Au cours d’une nouvelle saison difficile ponctuée à une décevante quatorzième place, l’Amiens SC n’a pas été à la hauteur des objectifs du début de saison. Pour autant, la rédaction du 11 Amiénois a trouvé plusieurs motifs de satisfaction condensés en « tops » de la saison 2021/2022.
La révélation Formose Mendy
Si certains joueurs n’ont pas répondu aux attentes placées en eux, cette cuvée 2021/2022 a au moins permis l’explosion de certains jeunes joueurs. A commencer par Formose Mendy, initialement recruté pour être une solution de repli en défense. Assez discret durant la préparation estivale, le jeune défenseur sénégalais (20 ans en début de saison) est monté en puissance sur les premières semaines de compétition officielle. En concurrence avec Mateo Pavlovic et Mamadou Fofana, deux joueurs en provenance de Ligue 1, il a fini par installer le doute dans l’esprit de son entraîneur, qui le préféra même à l’ancien Messin contre Toulouse et Dijon avant de mettre en place une défense à trois axiaux à partir de Valenciennes. De quoi mettre encore un peu plus en valeur les qualités de la révélation de la saison, titularisée à 31 reprises avant un très probable départ.
Les éclosions de Gene et Xantippe
Milieu de terrain de formation, Owen Gene a finalement fait ses premiers pas en équipe première dans le couloir droit d’une défense à cinq. Un rôle de composition pour un jeune joueur complètement décomplexé lors de ses premières apparitions, que ce soit en coupe de France à Cambrai ou bien encore en championnat au Havre. Un niveau de performance maintenu durant plusieurs semaines qui aura eu raison de l’avenir à l’Amiens SC de l’expérimenté Mickaël Alphonse, transféré durant le mercato hivernal. Et quand bien même Owen Gene effectua une deuxième partie de saison moins aboutie, il représente bel et bien l’avenir du club picard. La dynamique est opposée mais la réalité identique en ce qui concerne Mattheo Xantippe. Longtemps en balance avec Harouna Sy, le joueur formé au club a fini par prendre le dessus sur son ainé à partir du moi de février. De quoi obtenir une proposition de premier contrat professionnel qu’il devrait parapher dans les prochains jours. La juste récompense d’une progression constante.
L’embellie hivernale
Avec une seule victoire sur les douze premières rencontres, l’Amiens SC a mis un temps fou pour lancer sa saison 2021/2022. De quoi évoluer durant plus d’un trimestre autour de la zone rouge et même d’en être encore un pensionnaire à la fin du mois de novembre. Le tout avant une véritable embellie hivernale avec une série de bons résultats à domicile avec six victoires en sept rencontres entre début décembre et la mi-mars. De quoi s’extirper de manière définitive des bas-fonds du classement et de se rapprocher du top 10. Sur la période, en y incluant les matches à l’extérieur, Amiens affichait même le quatrième bilan du championnat avec 21 points pris en douze matches, soit quasiment la moitié de son total de points (44). Malheureusement, le printemps fut synonyme de rechute avec une seule victoire en dix matches et le dixième bilan collectif sur la période.
Le bilan statistique d’Aliou Badji

Avec 13 buts à son actif, Aliou Badji est le meilleur buteur de l’Amiens SC en championnat sur une saison depuis Moussa Konaté en 2017/2018. Pourtant, la saison n’avait pas démarré de manière idyllique pour le joueur prêté par le club égyptien d’El Ahly. Bloqué pour une question de visa, le Sénégalais a dû attendre la sixième journée de championnat et un déplacement à Niort pour effectuer ses grands débuts sous la tunique amiénoise. Buteur trois semaines plus tard à Nîmes, son compteur personnel demeurait bloqué à une unité à l’aube de la 17ème journée de Ligue 2. Le tout avant un trimestre de réussite totale avec 10 buts inscrits en autant de rencontres et deux passes décisives à son actif. Grand artisan du maintien du club picard, Aliou Badji a finalement terminé la saison avec 13 buts en Ligue 2, soit le cinquième meilleur total du championnat. Le tout avec une moyenne d’un but marqué toutes les 140 minutes.
Le parcours en coupe de France
En parallèle de la bonne série en championnat, l’Amiens SC s’est offert un petit parcours en coupe de France ponctué par un quart de finale perdu tête haute à Monaco (2-0), après avoir laissé filer plusieurs balles d’égalisation en fin de première période. Si le tableau de chasse n’a rien d’exceptionnel, avec trois clubs amateurs éliminés (Anzin, D1 ; Cambrai, R1 ; Linas-Montlhéry, N3) et deux pensionnaires de Ligue 2 (Guingamp et Nancy) écartés en chemin, ce parcours a eu le mérite de recréer une dynamique positive autour de laquelle la troupe de Philippe Hinschberger a su construire pour sortir progressivement la tête de l’eau et ainsi sauver une saison jusqu’alors bien mal embarquée.
La communication de Philippe Hinschberger
Dans un football de plus en plus aseptisé, Philippe Hinschberger a le mérite d’avoir conservé une certaine franchise. En grand professionnel, l’ancien entraîneur de Grenoble s’est toujours attelé à ne jamais dépasser la ligne rouge, à ne jamais se mettre en situation de conflit avec sa direction. Pour autant, cela ne l’a pas empêché de profiter de ses espaces médiatiques pour faire passer ses messages. Transparent sur les écarts de conduite de certains joueurs ou sur certaines prestations indignes en fin de saison, Philippe Hinschberger a aussi marqué son territoire en interne en communiquant sur les changements à opérer durant l’intersaison pour que l’Amiens SC revienne un club ambitieux et performant. De quoi rappeler qu’il ne comptait pas être un simple exécutant d’un projet dicté par des décideurs souvent trop éloignés des réalités du quotidien.
La Rédaction