Conscient que son équipe marque le pas depuis un mois, même s’il veut continuer à voir le verre à moitié plein, Omar Daf sait qu’un résultat à Grenoble est impératif pour éviter que l’Amiens SC ne s’enfonce dans une dynamique négative avant la trêve hivernale. Entretien.
Omar Daf, ressentez-vous la nécessité pour l’Amiens SC de relancer la machine à Grenoble ?
En championnat, la nécessité est quotidienne. Quelle que soit notre place, il faut gagner. On est des compétiteurs. À domicile, on est dans les clous, l’équipe est très performante. C’est moins le cas à l’extérieur, on travaille pour améliorer ce ratio. Si on était aussi performant à l’extérieur qu’à domicile, on serait tout en haut du classement. Il faut continuer à travailler, maintenir l’exigence et augmenter l’ambition semaine après semaine.
Faut-il se nourrir de ce qu’il s’est passé à Guingamp ou oublier ?
C’est fini ! Cela ne sert à rien de revenir dessus. Pour moi, c’était un jour sans, on est passés à travers de cette rencontre. Pas un joueur n’est sorti du lot, on n’y était pas du tout collectivement. Cela a été débriefé, on a travaillé et on regarde devant nous.
Au vu de vos difficultés à l’extérieur, avez-vous travaillé spécifiquement sur ce point ?
On travaille avec nos qualités et nos défauts. On ne peut pas tout révolutionner. On a pu jouer à trois et à quatre, il y a eu des changements. Des joueurs ont aussi eu l’opportunité de s’exprimer selon la concurrence. Il ne faut pas tout remettre en question et tout chambouler. Il y a eu de bonnes choses, d’autres moins bonnes. Comme je l’ai dit aux joueurs, le plus important sera celui de samedi.
Le bilan à l’extérieur ? Il y a des gens qui ne regardent que cet aspect, on peut aussi regarder nos performances à domicile qui nous permettent d’avancer. Je préfère voir le verre à moitié plein
Y a-t-il une forme de lassitude qui peut expliquer votre baisse de régime ?
(Il hésite.) Il peut y avoir une certaine fatigue qui s’installe, quand on arrive à la moitié du championnat. Les joueurs ont fourni beaucoup d’efforts, comme toutes les équipes, même si certaines ont un effectif plus conséquent et peuvent se permettre un turnover sans que la qualité baisse. Le point positif, c’est qu’on a eu peu de blessés, ce qui nous a permis de tenir un certain niveau de performance. On a travaillé lors des quinze derniers jours avec les garçons qui pêchent un peu plus pour les remettre à niveau et mettre un dernier coup de collier avant la trêve.
Les accidents se répètent à l’extérieur. Cela peut-il résulter d’un problème de concentration ou de motivation ?
C’est le sport de haut niveau, tout simplement. Il y a des gens qui ne regardent que cet aspect, on peut aussi regarder nos performances à domicile qui nous permettent d’avancer. Je préfère voir le verre à moitié plein, je ne perds pas beaucoup de temps avec les choses négatives. À l’extérieur, on est moins performant et on le sait, à domicile, on est très performant. On va s’appuyer sur cet état d’esprit et ces performances pour avancer, pas l’inverse.
Il n’y a donc pas de syndrome à l’extérieur ?
Pas du tout. À Metz, la première mi-temps était pour les Messins, la seconde en notre faveur. On aurait pu revenir au score avec un peu plus de réussite. À Dunkerque, je ne vais pas revenir dessus, des erreurs nous ont empêché de faire un meilleur résultat. Cela se joue sur des détails, à nous d’être plus concentrés et de faire moins d’erreurs.
Que vous inspire cette équipe de Grenoble ?
C’est une équipe qui a, elle aussi, fait un bon début de championnat, avec de la qualité. C’est une équipe solide aussi à domicile, avec de grosses performances en battant Caen et en battant Metz, notamment. C’est une équipe typique de Ligue 2, avec de l’expérience. C’est un beau match qui nous attend, comme ceux contre Laval et Troyes. Le plus important sera notre capacité à sortir une grosse performance pour pouvoir l’emporter là-bas.
C’est une équipe dans une dynamique assez similaire à la vôtre…
Beaucoup d’équipes sont dans le même cas. Guingamp a été performant contre nous et est plus performant à domicile qu’à l’extérieur. Pourquoi ? Je ne sais pas, ce sont les caractéristiques. On est dans une division où il y a beaucoup de jeunes joueurs, dont certains sont peut-être plus à l’aise avec des repères à domicile. C’est une équipe avec de l’expérience que l’on respecte beaucoup, mais notre ambition est d’aller là-bas et faire un gros match.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport
