Logiquement sonné après la lourde défaite de l’Amiens SC à Toulouse (3-0), Alexis Blin se veut néanmoins rassurant quant à la mobilisation du vestiaire, déterminé à stopper cette spirale négative et à terminer la saison dignement. Entretien.
Est-ce que cette défaite fait mal ?
Elle fait mal parce que contrairement à d’autres matches, j’ai senti qu’on avait quand même la possibilité de marquer à plusieurs reprises. Malheureusement, on a manqué d’efficacité dans les deux surfaces, encore une fois. En deuxième mi-temps, on a plusieurs situations franches et on ne concrétise pas. Eux viennent deux fois et on encaisse un but. C’est un peu le résumé de notre saison. Pourtant, on se donne ! J’ai fini le match cuit et j’ai l’impression qu’on ne peut pas courir plus. Est-ce que c’est une question de réussite ou d’efficacité technique ?
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De talent, peut-être ?
Sûrement aussi, oui. Je sens que l’arrivée d’Adama nous fait du bien dans la percussion. On arrive à être plus dangereux quand on a le ballon. On est l’équipe qui apporte le plus le ballon dans les trente derniers mètres, mais on fait le moins de différence dans cette saison. Ça veut à peu près tout dire. Quand on arrive dans la zone de vérité, il ne se passe pas grand-chose et j’ai l’impression que certaines arrivées nous font du bien et nous permettent d’être plus menaçants, mais c’est une analyse qui ne se fait que sur un match pour l’instant.
Parce que ça fait surtout 500 minutes sans marquer…
C’est pesant. Quand on marque un but en cinq ou six matches, qu’on est la dix-neuvième attaque, évidemment que c’est pesant. C’est un peu cru mais ça fait chier. On voulait remédier à ça, on a eu les situations pour. Je pense que le score est sévère, j’ai discuté avec des Toulousains qui le pensent aussi, mais entre eux et nous, il y a un écart qui se traduit surtout sur l’efficacité et la capacité à être tueur dans la zone de vérité.
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Auriez-vous pu revenir dans le match si Adama avait marqué en début de seconde période ?
Avec des « si », on peut tout refaire, mais ça aurait mis le doute dans l’esprit des Toulousains. Depuis le début de la seconde période, on était bien en place, assez agressifs dans leur camp, on récupérait des ballons, on jouait chez eux et on arrivait à se procurer des occasions. Si on marquait ce but, on aurait pu les faire douter jusqu’à la fin, mais ça ne veut rien dire, peut-être qu’ils auraient gagné 3-1. Au moins, on aurait gagné le droit de les faire douter.
Commencez-vous à avoir peur pour le maintien ?
Ça a toujours été le maître-mot. Je ne ressens pas une équipe qui lâche et ne fait pas les efforts mais je vis les choses à l’intérieur. Je vois une équipe qui a envie de faire le maximum, encore aujourd’hui, mais qui est dans une spirale négative et il faut réussir à s’en sortir par l’entraide, l’envie de le faire tous ensemble. Je n’ai pas envie de tirer la sonnette d’alarme parce que ça ne sert à rien de faire paniquer les gens mais il faut prendre conscience qu’il faut relancer la machine. Il y a des matches qui arrivent et seront compliqués à jouer mais ce sont des bons matches pour se montrer pour faire de bonnes choses. Si on se procure des situations comme aujourd’hui, ça paiera.
Propos recueillis par Romain PECHON