Un peu moins de deux ans après son départ de Grenoble, club avec lequel il a frôlé de peu la montée en Ligue 1 lors de la saison 2020/2021, Philippe Hinschberger va défier son ancien club alors que sa position à la tête de l’Amiens SC n’a jamais été aussi fragilisée. Une situation qui surprend Frederic Sougey, rédacteur en chef du site Grenoble Foot Info. Entretien.
Depuis Grenoble, comment appréhende-t-on le match à venir face à l’Amiens SC de Philippe Hinschberger ?
Il n’y a plus vraiment de passion autour de ce match et par conséquent autour des ses retrouvailles avec Philippe Hinschberger. Tout a été concentré sur le match aller de l’an passé, où ça avait beaucoup trop tourné autour de lui, c’était un peu devenu l’élément central alors que ça n’aurait jamais dû l’être. Je pense que tout ça est un peu mis de côté aujourd’hui. De mon côté, je suis super-content de retrouver Philippe Hinschberger et son adjoint Francis de Percin. Je pense qu’ils auront le droit à leur petite ovation pendant le match, c’est en tout cas ce que j’espère. Ils ont beaucoup apporté à Grenoble et il faut savoir se souvenir des belles choses.
Quel est votre regard sur la position délicate de Philippe à la tête de l’Amiens SC ?
J’espère qu’il va réussir sa fin de saison car sa carrière mérite une jolie fin, ne serait-ce que pour son beau passage à Grenoble. Maintenant, si Grenoble bat Amiens, je ne serai pas triste non plus. J’espère juste que ça ne signifiera pas la fin pour lui. J’ai le sentiment que c’est l’état d’esprit d’ensemble à Grenoble, exceptés quelques-uns qui ont pu se moquer quand les résultats d’Amiens ont commencé à se détériorer, davantage par rapport à ses propos comparant les deux villes que par animosité à son égard. Il n’y a plus de rancœur et encore moins d’animosité. Pour les joueurs qui restent de son époque, ils apprécient tous Philippe Hinschberger. Il en est de même au niveau des dirigeants, même s’il y a sans doute eu un peu de rancœur quand il est parti. En tout cas, on a envie de voir Philippe Hinschberger réussir. Il y aura beaucoup de plaisir à l’idée de retrouver Philippe Hinschberger et beaucoup de tristesse si ce match devait signifier la fin pour lui à Amiens, même si ça ne semble pas être d’actualité.
Etes-vous surpris de le voir autant en difficulté ?
Oui, car j’ai le sentiment qu’il y a le matériel pour performer. Je pense aussi que Philippe est un très bon entraîneur et qu’humainement il a les clés pour tirer le meilleur des son groupe. Maintenant, est-ce que le choc des générations ne se fait pas un peu plus ressentir aujourd’hui ? A Grenoble, ce n’était pas le cas mais peut-être aussi avec d’autres profils de joueurs, moins « starifiés ». Il y a très peu de joueurs qui ont connu la Ligue 1, ou alors c’était en tant que remplaçants dans des petits clubs. Là, à Amiens, il faut gérer un Gaël Kakuta, sans présager ou non de son comportement au sein d’un groupe, mais c’est un profil qu’il n’avait pas à Grenoble. Cela n’empêche pas que je sois surpris. En plus de ça, il a un super-bon adjoint et ce duo fonctionne vraiment à merveille. On a vu le vide qu’ils ont laissé à Grenoble, que ce soit en termes de qualité de jeu et de résultats, même si ça va mieux cette année.
Propos recueillis par Romain PECHON