Amiens SC : Faut-il insister avec Tolu Arokodare ?

Muet depuis le 17 septembre en championnat, Tolu Arokodare a sans doute livré un de ses plus mauvais matches sous le maillot de l’Amiens SC lundi soir à Valenciennes. Pour autant, Philippe Hinschberger pourrait encore miser sur lui à Laval. Faute de mieux. Explications.

Tolu (Amiens SC) jusqu’à quand ?

Lundi 26 décembre, 22h30, Philippe Hinschberger décide de faire sortir un Tolu Arokodare fantomatique pour le retour à la compétition de l’Amiens SC sur le terrain de Valenciennes. Sans doute davantage déçu de laisser sa place que réellement lucide au sujet de sa prestation, l’attaquant nigérian traîne des pieds, comme souvent lorsqu’il doit regagner le banc de touche. Cela avait déjà été le cas en octobre à Nîmes, alors qu’il était littéralement passé à côté de son sujet pendant un peu plus d’un heure. Et pourtant, l’attaquant prêté par Valmiera n’a toujours pas débuté la moindre rencontre sur ce banc de touche qu’il déteste tant depuis le début de saison.

Titulaire à seize reprises, le numéro 9 amiénois n’a pourtant pas crevé l’écran, loin sans faut. Et si son début de saison avait laissé présager le meilleur (5 buts en 9 matches), la suite n’a fait que rappeler qu’il n’était qu’un jeune joueur encore brut de décoffrage, à la science du jeu assez limitée et au sens du but parfois douteux. Incapable de faire trembler les filets en Ligue 2 depuis sept matches, il s’est mis en évidence à une seule reprise en obtenant le penalty transformé par Antoine Leautey contre Dijon. Comme à Pau, c’est surtout sa maladresse devant le but et ses mauvais choix dans le jeu combiné qui sont mis en exergue depuis de très longues semaines.

Des alternatives pas à la hauteur ?

Dès lors, comment expliquer que Philippe Hinschberger lui maintienne une confiance en apparence aveugle et assez inébranlable ? « On a toujours envie de voir le meilleur joueur sur le terrain. Aujourd’hui, Tolu est notre meilleur buteur, c’est une réalité. Il n’a pas marqué depuis sept ou huit matches, c’est vrai aussi mais ce n’est pas en l’enlevant du terrain qu’il va marquer, affirme le coach de l’Amiens SC. Maintenant, est-ce que quelqu’un a pris son relais depuis qu’il ne marque pas ? Pas vraiment non plus. » Et c’est bien ça le problème, au-delà même de la crise de confiance de l’attaquant nigérian.

La saison dernière, ces trous d’air – déjà nombreux au gré d’une saison – étaient compensés par la réussite d’un Aliou Badji buteur à treize reprises en seulement 26 rencontres, soit neuf de moins que son ancien partenaire. Cette année, aucun autre attaquant n’a trouvé le chemin des filets de manière régulière. A commencer par un Papiss Cissé (2 buts), qui s’est vite essoufflé après des débuts plutôt intéressants. « Il jouait sur la fraîcheur au début, et il a été bon pendant un mois et demi. Il a un trou physiquement, a été moins fluide dans ses déplacements, son évolution est plutôt normale, juge Hinschberger. Il marque des buts à l’entraînement aujourd’hui, il revient bien. »

Pour autant, il se murmure dans l’environnement du club qu’il pourrait ne même pas aller au bout de son contrat et partir dès cet hiver. Quant aux jeunes pousses Josué Chibozo (19 ans) et Hassane Bandé (24 ans), aucun des deux n’est sorti du banc à Valenciennes où Amiens courait pourtant après un but pour enfin renouer avec la victoire. Considéré uniquement comme un joker, l’ancienne pépite de la Juventus ne fait même pas partie du groupe convoqué pour le déplacement à Laval pour raisons disciplinaires. Ainsi, Tolu Arokodare pourrait enchaîner contre Laval en dépit de sa méforme actuelle. En attendant un déclic ou peut-être mieux à l’issue du mercato d’hiver.

Romain PECHON