Cadre en début de saison, Jérémy Gélin vient d’enchaîner deux matches sur le banc, entrant même en jeu après Owen Gene à Dunkerque. Après une entame canon, le milieu de terrain incarne une équipe de l’Amiens SC qui peine à trouver son second souffle et à exploiter son prétendu potentiel. Décryptage.
Jérémy Gélin, l’énième joueur à relancer
Et si Jérémy Gélin était l’incarnation des forces mais aussi des faiblesses de l’Amiens SC ? Joueur au CV prestigieux, avec notamment des matches de coupe d’Europe et de Ligue 1 avec Rennes ou encore des sélections en équipe de France espoirs, le défenseur ou milieu de terrain a atterri en Picardie en juillet 2022 dans l’optique de se relancer. La faute à une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, un an plus tôt lors de la préparation pour les Jeux Olympiques avec l’équipe de France.
Sans ce terrible coup d’arrêt dans sa carrière, le tenant éloigné des terrains de nombreux mois, Jérémy Gélin n’aurait sans doute jamais atterri en Ligue 2. Courtisé par Grenoble, le natif de Quimper a finalement privilégié le projet amiénois, réputé pour sa capacité à remettre sur le devant de la scène des joueurs à la recherche d’un tremplin. Rapidement installé dans l’entrejeu amiénois, l’ancien Rennais fut un titulaire indiscutable la saison dernière sous les ordres de Philippe Hinschberger et Patrice Descamps.
Une machine qui s’est à nouveau grippée
Le tout avec des hauts et des bas légitimes pour un joueur qui n’avait pas joué pendant un an, dans la nécessité de retrouver du rythme et de la confiance. Et alors que cette saison 2023/2024 devait lui permettre de franchir un cap supplémentaire, Jérémy Gélin vient de débuter les deux derniers matches sur le banc, sachant que Kylian Kaïboue – son tandem du début de saison – est désormais exilé dans le couloir gauche. « C’est un choix, affirmait Omar Daf après le match gagné par l’Amiens SC à Dunkerque. Sur les 13 matches, il a été titulaire 10 ou 11 fois (ndlr : 11). Il a eu du temps de jeu, on a confiance en lui. Maintenant, on fait toujours en fonction de ce qu’on voit aux entraînements. » Et sans doute aussi en match.
Car si Jérémy Gélin a bien démarré la saison, avec en point d’orgue sa solide prestation couronnée d’un but contre Bastia, le Breton a vu son rendement décliner à partir de la mi-septembre. En très grande difficulté à Troyes contre le Paris FC, il n’a guère été plus convaincant contre Angers et Annecy, apparaissant même en difficulté sur le plan athlétique et dans les duels face aux Hauts-savoyards. « Il a beau avoir un statut, aujourd’hui, il n’est plus indiscutable, clame Jean-Louis Croci, notre confrère de France 3 Picardie. Il est moins bien depuis un mois et demi, un peu à l’image de l’équipe. Est-ce qu’il est victime de cette baisse de régime collective ou est-ce qu’il incarne celle-ci ? En tout cas il a du mal à s’affirmer dans ce collectif.«
Et sachant qu’Omar Daf a réclamé un joueur comme Frank Boya pour apporter de la dimension physique à son entrejeu, le profil plus technique de Jérémy Gélin est peut-être moins en phase avec les aspirations de son entraîneur. « Il doit aussi faire face à de la concurrence et ça lui sera peut-être bénéfique« , lance Jean-Louis Croci. En attendant, l’intéressé prend son mal en patience, non sans cacher son désarroi et en espérant rapidement renverser la vapeur. Première étape samedi à Hombourg-Haut, où il devrait profiter des nombreuses absences pour retrouver le onze de départ.
Romain PECHON
Crédits photo : Loic Baratoux/FEP/Icon Sport
Les bons joueurs ne sont pas légion à l’ASC et il en fait partie.
Pourquoi ne pas réfléchir à un autre positionnement plutôt que le sortir du onze.
En défense centrale par exemple ?
A réfléchir