Amiens SC : Antiste « agacé » de devoir parler maintien

Unique recrue hivernale de l’Amiens SC, après une première partie de saison déjà difficile en Italie, Janis Antiste ne vit clairement pas la pige espérée. Venu en Picardie pour obtenir du temps de jeu mais aussi jouer les premiers rôles en Ligue 2, l’ancien attaquant de Toulouse se retrouve propulsé dans une course au maintien aussi inattendue que déplaisante. Entretien.

Janis, vous êtes impatient de vous rattraper après le match perdu par l’Amiens SC la semaine dernière?

Impatient, oui. Avant chaque match, on est impatient. On est impatient de se racheter. On a l’objectif de se maintenir, c’est le mot qui est à la bouche de tout le monde en ce moment. Mais impatient, dans un premier temps, de remporter le match de Caen.

On a l’impression que ça vous agace de parler du maintien ?

Oui car le match est samedi, le maintien arrivera avec la victoire. Mais d’abord il faut gagner le match et après on parlera de maintien.

Vous n’avez aucun doute sur l’issue de la saison ?

J’estime que quand on joue avec la peur, c’est compliqué. Il faut rester lucide. On est des professionnels, on connaît les enjeux. Il faut savoir faire la part des choses. Après si ça m’agace ? Oui et non car c’est votre sujet donc vous en profitez. On peut en parler des heures si vous voulez mais moi je dirai la même chose à chaque fois.

Ce n’est pas notre sujet, c’est l’avenir de l’Amiens SC…

J’ai confiance en tout le monde, il faut rester lucide.

Mais on ne sait jamais à quoi s’attendre avec vous…

C’est comme dans une relation amoureuse (sourire). Il faut rester positif et comme l’a dit le coach, aller de l’avant. Regarder ce qui se passe devant et pas derrière.

Je ne m’imaginais pas en arriver là aujourd’hui. On parle de maintien quand même.

Vous ne ressentez donc pas du tout de peur ?

Non, même après le match contre Dijon. On s’est dit que ça se rapproche derrière, il y avait des résultats exceptionnels aussi. Donc forcément il y a eu une petite détresse. Mais comme le coach l’a dit, dès lundi, on a senti ce calme et ce professionnalisme de toute l’équipe. On s’est focalisé sur le match de Caen pour gagner.

On aurait donc tort de penser que certains joueurs ont déjà la tête ailleurs ou qu’ils ont déjà lâché ?

Je ne pense pas qu’ils ont lâché. A Dijon, on a mis beaucoup d’engagement car eux avaient le couteau sous la gorge. Je ne sais pas si c’était nous qui n’avons pas mis assez d’engagement ou si ce sont eux qui en ont trop mis. Mais de l’extérieur, c’est nous qui en avons pas mis assez. Après sur le terrain, ils ont mis beaucoup d’envie et d’engagement. Et quand on voit le résultat, on voit qu’on a manqué d’engagement.

Etes-vous capable de le faire, d’aller puiser dans vos réserves, sur les trois derniers matches, même si vous n’êtes pas dans une position à la vie à la mort comme Dijon ?

On en est capable, on l’a déjà montré. À nous de ne pas faire la même entame que contre Dijon et de mettre les ingrédients qu’il faut pour faire un premier quart d’heure extrême. En plus on est à la maison, donc on aura le public avec nous, on n’aura pas d’excuses.

A votre arrivée, en janvier dernier, vous attendiez-vous à vivre une telle demi-saison ?

Non. Après je m’attendais à tout. Quand je suis arrivé, on avait encore l’objectif de monter. Et après au fur et à mesure, je prenais match après match. Il fallait s’adapter. Mais je ne m’imaginais pas en arriver là aujourd’hui. On parle de maintien quand même.

Qu’est-ce que vous craignez de Caen ?

Je ne crains pas Caen, même si c’est une bonne équipe. Devant, c’est très costaud avec Mendy. Il y a un joueur que j’aime bien au milieu en 10 (ndlr : Bilal Brahimi). Ils ont des bons joueurs défensivement aussi. C’est une équipe qui a perdu des matches. C’est une bonne équipe après toutes les équipes sont bonnes.

Propos recueillis par Romain PECHON et retranscrits par Clément ROSSI

Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport