitesse provoquant les fautes des adversaires. De nouvelles promesses pour un nouveau départ ?
Un bon retour : 2 buts en 2 matchs (source lfp.fr)Et vous, croyez-vous à un vrai retour en grâce de Steven Mendoza, ou au contraire, à un nouveau feu de paille ?