Quelques jours après le lancement du projet de chaîne de la Ligue 1, par le biais d’un appel d’offres lancé par LFP Média afin de choisir les sociétés qui accompagneront sa production, nos confrères de l’Equipe ont sollicité trois anciens présidents de la chaîne cryptée pour recueillir leur avis sur la situation entourant les droits TV. Et tous s’accordent sur la nécessité de travailler en bonne intelligence.
La LFP a plus que jamais besoin de Canal+
Et après avoir ironisé autour « du milliard d’euros rêvé par certains pour qui l’annonce de Mediapro était le plus beau jour de leur vie », Bertrand Méheut estime que « la LFP n’a pas à fixer la valeur de son championnat ». « C’est au diffuseur et à ses clients de le faire. Seul Canal+ peut valoriser ces droits en proposant un mix – éditorialisation au sein des chaînes premium Canal+ avec un revenu par client élevé – pour offrir à l’abonné un contenu généraliste, juge le président de la chaîne cryptée entre 2003 et 2015, auprès de l’Equipe. Le coût du foot est alors mutualisé sur une large base d’abonnés qui recherchent une offre généraliste. »
Estimant qu’une collaboration entre la LFP et Canal+ est « incontournable pour maximiser le revenu et l’exposition », Bertrand Méheut pense que la future chaîne de la Ligue peut « attirer un potentiel de 2 millions d’abonnés maximum au tarif public de 15 € TTC, soit 10 €/mois (une fois les charges et la marge brute du distributeur déduits, NDLR). Au mieux, cela représente donc 200 M€ sur 10 mois desquels il faut déduire la production… Ce qui conduit a un revenu net de 150 M€/an. »
Canal+ France n’a pas une situation suffisamment florissante pour avancer un minimum garanti. Mais elle offre son cadre relationnel si puissant avec le public.
Xavier Couture, son prédécesseur à la tête de Canal estime que « si la chaîne de la Ligue est correctement promue par Canal, elle réussira ».« À ses millions d’abonnés en France, Canal va pouvoir dire « Vous abonner à une chaîne de la L1 vous coûtera tant » avec un espace promotionnel important sur la page d’accueil de sa plateforme et un effort marketing, justifie-t-il. Canal+ France n’a pas une situation suffisamment florissante pour avancer un minimum garanti. Mais elle offre son cadre relationnel si puissant avec le public ».
Dans une perspective à plus long terme, Xavier Coutume estime que « si un seul opérateur exploite 100 % des matches, et même l’intégralité des droits du foot dans le futur, il pourra rentabiliser son investissement et apporter la manne financière attendue par le foot professionnel. »
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