Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune de France Bleu Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, focus sur la victoire à Grenoble (2-0) qui a mis fin à une spirale négative.
Bruno, quel est votre ressenti après la victoire de l’Amiens SC à Grenoble ?
Il y a de quoi être rassuré. Par l’intermédiaire de quelques joueurs, Amiens a retrouvé de la cohérence par rapport aux dernières rencontres, en incluant même celles de Coupe de France. Les buts sont marqués par deux joueurs (Nordine Kandil et Rayan Lutin) dont je vante les qualités depuis le début de saison, mais qui étaient dans une période plus compliquée depuis un mois et demi. On a plus l’habitude de les voir en passeurs, ils ont su se transformer en buteurs. C’est intéressant pour la suite. Nordine Kandil avait sans doute à coeur de prouver qu’il est bien le joueur que l’Amiens SC est allé recruter à Strasbourg cet été. Pour faire une bonne saison, Amiens aura besoin de ses leaders techniques et c’est une lueur d’espoir de les avoir vus refaire surface à Grenoble.
Jugez-vous la copie rendue face à Grenoble totalement convaincante ?
Grenoble a ses occasions et a manqué de réalisme. Il faut aussi pouvoir compter sur une part de chance. Souvent, ce petit plus intervient quand tu es bien dans ton match, bien physiquement et techniquement. C’est aussi quelque chose qui fuyait Amiens depuis quelques temps. Amiens est aussi tombé sur un adversaire clairement malade, à défaut d’être réellement faible, qui n’arrive pas à trouver ses sensations. Et comme souvent dans ce genre de contexte, la réussite n’est pas au rendez-vous. Tant mieux pour Amiens.
Pour continuer à filer la métaphore, cette victoire permet-elle de dire que l’Amiens SC est sur la voie de la guérison ?
Non ! Je demande tout de suite confirmation contre Laval, un adversaire qui a d’autres arguments que Grenoble à l’heure actuelle. Pour l’instant, je me satisfais de la victoire à Grenoble sans enthousiasme supplémentaire.
Qu’avez-vous pensé de la prestation de nouvelle charnière, désormais amputée de Mamadou Fofana ?
Mohamed Jaouab a eu un début de match difficile. Il n’est sans doute pas encore à 100% de son potentiel athlétique. Dans l’ensemble, il a fait un match correct. J’apprécie particulièrement Osaze Urhoghide, même s’il reste perfectible et capable d’une erreur à tout moment. Il y a encore eu une mauvaise relance qui coûte un but. Pour contrebalancer, il y a aussi eu une intervention décisive de sa part pour rattraper l’erreur d’un partenaire. Je pense que la concurrence est à l’ordre du jour avec Siaka Bakayoko et que ce n’est pas figé. Je pense qu’il aura son mot à dire. Globalement, je ne suis pas inquiet pour la suite.
Avez-vous le sentiment d’avoir vu la meilleure charnière possible à Grenoble ?
Non. Mohamed Jaouab est supposé avoir la meilleure relance des trois, ce que l’on ne voit pas beaucoup depuis son retour. Osaze Urhoghide a une bonne présence sur l’homme, il est fort au duel, présent dans le domaine aérien. Je pense qu’il a pris de l’assurance au fil des mois. A mes yeux, la charnière Urhoghide-Bakayoko serait la plus performante. Maintenant, on ne les a pas encore vus tous les deux ensemble cette saison (sauf dans une défense à trois, NDLR). Siaka Bakayoko a beaucoup de qualités et il aura son mot à dire. J’ai vraiment envie de voir ce duo qui peut être complémentaire.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
Le jeune Bakayoko a encore une belle part de perfectible mais il progresse de belle maniere…au contraire de Jaouab que je trouvais meilleur la saison derniere