Amiens SC : « Enervé » après Dunkerque, Omar Daf attend son équipe à « un niveau supérieur »

En perdition à partir de l’heure de jeu, l’Amiens SC a coulé à pic contre Dunkerque (5-1), ce vendredi à l’occasion de son avant-dernier match de préparation. Globalement déçu, Omar Daf ne peut que constater les limites actuelles de son équipe, à quinze jours de la reprise du championnat. Entretien.

Omar, quelle est votre réaction après cette lourde défaite de l’Amiens SC ?

Je suis surtout énervé, parce que la première mi-temps est difficile mais équilibrée. C’est une équipe qui vient chercher très tôt, qui est agressive. On a eu un premier quart d’heure difficile. Par la suite, on se crée des occasions. Ce qui est chiant, c’est de prendre un but sur coup de pied arrêté. Derrière, il y a un moment d’inattention qui nous en fait prendre un troisième. La première heure de jeu est plutôt cohérente. Sur les 45 dernières minutes, je m’y attendais un peu aussi. Il faut que les gamins aient du temps de jeu, (Andy) Carroll n’est pas totalement prêt. Même s’il était en difficulté, il faut quand même qu’il joue. Le score est dur, mais il me permet de donner beaucoup de temps de jeu à des joueurs qui en manquaient. Ils seront nos doublures en cas de pépin, c’était donc important de leur donner du temps de jeu.

C’était le premier match de l’Amiens SC contre une Ligue 2 dans cette préparation, on a pu voir ce qui va vous attendre cette saison…

La Ligue 2 est toujours un championnat difficile. En première mi-temps, ça peut basculer d’un côté comme de l’autre. Ensuite, le score est lourd mais il y a des raisons à ça. Si on ne joue que le résultat, on ne fait pas de changement sur ce match. Durant le championnat, on va devoir compter sur eux, il faut donc les faire jouer, même s’il y a des erreurs. Des choses m’ont énervées, il y en a aussi eu des bonnes par moments. Maintenant, il faut passer à un niveau supérieur, parce que le championnat va arriver très vite.

Le bilan est plutôt négatif après ce match…

Oui, c’est sûr. Ce sont des matches de préparation. Quand tu perds, c’est toujours énervant. Je suis très énervé par le score final. Il faut aussi tirer les enseignements, analyser, chercher les pourquoi. Sur la fin, on prend des buts largement évitables. Il faut travailler là-dessus pour corriger tout ça. Les jeunes doivent prendre le rythme du haut niveau, au niveau de l’impact, de l’intensité, des courses. C’est tout de suite plus dur. Au début, ce sera difficile pour eux. Petit à petit, j’espère que certains vont comprendre l’exigence et la difficulté du haut niveau.

Pourquoi avoir joué trois périodes de 45 minutes à ce stade de la préparation ?

On en a discuté avec l’adversaire. On a beaucoup de joueurs qui ont besoin de se mettre à ce niveau de compétitive. C’était aussi pour redonner du temps de jeu à Andy Carroll qui revient de blessure. C’était dans une optique de réguler et de donner un maximum de temps de jeu à tout le monde. Contre Metz, on se rapprochera d’une configuration championnat. Des joueurs feront entre 80 et 90 minutes. On va réduire le groupe et pousser l’équipe au maximum. C’est quasiment la compétition qui redémarre.

Cela reste un match de préparation, mais le résultat ne peut-il pas toucher un peu les têtes ?

Quand tu prends un corner, un coup franc direct, deux buts sur coups de pied arrêtés… Il y a vraiment des buts évitables. Le troisième, c’est une mauvaise passe dans l’axe. On défend mal le un contre un sur le cinquième. Ces gamins sont avec nous, il va falloir les faire travailler et progresser. Les matches vont aussi servir à ça.

Quand on voit le banc de Dunkerque, les joueurs qui entrent en cours de jeu, cela ne fait que mettre en exergue le manque de profondeur à l’Amiens SC…

C’est clair. Maintenant, on a fait ce match, dans cette configuration, pour que nos jeunes joueurs soient confrontés à des joueurs de Ligue 2, à leur impact, à leur intensité. En tout cas, j’ai aimé l’intensité qu’on a eu sur ce match. C’était bien sur l’investissement des garçons, même s’il faut éviter certaines erreurs. On se rend compte de tout le boulot qu’il reste pour certains garçons. Ce qui nous différencie de ce genre d’équipe, pour l’instant, c’est la maturité. Quand il y a les changements, ils gardent la maîtrise. De notre côté, on est plus dans la générosité. A ce jour, c’est normal, mais certains doivent progresser très vite.

D’autant que le championnat arrive très vite…

Oui, ça arrive très vite. Maintenant, c’est notre équipe. Le président a annoncé que ce serait avec cette équipe et qu’on jouerait le maintien. Il y a des chances qu’on souffre sur les fins de matches. A partir du moment où le club a été clair sur l’effectif et les ambitions, on va se battre avec cette équipe-là.

Propos recueillis par Simon VASSEUR

Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport