Moins actif qu’à l’accoutumée, l’Amiens SC a tout de même profité du mercato d’été pour continuer à couper drastiquement dans ses dépenses. Si l’objectif secret des 6 à 7 millions de ventes n’a pas été atteint, le club picard a tout de même réduit de manière assez importante sa masse salariale. Dans le sens des arrivées, le bonheur est plus que jamais dans le prêt. Décryptage.
Une colonne vertébrale détruite
De Régis Gurtner à Louis Mafouta en passant par Sébastien Corchia et Antoine Leautey, l’Amiens SC s’est séparé de la majorité de ses joueurs les plus expérimentés et, accessoirement les plus onéreux. Comme révélé en fin de saison dernière, la mise en place d’un salary cap (à hauteur de 8 000 euros par mois) – plus ou moins respecté au fil de l’été – a débouché sur le départ des plus gros salaires du club, exception faite de Kylian Kaïboue.
Même si Bernard Joannin avait promis que cette nouvelle doctrine ne concernait pas les joueurs déjà sous contrat, la porte de sortie a tout de même été indiquée à ceux qui apparaissaient tout haut de la grille salariale. Ainsi, Sébastien Corchia n’a même pas eu le droit au moindre coup de fil de son ancienne direction, sachant que cette dernière envisageait de réduire son salaire par trois. Quant à Régis Gurtner, faute de nouvelles, il a fini par saisir la main tendue par le RC Lens, quitte à ne plus être titulaire.
A lire aussi >> Sébastien Corchia (ex-Amiens SC) règle ses comptes avec son ancienne direction !
Enfin, Antoine Leautey et Louis Mafouta ont rapporté environ 1,5 million d’euros en indemnité de transfert, sans parler des économies réalisées au niveau de la masse salariale. Pour le reste, le club picard n’a pas activé les options d’achat assorties aux prêts de Mohamed Jaouab et Rémy Vita, tandis que Abdelhamid Aït Boudlal, Joan Tincres et Malick Mbaye sont repartis dans leur club respectif.
Le départ incompréhensible de Krys-Anthony Kouassi

Le gros point noir de l’été concerne la gestion de Krys-Anthony Kouassi. Malgré un intérêt de longue date du Cercle Bruges, John Williams n’a pas protégé le joueur en lui offrant un contrat professionnel avant la date fatidique du 30 avril. Résultat des courses, l’attaquant a rejoint le club belge sans que celui-ci n’ait à verser la moindre indemnité de transfert à l’Amiens SC. Une erreur trop grosse pour être vraie et qui suscite de vives interrogations en interne.
A lire aussi >> Pourquoi le mercato n’est pas vraiment terminé ?
Tout en sachant que l’entourage du joueur et son agent, qui est également celui de George Ilenikhena, en auraient profité pour récupérer de belles primes au passage. De son côté, le manque à gagner pour Bernard Joannin serait estimé de l’ordre d’un million et demi d’euros. Un montant loin d’être négligeable dans le contexte actuel. D’autant plus qu’il faut encore assumer le salaire de Josué Chibozo, estimé à 20 000 euros par mois, et encore sous contrat pour deux saisons.
Un recrutement à moindre coût
Malgré les 70 millions d’euros encaissés depuis 2020, pour un réinvestissement bien moindre, l’Amiens SC a décidé de poursuivre son recrutement low-cost, entre joueurs libres et prêtés. Aboubacar Lô est ainsi le seul défenseur de métier avec un minimum d’expérience qui a rejoint le club. Pour tenir un poste de latéral gauche en souffrance depuis de longues années, John Williams a misé sur le tandem Coleen Louis-Arvin Appiah.
Déniché dans l’équipe réserve du Paris FC, le premier n’a encore jamais joué chez les professionnels. Quant au second, il s’avère être un ailier droit fraîchement reconverti au poste de latéral gauche lors d’un énième prêt au succès contestable au Portugal. Autre joueur qui s’apprête à découvrir un nouveau poste, le milieu de terrain Joseph Nduquidi a récemment rejoint le club pour « apporter de la sérénité à l’arrière-garde« .
Paul Bernardoni, l’héritier de Régis Gurtner

Dans le domaine offensif, Amiens avait rapidement dégainé avec ce qui pourrait bien être le meilleur recrutement de l’intersaison : Teddy Averlant. Auteur de débuts remarqués, le néo-international gabonais est censé prendre la relève d’Antoine Leautey dans le couloir droit. A l’opposé, Ilyes Hamache va tenter de relancer une carrière qui stagne depuis deux saisons, avec notamment un exil en Allemagne qui n’a guère été concluant. Les deux hommes devraient rapidement épauler Jan Mlakar, un attaquant lui aussi à la relance alors qu’il était devenu indésirable à Pise.
Dans les buts, l’Amiens SC s’est donné le temps pour trouver le successeur de Régis Gurtner. Avec un petit effort financier à la clé sur le plan salarial, la direction sportive a ainsi jeté son dévolu sur Paul Bernardoni, qui venait de vivre une nouvelle descente en Suisse à Yverdon. Disposant globalement des mêmes forces et faiblesses que son prédécesseur, l’ancien gardien de Nîmes et de Saint-Etienne a rapidement fait sa place, aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire. Tâche à lui de confirmer sur la durée.
Romain PECHON
Le bilan du mercato :
Arrivées : Lô (Metz), Louis (Paris FC b), Bernardoni (Yverdon), Averlant (Boulogne-sur-Mer), Mlakar (Pise, p), Hamache (Schalke 04, p), Appiah (Almeria, p), Nduquidi (Metz, p)
Départs : Gurtner (fc, RC Lens), Rongier (fc), Jaouab (rp, Rennes), Ait Boudlal (rp, Rennes), Vita (rp, Fortuna Sittard), Corchia (fc, Cannes), Tine (fc), El Idrissi (fc, PSG b), Leautey (Reims), Mbaye (rp, Metz), Kouassi (fc, Bruges), Mafouta (Guingamp), Tincres (rp, Monaco),
L’effectif 2025/2026 de l’Amiens SC
Alexandre, Bernardoni, Sauvage – Bakayoko, Lô, Chabane, Louis, Talbot, Nduquidi, Appiah – Kaïboue, Fofana, Monconduit, Lobry, Abdelkrim, Injai, Lutin, Manitu – Averlant, Mlakar, Kandil, Hamache, Touho, Ikia Dimi, Chibozo, Rafii
Crédits photo : Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport
Réactions d'après-match, débats et interviews, retrouvez-nous sur notre chaîne Youtube
Il faut arrêter de s’exprimer (comme pour la perte du jeune Kouassi , qui du reste ne joue pas en Belgique) en parlant d’un « manque à gagner pour Bernard Joannin » de 1,5M€ » car :
– Si on l’avait signé les Belges n’auraient pas mis cet argent sur la table pour l’avoir, ils ont juste profité d’un joueur libre
– Il est côté 0,1M€ soit 15 fois moins que la somme évoquée
– Et même si une offre avait été émise une fois le joueur prolongé chez nous, le président n’est qu’un actionnaire qui fait des avances de trésorerie, et finira par récupérer sa mise et même davantage avec les intérêts, sachant que son avance totale est inférieure au prix moyen de cession pour un club de L2, voir la somme offerte pour le rachat du SM Caen. Bref le portefeuille du club n’est pas celui de l’actionnaire, attention à ce qu’on raconte, ça fait le jeu du président qui adore dire « je mets les sous je fais ce que je veux », en réalité il prête et rien d’autre.