A défaut de s’exprimer auprès de la presse, notamment celle qui ne se montre pas docile à son égard, Bernard Joannin a profité d’un live sur la page Facebook de l’Amiens SC pour répondre à des questions, minutieusement sélectionnées, de certains supporters du club. Finances, projet sportif et relations avec les supporters, focus sur les principales déclarations du président amiénois.
La situation économique du club
« L’ensemble des présidents du football français ont été très déçus lorsqu’ils ont appris le résultat des droits TV, avec une diminution de 60% des revenus. Face à la DNCG, au mois de mai, nous avons dû présenter un budget sur une base de revenus égale à la saison dernière. Cela a été une grosse difficulté pour l’ensemble des clubs, face à cette équation financière très complexe. Cela fait 15 ans que je passe à la DNCG et les membres de l’instance ont une grande confiance en moi. Ce n’est pas parce que je souris bien, c’est parce que je sais mettre les fonds nécessaires. Cette année, j’ai encore mis 8,5 millions en compte courant pour que le club ne soit pas interdit de recrutement et puisse commencer la compétition. Sans ça, nous aurions pu subir le même sort que d’autres clubs. »
L’Amiens SC assume son projet sportif
« L’attitude de prudence de l’Amiens SC, de se séparer des joueurs en fin de contrat, de ne pas avoir recruté, enfin d’avoir recruté au sein de notre centre de formation, qui a été champion de France U17 l’an dernier, était normale. Notre effectif n’est pas réduit. Omar (Daf) m’avait demandé de descendre à 24 joueurs, après une année infernale pour lui avec plus de 30 joueurs à gérer. A sa demande, nous avons réduit le groupe avec le départ de certains joueurs et nous avons donné la chance à des joueurs de talent du centre de formation, qui font très bonne impression.
John Williams avait pour mission de vendre certains joueurs, qui souhaitaient vivre une nouvelle aventure. C’était un projet commun, mais le marché était atone. John n’a pas pu faire ces ventes, ce sont encore des revenus supprimés. Au mercato d’hiver, nous serons à l’écoute de toutes les propositions. Si nous perdons un joueur de qualité et que le transfert correspond aux sommes voulues, nous regarderons les solutions de remplacement possibles. »
Le maintien, un objectif de base
« Le maintien est un objectif économique. Sportivement, on veut constituer une équipe avec une véritable identité, c’est le travail d’Omar (Daf) et de ses adjoints. Il faut que cette identité se voit réellement sur le terrain et que nos supporters aient plaisir à voir cette équipe. Actuellement, c’est le cas des personnes que je fréquente après le match. On vient de battre Lorient et Clermont, deux clubs qui descendaient de Ligue 1, ce sont de belles performances. C’est facile de dire : « je veux monter en Ligue 1″, comme le disent nos supporters chéris, c’est la chose la plus facile au monde de parler. Moi, je préfère faire dans la vie. On pourrait dire que, naturellement, Amiens est un club de Ligue 2 qui se donne les moyens. Etre un club de Ligue 2 veut dire qu’on est dans les 36 meilleurs clubs français. Je n’ai pas l’impression qu’Amiens soit dans les 36 plus grandes villes en France (27e, ndlr). C’est déjà une performance. Après, tous les efforts pour structurer notre club c’est dans le but d’être le plus performant possible. »
Une grande opération séduction lancée par l’Amiens SC
« Cette semaine, j’ai réuni toute notre équipe de communication pour qu’on me présente un grand plan médiatique pour attirer du monde. A Intersport, si je ne fais pas des catalogues toutes les semaines, les gens ne viennent pas. L’Amiens SC est une entreprise de spectacle, nous devons la promouvoir. Nous avons peut-être oublié de le faire. Nous sommes conscients de nos erreurs. Avec l’équipe marketing, nous allons travailler durement pour faire revenir en masse le public au stade, en prévoyant beaucoup d’animations dans les jours à venir. »
Une rupture totale avec Tribune Nord Amiens
« Souvent, les supporters sont en colère parce qu’ils ne connaissent pas tous les éléments. Sur le dossier des matches le vendredi, pouvait-on refuser les 40 millions d’euros de beIN Sports pour diffuser la Ligue 2 ? On aurait payé les joueurs comment ? C’est toujours facile d’être dans sa tribune, de crier, de refaire le monde. A un moment, un dirigeant est là pour diriger et prendre des décisions, c’est ce que je fais. Au sujet de la Tribune Nord, si ne rien faire c’est mettre des cagoules, se cacher derrière des bâches et tirer des fumigènes qui coûtent 31 000 euros au club de l’Amiens SC… Ce sont des méthodes de black blocs. Je ne peux pas accepter ça. Avec Christophe (Duprez, le vice-président, ndlr), nous serons vigilants. Nous sommes en lien avec les services de la police. nationale et nous ne pouvons tolérer de telles exactions.
Une fois que j’ai dit ça, j’ai toujours été dans le dialogue et j’ai toujours reçu les supporters. Mais, je ne peux pas admettre qu’ils dépassent les bornes demandées, à savoir supporter l’équipe et non de critiquer en permanence le club et surtout de lui causer des amendes qui pénalisent tant l’économie si difficile actuellement. Christophe leur a proposé une date pour les recevoir, nous allons les écouter. Si les supporters continuent les exactions qui se produisent dans beaucoup de stades, beIN Sports peut très bien casser son contrat. Ce serait ajouter de la misère à la misère. Les supporters ne doivent pas aller au combat contre leur équipe. Je pense qu’on va être d’une sévérité totale à leur égard. Les fumigènes nous coûtent vraiment trop cher. Si les choses se reproduisent, nous serons obligés d’aller jusqu’à des interdictions de stade. »
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
Il a réduit l’effectif à la demande d’Omar Daf, c’est une pépite celle là j’ai bien ri! Et puis quand on est amiénois c’est bien d’avoir une petite idée de la population de sa ville, on est largement dans les 36 premières villes de France!
18 (clubs en L1)+9 (notre classement) ça fait 27, soit notre rang exact dans le classement des villes de France, si on était méchants on aurait pu lui demander « à quoi ça peut servir en termes d’ambition d’avoir le dirigeant d’un groupe de 50 magasins à 350M€ de CA comme président si on se retrouve au même rang qu’à l’époque d’un président avocat sans argent (Pascal Pouillot)? »
lol tu dézingues Philso :coeur:
Ouais je crois que je sature, je vais prendre un peu de distance! lol
Son discours est pourtant tellement dans le vrai…le mec paye de sa poche!!!celui a qui le spectacle proposé ne plait pas, qu il aille supporter liverpool ou barcelone…on a de la chance d avoir un club avec une vraie identité locale…qui a quand meme depuis 10ans, realisé un parcours assez respectable!