Incapable de gagner le moindre match à domicile depuis la mi-octobre, l’Amiens SC a presque dit adieu à ses derniers espoirs dans la course à la montée. Seule une victoire contre Bordeaux pourrait maintenir à flot un navire picard en eaux troubles depuis bien trop longtemps et plus proche que jamais du coup fatal.
L’Amiens SC attendu au tournant après Annecy
« On a un gros match qui nous attend et si on met les mêmes ingrédients qu’à Annecy, on ne va pas donner cher de notre peau ». Qui de mieux que Régis Gurtner, le seul amiénois à ne pas être passé à travers le week-end dernier à Annecy, peut planter le décor de ce match à quitte ou double face à Bordeaux, où une « réaction d’orgueil » est clairement attendue au regard du triste visage affiché en Haute-Savoie. « On se doit une revanche vis-à-vis de nous-mêmes. Collectivement, on doit apporter une réponse sur ce match, poursuit le capitaine et gardien de but de l’Amiens SC. Il faut d’autres ingrédients et un autre état d’esprit si on veut jouer les premières places. Si on continue dans cet état d’esprit, on s’en va vers de grosses difficultés. » Preuve de l’urgence de la situation, le président Bernard Joannin est descendu dans le vestiaire cette semaine pour dire le fond de sa pensée et mettre les joueurs devant leurs responsabilités.
« Je pense que c’était nécessaire et bénéfique. Ce match a fait couler beaucoup d’encre et de paroles dès la fin de la rencontre et en début de semaine au sein du groupe, confie Philippe Hinschberger. On a surtout senti un manque d’enthousiasme à Annecy en plus des erreurs derrière qui coûtent cher. J’ai donc vu mes défenseurs pour leur demander d’arrêter de faire des cadeaux. A un moment donné, sans me dédouaner, je suis leur guide, je ne suis pas sur le terrain. On ne peut pas tout le temps attendre du staff ou des dirigeants. Nos joueurs doivent prendre les choses en main. Actuellement, on est dans une situation psychologique d’attente, de pensées négatives. Le rôle du staff est de véhiculer des pensées positives. » Un rôle prit à bras-le-corps par Francis De Percin, le fidèle et précieux adjoint, qui attend que cette équipe montre « qu’elle a du caractère et qu’elle est capable de faire de belles choses ».
Bordeaux, le match de la dernière chance
Le problème est que le match du prétendu rebond coïncide avec la réception de Bordeaux, une équipe qui partageait la tête du championnat avec l’Amiens SC début septembre et qui compte désormais neuf longueurs d’avance sur la formation entraînée par Philippe Hinschberger. « C’est un adversaire de grande qualité mais on avait été présent au match aller (ndlr : en janvier dernier) et on avait su égaliser en fin de partie, rappelle le coach amiénois. On joue une des meilleures équipes du championnat, qui aura de la qualité mais qu’on est capable de battre, on le sait. Le match aller était aussi frustrant quand on repense au but pris là-bas, à l’arbitrage. Dans ce contexte, on avait eu le mérite de ramener un point. » Un mois et demi plus tard, Amiens n’en a que quatre de plus au compteur, la faute à deux défaites consécutives contre Metz et Annecy. De quoi aborder ce choc de la 25ème journée avec une réelle obligation de victoire pour rester accrocher au wagon des prétendants à la montée.
Dans ce contexte, difficile de dire que ce douzième match de la saison à domicile n’est pas celui de la dernière chance pour Amiens. Et pourtant, Philippe Hinschberger a décidé d’adopter une autre approche : « Derrière Bordeaux, si on gagne quatre matches de rang, ce qu’on est capable comme toute équipe de Ligue 2, on peut revenir. Ce n’est jamais la dernière chance ! On va aussi partir dans l’état d’esprit de se dire que si on bat Bordeaux on revient à six points, plutôt que de sire qu’en perdant on se retrouve à douze points et que c’est terminé. Il faut penser positivement, mettre le maximum de chances de notre côté. Si on perd contre Bordeaux, on sera détaché, on sera loin, ce sera difficile, c’est clair. On ne sait pas ce qu’on va faire de notre match en retard face au Paris FC. On a cinq matches en peu de temps (ndlr : d’ici le 18 mars), il faut être présent dans ce petit laps de temps ».
Reste que pour continuer à croire en l’impossible ou presque, l’Amiens SC doit « battre le deuxième de Ligue 2 pour retrouver un peu de confiance et réduire un peu ton écart avec le haut de tableau ». Tel est le double enjeu de ce qui pourrait bien être le dernier choc d’une saison qui tournerait au fiasco en cas de nouveau faux pas.
Romain PECHON
AMIENS SC – BORDEAUX
25ème journée de Ligue 2
Lundi 27 février, 20h45
Stade de la Licorne, Amiens
Arbitre : M. Perreau Niel