En dépit d’un bon début de saison à domicile, avec quatre victoires en autant de rencontres, l’Amiens SC peine à attirer du monde au Stade de la Licorne, qui se vide même au fil des semaines. (Enfin) Conscient de ce problème, Bernard Joannin a décidé de lancer « un grand plan médiatique pour attirer du monde ». Une mission vouée à l’échec ?
L’Amiens SC commence à susciter de l’indifférence
4 931, ce n’est pas le nombre de mouvements réalisés par l’Amiens SC depuis que John Williams s’occupe de son recrutement. Non, c’est plutôt le nombre de spectateurs ayant assisté au dernier match à domicile, à savoir la victoire contre Rodez (2-1), le 27 septembre dernier. S’il est vrai que cette affiche n’était pas forcément la plus « sexy » qui soit, cette affluence décevante (38% de taux de remplissage) s’inscrit dans un processus de longue haleine de désaffection constante et progressive du stade de la Licorne. Le tout dans un contexte de guerre ouverte avec le kop Tribune Nord Amiens.
Même pour la réception de Lorient, relégué de Ligue 1, un samedi après-midi, le public ne s’est pas déplacé en masse avec seulement 5460 spectateurs, actuel record de la saison. En moyenne, ce sont 5178 spectateurs qui viennent assister aux matches de l’Amiens SC tous les quinze jours, pour un total de 20714 spectateurs depuis le début de saison. En un seul match, le FC Metz (18 279 spectateurs) a fait quasiment autant lors de sa réception victorieuse du club de Bernard Joannin, un match auquel aucun dirigeant du club n’a assisté, au passage.
Bernard Joannin promet du changement
Partant de ce constat, Bernard Joannin a décidé de demander à son équipe marketing « un grand plan médiatique pour attirer du monde ». « A Intersport, si je ne fais pas des catalogues toutes les semaines, les gens ne viennent pas. L’Amiens SC est une entreprise de spectacle, nous devons la promouvoir. Nous avons peut-être oublié de le faire. Nous sommes conscients de nos erreurs. Avec l’équipe marketing, nous allons travailler durement pour faire revenir en masse le public au stade, en prévoyant beaucoup d’animations dans les jours à venir. »
« Ils vont proposer de tirer sur la barre à la mi-temps pour faire gagner un scooter, ironise Romuald Lemaire, polémiste de l’émission La Tribune sur France Bleu Picardie. En l’état actuel des choses, je ne vois comment Bernard Joannin peut reconquérir le public. La fracture est trop grosse, le problème est latent. Les Amiénois ne s’y retrouvent plus dans la politique sportive du club. » « On ressent un désamour actuellement, abonde Antoine Caux, créateur du podcast Ici c’est Amiens. Les gens restent attachés au club, mais ils ne vont plus forcément en tribune.«
Un discours qui ne passe plus
« On a tendance à dire que le public amiénois est versatile, qu’on peut le retourner après quelques victoires. Cette saison, ce n’est même pas le cas, cela prouve que le mal est profond, juge Romain Pechon, consultant pour France Bleu Picardie. Les supporters sont tout simplement désabusés par les dernières saisons. Ce ne sont pas des animations, un clown au milieu du terrain, un chapiteau sur le parking ou une buvette en plus, qui vont faire revenir les supporters. Il faut simplement leur raconter une histoire à laquelle ils vont pouvoir croire et s’identifier. Aujourd’hui, l’Amiens SC ne parle jamais de sport, mais constamment d’argent. »
Or, cette vision mercantile et finalement désincarnée du club a fini par lasser, même certains des plus passionnés de l’Amiens SC. « L’Amiens SC est devenu une entreprise de comptabilité. Et qu’on arrête de nous parler d’entreprise de spectacle, qu’on nous parle d’entreprise de football, surenchérit Romain Pechon, toujours dans le cadre de l’émission La Tribune Nord. Les gens attendent tout simplement qu’on leur parle de football, qu’on leur propose du football. » Quant au dialogue évoqué par Bernard Joannin ces derniers jours, la réunion évoquée avec le kop Tribune Nord Amiens n’a toujours pas eu lieu, officiellement faute d’agendas concordants.
En réalité, les principaux dirigeants du club, à savoir Bernard Joannin et Christophe Duprez, ne daignaient même pas y prendre part, renvoyant la patate chaude au secrétaire général du club. Les deux hommes étaient sans doute trop occupés à finaliser leur fameux plan marketing, notamment élaboré par un ancien journaliste, lui-même connu pour ses rapports houleux avec le kop Tribune nord Amiens. Un recrutement loin d’être anodin, quand on sait que l’homme à l’origine de ce choix assimile ses propres supporters à des black blocs, le tout sur un ton très dédaigneux. On a connu mieux comme point de départ pour une réconciliation…
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport
Oui Président, avec toutce que vous avez fait avaler aux supporters depuis lque vous avez viré Christophe PELISSIER, ça risque d’être bien plus compliqué que vos publicités Intersport.