Alors que l’Amiens SC affiche l’un des pires bilans offensifs du championnat, avec seulement 11 buts inscrits en 13 rencontres, l’identité de l’attaquant numéro 1 demeure incertaine. Concurrencé par un Andy Carroll double buteur en octobre, Louis Mafouta était pourtant titulaire à la pointe de l’attaque à Dunkerque. Et après avoir essayé d’associer les deux, Omar Daf pourrait bien se résoudre à trancher dans le vif.
Carroll la star, Mafouta le besogneux
Avec trois buts inscrits sur les cinq premiers matches, Louis Mafouta reste « notre meilleur buteur » a tenu à rappeler Omar Daf, jeudi midi en conférence de presse. Néanmoins, la dynamique ne semble pas en faveur de l’ancien joueur de QRM, muet depuis plus de deux mois. Dans le même temps, Andy Carroll a marqué les esprits avec ce lob aussi astucieux que somptueux pour sauver son équipe à Annecy. Dans l’imaginaire collectif, l’ancien international anglais (9 sélections) est aujourd’hui l’attaquant numéro 1 de l’Amiens SC.
Dans les faits, la réalité est bien différente. Titularisé à quatre reprises depuis son arrivée en Picardie, l’attaquant de 34 ans est surtout sorti du banc, avec cinq entrées en jeu. « On l’a amené progressivement sur les deux premiers matches, justifie Omar Daf. A Pau, il est entré à la mi-temps (ndlr : 63′), contre le Paris FC, il est entré à la mi-temps. Par la suite, il a enchaîné trois-quatre matches où il était titulaire. » Le tout pour un bilan collectif moyen de trois matches nuls et une défaite. Et s’il a fait trembler les filets, l’ancien joueur de Newcastle peine encore à trouver sa place dans le jeu.
Loin d’être le profil le plus en adéquation avec la philosophie d’Omar Daf, qui souhaitait un attaquant de profondeur, capable de multiplier les appels sur tout le front de l’attaque et de participer à l’effort collectif, Andy Carroll est même l’antithèse de ce portrait-robot. Et si l’instinct de buteur demeure entier, son intégration dans le collectif amiénois demeure un chantier inachevé. « Je cherche juste à trouver l’équilibre qui nous permet d’être performant, affirme son entraîneur. Le week-end dernier, on est revenu avec les trois points. »
Une association (déjà) à oublier ?
Le tout sans Andy Carroll au coup d’envoi, l’Anglais entrant en jeu simplement pour casser le rythme dans le temps additionnel. De là à penser que les absents ont toujours tort ? Ce match à Dunkerque a sans doute surtout convaincu Omar Daf que l’association Carroll-Mafouta, avec ce dernier exilé dans le couloir gauche, n’était pas la meilleure des solutions. « Si on regarde bien, les deux ont été alignés plus d’une fois ensemble sur les rencontres et on voit les résultats aussi », assène l’ancien coach de Sochaux et Dijon.
Sur ce point, difficile de donner tort à Omar Daf, puisque l’Amiens SC n’a jamais gagné quand les deux sont ensemble sur le terrain au moins une mi-temps, avec une lourde défaite contre le Paris FC (3-0) et les trois matches nuls contre Ajaccio (0-0), Annecy (1-1) et Laval (0-0), avec un total famélique d’un but marqué. Et pourtant, leur toute première collaboration avait été porteuse d’espoir, Louis Mafouta inscrivant un doublé contre Guingamp, peu de temps après la toute première entrée en jeu d’Andy Carroll. Preuve qu’une configuration intéressante en cours de match n’est pas forcément viable sur la totalité d’une rencontre.
Et en dépit de sa difficulté pour trouver un joueur pour animer le couloir gauche, Omar Daf va très vraisemblablement devoir faire un choix entre Louis Mafouta et Andy Carroll. Et s’il se borne à la simple lecture des résultats, il est fort à parier que Louis Mafouta sera l’heureux élu. Et pour cause, c’est avec ce dernier à la pointe de l’attaque que l’Amiens SC l’emporte depuis le début de la saison. Imparable.
Romain PECHON
Quand on a la chance incroyable d’avoir un Andy Caroll dans son effectif on le titularise et on fait jouer l’équipe pour lui.
Omar Daf pourra nous faire part de ses états d’âme quand il sera capable de donner un semblant de fond de jeu à cette équipe.