Tout au long de la saison, Mathieu Dubrulle nous livre son opinion sur les performances de l’Amiens SC dans la chronique intitulée le Débrief. Cette semaine, notre confrère de France Bleu Picardie revient sur la défaite contre Angers (1-4), qui plonge encore un peu plus les Amiénois dans le désarroi.
« Une défaite qui renforce l’inquiétude »
Incapable de se mettre à l’abri dans son temps fort, l’Amiens SC a fini par subir la loi d’Angers, au terme d’un match où sa défense a volé en éclats. Une issue qui ne doit rien au hasard et qui ne tient pas uniquement à un arbitrage contesté.
« A l’image du public, qui n’a même pas eu le cœur de siffler à la fin du match, je suis assez désabusé. Parce que ce match renforce les inquiétudes sur le niveau général de l’équipe. Cela renforce aussi le sentiment d’impuissance. Même en ouvrant le score, Amiens a fini par craquer et ce serait trop facile de se retrancher derrière l’arbitrage. Même si ça fait mal à entendre, je ne suis pas choqué par les deux penalties sifflés, ni même par le carton rouge si Antoine Leautey a perdu les pédales. Oui, il y a peut-être une main d’un Angevin en première mi-temps. Mais globalement, l’Amiens SC ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Les absences de (Louis) Mafouta, de (Gaël) Kakuta et l’arbitrage n’expliquent pas tout.
Cette équipe est retombée dans ses travers, manquant d’efficacité pour enfoncer le clou sur l’incroyable action de la 20e minute. Derrière, il y a eu un manque d’efficacité défensive avec une équipe qui a plongé. Le premier but d’Angers est assez hallucinant. C’est presque autant le tournant du match que la triple-occasion ratée deux minutes plus tôt. Tout ça sur un long ballon où la défense est à la ramasse, fait preuve d’une naïveté incroyable. C’est assez invraisemblable. Ensuite, (Osaze) Urhoghide est complètement passé au travers en concédant deux penalties, puis Amiens a fini par plonger de tous les côtés. Après la grosse occasion à 1-0, Amiens n’a quasiment plus existé offensivement. Ligne par ligne, on a encore vu d’inquiétantes limites. Même à 2-0, au regard du niveau défensif affiché, je ne suis même pas sûr qu’Amiens gagnait le match.
A Pau, on avait pointé du doigt une équipe amorphe, sans envie. Là, ils se sont battus avec leurs armes et leurs limites. On voit bien que l’accumulation de mauvais résultats renforce le sentiment d’impuissance. Cette défaite 4-1 à domicile, une véritable claque, intervient quelques jours après la sonnette d’alarme tirée par la direction Mentalement, ça plonge, on sent que le moral est abimé, que la confiance s’effrite. On pourrait dire qu’Amiens rentre dans le rang, après avoir fait illusion pendant un mois, mais il faut surtout regarder vers le bas. Le bilan comptable depuis un mois, avec 2 points sur 15 est inquiétant, mais il y a surtout le fond de jeu, ce qu’on voit sur le terrain. Le classement (ndlr : 10e) est un trompe-l’œil, Amiens affiche le niveau d’un relégable. C’est plus profond que la simple lecture du résultat. Je ne sais pas comment cette équipe, très limitée, va pouvoir trouver le déclic.«
Un effectif trop tendre
Face à la force de frappe d’une équipe d’Angers qui a pu se permettre le luxe de faire sortir du banc Zinedine Ferhat et Adrien Hunou, l’effectif de l’Amiens SC a clairement affiché ses limites selon nos confrères de Mathieu Dubrulle.
« Sur ce match, on a vu les lacunes d’un effectif qui n’est pas suffisamment qualitatif et quantitatif. A tel point qu’Omar Daf a dû lancer un gamin (ndlr : Yvan Ikia Dimi) en attaque, qui a été plein de panaches. On voit bien que la construction de cet effectif a été bancale, que ça manque de qualité sur des postes-clés. On se retrouve donc à surutiliser des joueurs d’appoint, qui doivent mûrir, s’aguerrir, progresser au contact de joueurs expérimentés. On n’a pas attendu cette défaite contre Angers pour savoir ça, mais cette défaite ne fait que confirmer cette réalité.
D’un match à l’autre d’une mi-temps à l’autre, personne n’est au top au même moment. Contre le Paris FC ou face à Angers, tu fais un bon début de match et tu plonges parce que ta défense n’est pas à la hauteur. Dans d’autres matches, c’est l’attaque qui fait défaut. Au milieu de ça, tu as des joueurs qui vont être convaincants sur deux ou trois matches avant de disparaître. Même à l’intérieur d’un match, certains vont briller 20 minutes avant de s’éteindre. »
Daf, une position fragilisée ?
Vivement contesté par une partie du public depuis samedi soir, Omar Daf revit pour le moment le même cauchemar que l’an passé à Dijon, où il avait démarré tambour battant avant de voir son équipe s’écrouler. Et si sa responsabilité est engagée, Mathieu Dubrulle lui trouve des circonstances atténuantes.
« Avec l’effectif actuel, n’importe quel entraîneur serait en difficulté. Il est victime comme beaucoup de ses prédécesseurs du manque de cohérence du recrutement, d’une construction d’équipe qui laisse songeur. On a vraiment le sentiment que toutes les pièces du puzzle ne vont pas les unes avec les autres. Il a dû trancher dans le vif en écartant des joueurs qui ne sont pas au niveau comme Doums Fofana ou Abdoul Tapsoba. A sa décharge, il fait avec ce qu’il a sous la main. Maintenant, l’entraîneur est toujours le premier fusible face à une crise de résultats. Je ne sais pas si c’est déjà en train de traverser l’esprit des dirigeants. Il faut voir aussi s’il est capable de transcender cette équipe. Comme beaucoup, Omar Daf doit être en plein doute aujourd’hui. »
Pour avoir l’avis des polémistes de Mathieu Dubrulle sur la situation de plus en plus délicate de l’Amiens SC, rendez-vous ce soir (18 heures) sur France Bleu Picardie.
Propos recueillis par Romain PECHON
Et si Angers était plus fort ?
Si Mafouta avais mis son penalty, la pression serait moins importante. En effet, le fond de jeu n’est pas axceptionnel depuis le début du championnat. les victoires ne sont pas larges. Mais nous y avons cru car le compteur tournait.
Nous manquons de réalisme et tombons sur des équipes jouant avec beaucoup de qualité et d’engagement (là, ou nous, nous avons baissé d’un cran).
Mais tout n’est pas à jeter. Avant de penser aux grandes maneouvres, il faut déjà commencer à redonner de la confiance et rappeler la règle quand on rentre sur un terrain « Etre un guerrier ».
L’ensemble des journalistes qui ont indiqué que le recrutement était de qualité sont en train de retourner leur veste.
Laissons du temps à cette équipe. il n’a jamais été indiqué que l’ASC jouerait le podium. Et ceux qui y ont cru après quelques victoires doivent redescendre sur terre.
Le TOP 10 sera logique
Le TOP 5 serait incroyable
Redonnons de la confiance à cette équipe qui a le talent nécessaire pour jouer dans ce championnat…très relevé
Daf est loin d’être le seul à pointer du doigt en effet. La comparaison entre entre le banc de touche d’Angers et de l’ASC est très parlante. Il fallait 6 joueurs en fin de mercato dont 1 latéral gauche, 1 ailier de percussion pour le côté ou Leautey n’est pas, et un milieu off axial car Kakuta ne fait jamais 1 saison sans bobo et en + il ira à la CAN. On a eu Carroll (bien joué) , Boya ( un laborieux juste bon en duels) et Do Couto (loin du niveau L2), ou sont les 3 manquants? on le saura jamais… C’est là qu’a du se jouer une saison qui aurait pu être intéressante, surtout qu’on avait rentré une fortune en caisse avec les ventes Formose et George I., on pouvait signer des joueurs ambitieux, quitte à augmenter un peu la masse salariale.