Co-entraîneur de l’AS Glisy, engagé dans un groupe très homogène en Départemental 2, Adrian Jennequin se montre très critique à propos du choix de la Fédération de procéder à des montées et à des descentes à propos du système du quotient. Une alternative qui impacte directement son club dans l’optique d’une possible montée en D1. Entretien.
Quelle est votre réaction à l’arrêt des compétitions et à la validation du principe de montées et de descentes au niveau du district ?
Pour ce qui est de l’arrêt des compétitions, on le sentait venir. C’était logique au regard du contexte sanitaire actuel. Pour ce qui est du système de montées et de descentes, on pensait vraiment avoir une saison blanche. C’est ce qui a été majoritairement fait dans les autres sports. Après, il est vrai que des clubs comme l’US Abbeville en D1, avec dix victoires en autant de matches, c’était difficile de faire table rase d’une telle saison. Pour ce genre de cas, il y a une certaine logique. Maintenant, ça fait plus de malheureux qu’autre chose !
Avec un sentiment d’injustice qui prédomine suite à l’utilisation du quotient pour déterminer les classements finaux ?
Le quotient est selon eux le procédé le plus logique. Pour nous et pour d’autres clubs, je pense notamment à la réserve de Longueau, on a du mal à comprendre l’utilisation du quotient. Dans notre groupe, certaines équipes n’ont joué que sept matches, affrontant des adversaires, sans leur manquer de respect, plus faciles que nous ou d’autres. De notre côté, on a joué les six premiers du championnat ! Je trouve que cela crée une part d’injustice, on n’est pas sur un pied d’égalité au moment d’appliquer le quotient. Il aurait peut-être fallu annuler les journées que les équipes avec seulement sept matches n’ont pas pu jouer. Cela aurait permis d’avoir le même nombre de matches chez tout le monde, et de se baser sur quelque chose de plus clair s’il fallait impérativement procéder à des montées et des descentes. Aujourd’hui, on est tous surpris qu’une équipe comme Harondel, qui n’a joué que sept matches, puisse être en position de monter à notre détriment. C’est une équipe loin d’être flamboyante, contre laquelle ça s’est mal passé quand ils sont venus jouer chez nous. Voir Harondel monter, alors que des équipes comme nous et Salouel restent à quai, ce ne serait pas très logique.
Espérez-vous que le district procède à des ajustements au regard de la particularité de cette situation ?
On a toujours un espoir. Le district doit encore acter les choses, il y a des éléments au-delà du seul critère des résultats à prendre en compte. Au départ, il ne devait y avoir que deux montées, on n’était donc pas en position d’espérer. Là, avec la réforme qui se prépare, avec la mise en place de deux groupes de dix en D1, on espérait être dedans. Et finalement, on risque d’être dépassé sur le fil par une équipe qui n’a joué que sept matches.
Quel regard portez-vous sur cette réforme des championnats départementaux ?
Passer d’un groupe de quatorze à deux groupes de dix, je ne sais pas trop quoi en penser. Cela fait plusieurs années qu’on en parle au niveau du district. Cette réforme est bonne, on doit vraiment évoluer dans ce domaine en rattrapant le retard actuel sur les autres départementaux. Quasiment partout il y a déjà deux ou trois groupes de D1. Maintenant, quand on regarde dans les autres départementaux, ce sont des groupes de douze et non pas de dix équipes. J’ai du mal à comprendre ce choix. On aurait pu fixer le nombre à douze équipes par groupe et tout le monde était content. On n’avait pas un championnat qui se disputait sur dix-huit matches mais sur vingt-deux, comme c’est le cas depuis de longues années.
Il fallait peut-être prendre en compte les nombreux reports en période hivernale et ainsi réduire le nombre d’équipes par groupe pour libérer des dates dans la saison ?
J’entends cet argument. Maintenant, on peut aussi commencer la saison plus tôt. Au lieu de démarrer mi-septembre, on peut aussi démarrer mi-août, en se calquant sur ce qui se fait au niveau Ligue. Même s’il y a des joueurs en vacances, tout le monde est globalement rentré vers le 20 août. Je sais qu’il y a des matches de Coupes à caler, mais on a suffisamment de jours fériés dans l’année pour ne pas supprimer des matches en réduisant le nombre d’équipes par groupe. On peut aussi allonger la saison en la terminant au 30 juin. Avec un mois de plus de compétition, on peut facilement trouver des dates pour jouer ces quatre journées supplémentaires. Je pense que ça correspond au désir de nombreux clubs mais nous ne sommes pas les décideurs malheureusement.
Avez-vous été sollicité par le district à propos de la refonte des championnats qui va être mise en oeuvre durant l’intersaison ?
Absolument pas ! On a appris ce changement dans la presse (ndlr : par le biais du 11 Amiénois), je ne trouve pas ça normal. Beaucoup de clubs étaient surpris d’apprendre qu’ils étaient en capacité de pouvoir monter avec l’instauration des deux groupes en D1. L’idée n’a jamais été soumise aux clubs durant la saison. Cela aurait été bien de sonder les clubs durant l’année, de les prévenir d’une possibilité de réforme. Un courriel ou un mail aurait été le bienvenu, dans la journée de jeudi, afin d’aider les clubs à y avoir plus clair. Pour autant, je pense que c’est le moment idéal pour la mettre en application. Les circonstances sont exceptionnelles et il faut en profiter pour procéder à des ajustements. Maintenant, on attend aussi de savoir comment ils vont procéder au niveau des descentes et des montées la saison prochaine. Il va falloir rééquilibrer les choses et on peut se retrouver avec énormément de mouvements au sein des groupes la saison prochaine. C’est la raison pour laquelle je plaide sur des groupes à douze et non pas à dix. C’était vraiment l’année idéale pour procéder à plus de montées et ainsi se calquer sur ce qui se fait partout. C’est dommage.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
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