Décidément incorrigible, l’Amiens SC a encore manqué d’efficacité dans les deux surfaces de réparation face à une équipe de Metz pourtant à sa portée (0-2), lundi soir. Découvrez notre débrief en cinq points de cette rencontre comptant pour la 22ème journée de Ligue 2 BKT.
Coup dur et coup fatal ?
Dominer n’est pas gagner. L’Amiens SC a suffisamment payé pour retenir la leçon cette saison. Comme face à Guingamp ou le Havre, le septième de Ligue 2 a plutôt fait bonne impression pendant une bonne partie de la rencontre contre Metz, avant de finir par se prendre les pieds dans le tapis. Résultats des courses : 2 points sur 9 lors de ces trois rencontres qui méritaient sans doute un meilleur sort. Sauf que le problème est toujours le même : Amiens n’arrive pas à marquer et se montre trop généreux avec l’adversaire dans l’autre surface de réparation (cf : le point sur La défense). Sauf qu’à force de manquer le coche dans des matches couperets, l’acutel septième de Ligue 2 est tout doucement en train de dire adieu à ses illusions de remontée en Ligue 1. Si l’écart de six points est tout sauf irrémédiable, il représente jusqu’ici un plafond de verre impossible à briser. Comme si l’élastique finissait toujours par se retendre, comme si l’écart était fait pour toujours se recreuser…
Le classement de l’Amiens SC en Ligue 2
Antiste marque des points
Pour sa première à la Licorne, l’ancien Toulousain a démontré beaucoup d’envie et n’a pas ménagé ses efforts. Très remuant sur tout le franc de l’attaque, ses appels ont contribué à créer le danger au coeur de la défense lorraine. Sa connexion avec Gaël Kakuta est toujours aussi prometteuse. Clairement l’Amiénois le plus dangereux dans le gros temps fort de l’entame du match jusqu’à la 35e minute. Remplacé par Josué Chibozo (82′).
(Re)découvrez notre bulletin de notes après Amiens SC – Metz
Philippe Hinschberger ne digère pas
« ’étais content de la première mi-temps, du rythme que l’on a mis. On a dominé, on n’a pas lâché d’occasion, pas été en danger. On a demandé de continuer, mais on ne savait pas si ça allait être le cas. Le tournant du match, c’est le pénalty cadeau de notre part. On fait une mauvaise relance à vingt mètres des buts, on ne peut pas ce permettre ce genre de choses contre ce genre d’équipe. On fait une faute complètement inutile. On ne prend pas le but parce qu’on baisse en intensité. On le prend parce qu’on fait des conneries, il faut appeler un chat, un chat. On fait une connerie et, pour la rattraper, tu en fais une deuxième ! Tu sais que cette équipe punit, on l’a vu à la vidéo. Il n’y a pas de risques à prendre à repartir de derrière parce que ça chasse, ça vient, ils sont bons là-dessus. On s’est fait baiser comme des lapins de six semaines. »
(Re)découvrez l’entretien complet de Philippe Hinschberger après Amiens SC – Metz
Une défense qui donne trop à l’adversaire
5, c’est le nombre de penalties concédés par l’Amiens SC depuis le début de saison, tous depuis le 8 octobre et le premier concédé par Formose Mendy contre Dijon, soit à peu près un penalty tous les deux matches (5/12). Au-delà de ces « cadeaux » regrettables, sachant que Régis Gurtner en a tout de même détourné deux (Dijon et Pau), l’arrière-garde samarienne fait également trop souvent preuve de laxisme pour favoriser la tâche de son adversaire. A Pau, c’est un long ballon en cloche assez anodin qui déclenche l’ouverture du score adverse. Contre Guingamp, Amiens encaisse un but quasi similaire alors que les Bretons peinent à exister. Face à QRM, trois joueurs – dont une majorité de défenseurs – peuvent s’échanger des passes dans la surface de réparation sans la moindre opposition. Quant au Havre, personne n’a oubli l’incroyable oubli défensif de Sebastian Ring sur Jamal Thiaré, libre de tout marquage aux six mètres. Une succession d’erreurs (non exhaustive) pour la neuvième défense du championnat, en apparence solide mais finalement assez friable.
Deux victoires en onze matches, une vraie série noire
Deux sur onze, c’est le triste bilan de l’Amiens SC depuis la mi-octobre et la défaite à Nîmes (2-0), alors que le club picard était en position de s’installer seul au sommet de la Ligue 2. Depuis, les coéquipiers de Régis Gurtner n’ont battu que deux équipes : Niort, l’actuelle lanterne rouge, et une équipe de Laval décimée sur le plan offensif. Pour le reste, ce sont quatre matches nuls (Valenciennes, Guingamp, Bordeaux et Le Havre) et cinq défaites (Nîmes, Saint-Etienne, Pau, Quevilly et Metz). Un tableau de marche digne d’un prétendant au maintien avec seulement 10 points pris en 11 journées. Un échantillon suffisamment représentatif puisqu’il concerne désormais la moitié des matches joués depuis le début de saison. De quoi craindre le pire pour la suite ?
Romain PECHON