Avant le match du VAFC face à Bastia, Allan Linguet dévoile ses objectifs pour le reste de la saison. Le jeune latéral droit revient également sur les différentes blessures qu’il a ou avoir dans le passé. Entretien.
Quels objectifs personnels vous êtes-vous fixé sur le moyen et le long terme ?
D’essayer de faire trente matches cette saison, déjà. J’en ai loupé trois mais je suis toujours dans l’objectif. Je serais satisfait de ça parce que je n’ai pas encore fait de saison à plus de vingt matches. Si je peux atteindre les trente, ce serait bien. De quoi sera fait demain, je ne peux pas encore savoir, il me reste un an de contrat, mais tout peut bouger dans le football. On verra bien comment la saison se déroule.
Et vous êtes le numéro 1 dans ce couloir droit…
J’ai raté deux matches sur blessure (ndlr : Rodez et Pau) et à mon retour de blessure contre Sochaux j’étais sur le banc. Je ne sais pas si je suis le numéro 1, mais au regard des matches loupés, c’est vrai que c’était sur blessure. Je ne me sens jamais installé dans le confort parce qu’il ne faut jamais se reposer sur ses acquis dans le football. Je suis un bosseur et je ne lâcherai jamais.
Assumer ses ambitions, est-ce un signe du cap passé ?
C’est vrai, oui. Je ne vais pas faire de la langue de bois. J’assume clairement que je veux être un titulaire important de l’équipe, que je veux faire un maximum de matches possibles et vu comment ça a commencé, je veux rester sur la même lignée. Ca montre que j’ai franchi un cap, que j’ai plus d’assurance et de confiance en moi. Je pense que ça se ressent sur le terrain aussi.
Où estimez-vous avoir le plus progressé ?
Je pense que c’est l’exigence. Quand tu commences, tu es un peu tranquille, tu te dis que tu as trois ans devant toi (ndlr : la durée légale d’un premier contrat professionnel), que tu es pro et c’est bien. Quand on n’est pas professionnel, on fait tout pour le devenir mais on n’a pas conscience de ce qui arrive derrière. Il faut décrocher le deuxième contrat, enchaîner les performances. Tu penses que une fois que tu signes professionnel, tu vas jouer, mais non, c’est là où il faut se battre pour jouer. Je pense que c’est l’exigence au quotidien dans la préparation, les entraînements au quotidien, même dans ma vie de tous les jours. Je suis toujours vigilant, exigeant, je donne le maximum de moi-même. Il faut se donner à fond, même aux entraînements, ne pas se relâcher. Je me suis donné comme objectif de faire tous les matches mais aussi tous les entraînements. En dehors de ma blessure, je n’ai raté aucun entraînement, j’essaye de ne pas me reposer sur mes acquis. L’exigence m’a fait passer un cap.
Est-ce courant de rater des entraînements ?
Non, mais parfois quand on se sent un peu moins bien physiquement, le staff nous dit d’écouter notre corps et on peut en parler avec eux pour du repos, mais je ne suis pas comme ça. Le plus important est de s’entraîner et d’enquiller toutes les séances.
Devez-vous cette prise de conscience à quelqu’un ?
C’est grâce à mes blessures. Elles m’ont fait perdre trop de temps. Je pense que ça m’a servi aussi parce que sans elles, je n’aurais pas eu cette prise de conscience. Je ne parle pas forcément de la fracture (ndlr : tibia-péroné en septembre 2019), mais aussi des petites blessures bêtes parce que quand tu es bien et que tu enchaînes, ça te coupe dans ton élan. Ce sont celles-là qui m’ont fait réaliser que l’exigence était le plus important.
Ces petites blessures étaient-elles liées à un léger manque d’exigence ?
Ce n’était pas forcément un manque de professionnalisme mais peut-être de choses dont je n’avais pas forcément conscience comme le travail en salle, ce genre de choses. Mon corps n’était pas forcément prêt à passer de ne pas jouer à jouer. C’est sûr qu’aujourd’hui, je suis plus sérieux parce que j’ai pris en maturité mais ça ne veut pas dire que je foutais la merde avant. M’être blessé m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses pour progresser dans ce domaine.
Alors que quand on ne joue pas…
On ne sert à rien. C’est la réalité, un joueur qui ne joue pas ne sert à rien. On ne le dit pas, mais notre métier c’est un petit peu la guerre. Les gens n’en ont pas forcément conscience, pensent que l’on joue et tout va bien, mais au quotidien, il faut se battre pour jouer.
Est-ce ce qui vous motive le matin ?
J’ai connu le fait de ne pas jouer, je sais ce que ça fait de rester le week-end chez soi et de venir s’entraîner tout seul. Quand je me lève le matin, je dois me battre pour jouer.
Etiez-vous en train de ruminer sur les temps plus durs ?
Non, je ne ruminais pas parce que je ne vais pas bouder. Mais je n’étais pas content non plus, surtout que je venais de prolonger. J’étais investi, prêt pour le projet du club, j’étais impliqué et le fait de ne pas être utilisé m’a mis un petit coup. C’est comme ça. Qu’est-ce que l’on peut faire ? On ne va pas se mettre à bouder. Je me suis dit que j’allais montrer que je méritais de jouer dès que j’en aurais l’occasion.
Comment vous adaptez-vous à votre partenaire de couloir qui change constamment ?
Ca ne me gêne pas forcément parce qu’il y aura forcément de la qualité devant moi mais c’est vrai qu’il y a eu beaucoup de mouvement. J’ai pu avoir Floyd (Ayité), Aymen (Boutoutaou), Jason (Berthomier), Landry (Nomel). J’essaye de faire par rapport aux qualités de mon camarade qui est devant pour que l’on puisse s’adapter, combiner et apporter du danger sur notre côté. Je ne vais pas jouer de la même façon si j’ai Jason ou Landry devant moi parce que ce sont deux profils différents.
Comment se « reprogramme »-t-on pour jouer avec un autre joueur ?
On le travaille à l’entraînement, on sait s’adapter, ça fait partie du métier et c’est ça à tous les postes. Ce n’est pas forcément simple mais on s’adapte, on fait avec parce qu’on sait que celui qui est devant nous aura de la qualité quoiqu’il arrive
Propos recueillis par Clément Rossi avec Adrien ROCHER
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