Deuxième de Ligue 2 après un mois et demi de compétition, l’Amiens SC a eu le mérite de vite chasser les doutes suscités par son lourd revers inaugural à Metz. En s’appuyant sur une solidarité de tous les instants et une efficacité parfois stupéfiante, les Amiénois ont trouvé la formule gagnante pour réaliser un début de saison aussi réussi qu’inattendu.
Une intersaison mieux gérée
Neuf, c’est le nombre de points supplémentaires pris par l’Amiens SC cette saison par à l’an passé. Pour en arriver, l’Amiens SC s’est attelé à répondre à deux objectifs prioritaires fixés par Philippe Hinschberger : réduire son groupe et assainir son vestiaire. « C’est ma deuxième année ici et j’ai pu poser entre guillemets mes conditions, confirme le coach amiénois. Cela ne sera à rien d’avoir un groupe de 30 joueurs, si ce n’est créer des sous-groupes négatifs qui te tirent le groupe vers le bas. L’an dernier, on avait aussi des joueurs qui ne voulaient plus être là mais qui ne trouvaient pas de nouveaux clubs. Ce n’est plus le cas cette saison. »
Et cela se ressent dans l’état d’esprit dégagé par l’Amiens SC, solidaire sur et en dehors du terrain. D’autant que les principaux renforts sont arrivés rapidement, à commencer par les déjà indéboulonnables Antoine Leautey et Jérémy Gélin, respectivement recrutés en mai et début juillet. Et même s’ils doivent encore se faire une place dans l’équipe, Abdourahmane Barry et Sebastian Ring s’inscrivent pleinement dans cette dynamique collective. Le tout aux antipodes de la stratégie trop souvent employée et décriée ces dernières saisons, même si Amiens s’est empêtré dans un feuilleton Aliou Badji courant août.
Des réajustements nécessaires et effectués qui peuvent expliquer ce bon début de saison selon Antoine Caux, notre confrère du JDA et polémiste de l’émission La Tribune des Sports de France Bleu Picardie. « Amiens a corrigé des choses qui faisaient un peu office de boulets jusqu’ici, comme un recrutement tardif et des débuts de saisons ratés. Là, on a senti une volonté de faire les choses autrement et paf ça marche. Ça rejoint quand même tout ce qu’on décriait par le passé. Preuve que certaines observations étaient peut-être les bonnes. »
Amiens peut-il tenir sur la durée ?
Néanmoins, le début de saison de l’Amiens SC avec une seule défaite au compteur et une place de co-leader après sept journées reste au-delà des attentes de Jean-Louis Croci, autre polémiste de la Tribune : « Quatorze points en sept matches, c’est inespéré. Il ne faut pas faire la fine bouche aprè un tel début de saison. On veut quoi du beau jeu, des résultats et une équipe à fond pendant 80 minutes ? Ce n’est pas possible. Les résultats sont là et, sur le plan comptable, Amiens a déjà fait un tiers du parcours pour le maintien. Ce n’est pas rien. »
Reste à savoir si cela peut-être amené à durer tant Amiens est parfois passé proche de la correctionnelle, comme en première période contre Annecy et surtout lors de son déplacement au Havre, ramenant un point miraculeux de Normandie après avoir pris une leçon de football. « Il ne faut pas s’enflammer, en convient Antoine Leautey. Il ne faut pas se prendre la tête, loin de là. Il ne faut pas non plus oublier les deux dernières saisons à Amiens. On ne gagne pas non plus 4-0 à tous les matches. On n’est qu’à la septième journée aussi, on ne peut pas dire qu’on mange nos adversaires sur les matches. Il faut juste être content de ce qu’on fait et chercher à encore progresser. »
Le tarif maison est plutôt le score de 1-0 pour une équipe amiénoise qui a su saisir la moindre opportunité de prendre des gros points pour s’installer au sommet d’un championnat dont la hiérarchie reste assez incertaine jusqu’ici. « Amiens a eu le mérite de changer son logiciel mais je ne sais pas trop quelle valeur donner à ce début de saison de Ligue 2. Parce que le leader est Bordeaux, qui roule sur le championnat avec une équipe de gamins après avoir été sauvé à deux jours de la reprise et qui n’a toujours pas pu incorporer ses recrues, constate Romain Pechon, polémiste et rédacteur du 11 Amiénois. Qu’est-ce que cela veut-il dire du niveau global du championnat ? Enfin, le fond de jeu ne m’a pas toujours convaincu depuis le début de la saison. »
Quinze jours après un premier test normand peu concluant, l’Amiens SC aura l’occasion de s’affirmer encore un peu plus en cas de bon résultat et de performance convaincante à Caen, samedi pour le choc de la 8ème journée de Ligue 2. Si tel était le cas, le début de saison ne serait plus seulement bluffant mais peut-être bien annonciateur d’une cuvée 2022/2023 extrêmement palpitante.
La Rédaction avec France Bleu Picardie
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans cet article ? Contactez la rédaction en précisant le titre de l'article.
Un commentaire
Nous serions à moitié moins de points avec un autre gardien de L2.
Gurtner le boss.