Buteur décisif lors de la victoire de l’Amiens SC contre Bastia (2-1), samedi à l’occasion de la 3e journée de Ligue 2, Jérémy Gélin n’a pas boudé son plaisir après son tout premier but en championnat de sa carrière. Néanmoins, le milieu de terrain veut surtout mettre en avant un collectif soudé et besogneux. Entretien.
Jérémy Gélin, c’est un match que vous n’êtes pas près d’oublier…
C’est bien d’avoir marqué un but à la Licorne. C’est cool aussi d’avoir pu donner la victoire au groupe. Tout le monde a bien travaillé. C’est un but qui récompense les efforts de tout le monde, de la première à la dernière minute. A l’image de la banderole des supporters, on y a mis tout notre cœur, on a montré qu’on était de vrais guerriers sur le terrain. Il y a des mecs qui ne lâchent rien, qui ne trichent pas. Pourtant, certains sont en instance de départ mais tout le monde s’investit à 200%. L’état d’esprit est irréprochable, tout le monde se dépouille pour le club, pour le maillot et pour l’équipe.
Je reviens avec d’autres ambitions et un physique différent. J’ai beaucoup plus de peps et d’envie
Jérémy Gélin, milieu de terrain de l’Amiens SC
Personnellement, cela fait du bien aussi. Je me sens mieux physiquement. Je reviens d’une blessure, je suis resté un an et demi sans jouer. Tous les chirurgiens s’accordent sur le fait qu’il faut au moins un an pour revenir pleinement. J’ai fait 30 matches la saison dernière, là je reviens avec d’autres ambitions et un physique différent. J’ai beaucoup plus de peps et d’envie. Mon physique me permet de voir que je me sens beaucoup mieux. Il m’a fallu 30 matches moyen pour me remettre dans le bain. C’était un match difficile mais aussi abouti.
Vous ne marquez pas beaucoup mais c’est un vrai beau but…
C’est vrai que je ne marque pas beaucoup mais c’est généralement de beaux buts. Je ne suis pas un attaquant, pas un renard de surfaces, généralement j’arrive d’assez loin. Ce sont souvent des frappes de loin. Si je me sens bien physiquement, je vais plus facilement tenter des choses que je ne tentais pas l’année dernière. J’étais un peu sur la retenue, un peu focalisé sur moi-même. Il fallait déjà que je me sente bien pour en arriver là.
Vous êtes passé par toutes les émotions, en marquant le but de la victoire mais aussi avec ce fait de jeu incroyable. L’arbitre siffle un penalty alors que vous prenez manifestement le ballon dans le visage. Racontez-nous la situation…
L’arbitre prend une décision rapide, sans doute parce que tout le monde s’alpague autour de lui. Je sais que je prends le ballon dans le visage. Il voit que j’ai une marque rouge sur la tête, ce qui permet sans doute de changer la décision. Je comprends les Bastiais que ça les frustre. En tout cas, je prends vraiment le ballon dans la tête. Cela va vite et l’arbitre ne voit pas forcément tout. De mon côté, j’ai l’honnêteté de dire à l’arbitre que je prends le ballon dans la tête. En fait, j’ai la main de l’autre côté du visage, au niveau de la joue, et je me tourne au moment de la frappe. Finalement, je prends le ballon de l’autre côté de la tête. Je prends une grosse claque en me la prenant de la gueule (sic.). Cette action a porté le temps additionnel à douze minutes. Cela a apporté un peu plus de spectacle au public (sourire).
Et l’Amiens SC signe une troisième victoire en trois matches. La saison démarre fort…
Avoir 9 points sur 9, c’est une bonne chose. Tout le monde travaille bien, est à l’écoute de ce que demande le coach. Je pense qu’on est récompensés de nos efforts. On a fait un match compliqué à Auxerre, qui se termine sur une victoire grâce à un beau but de Gaël (Kakuta). Ce soir (ndlr : samedi), on a fait un match plutôt correct et vraiment plein aussi à domicile. Il faut continuer sur les mêmes bases, ne pas baisser de bien. On sait très bien que tout ce qui va être régularité défensive et la faculté à rester soudé va énormément nous apporter. Cette année, il y a un cadre, le coach est très sûr de ce qu’il sait et veut faire. C’est à louer aussi. Tout le monde est à l’écoute et tire dans le même sens. Il n’y a pas de raison que ça ne se passe pas bien.
L’an dernier aussi l’Amiens SC était bien parti, avant de plonger…
Oui, mais cette année c’est différent. Physiquement, on est beaucoup plus prêt. L’an dernier, tout le monde tirait la langue à la 60e minute. Là, on pouvait encore courir pendant 20 minutes. Si on tient la route physiquement, il n’y aura pas de problème techniquement.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport
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