Débarqué en janvier 2022 puis écarté près de trois mois plus tard, Hatem Ben Arfa n’aura pas fait long feu au LOSC. La faute à une discussion musclée avec Jocelyn Gourvennec, entraîneur de l’époque qui regrette ce passage conclu sur une bien mauvaise note.
À la relance au LOSC
À chaque nouveau club, la même question : à quel Hatem Ben Arfa allons-nous avoir le droit ? Depuis 2016 et son exceptionnelle saison à Nice, le milieu offensif traverse les clubs comme une âme en peine. De Paris à Bordeaux en passant par Rennes et Valladolid, le crack de la génération 87 offre bien quelques fulgurances, sans jamais retrouver de sa magie sur la durée. C’est dans ce contexte qu’il signe au LOSC à l’hiver 2022, après six mois sans jouer.
Si Hatem accepte de venir comme une doublure pour apporter son expérience du haut niveau à une équipe assez jeune, ça a du sens.
Jocelyn Gourvennec sur le contexte de l’arrivée d’Hatem Ben Arfa
« L’arrivée d’Hatem se fait de concert avec le président, raconte Jocelyn Gourvennec auprès du Club des 5. À ce moment-là, je suis transparent. Je dis que l’équipe tourne bien, on est qualifiés en Champion’s League (en huitièmes de finale) et on est dans le coup en championnat. Si Hatem vient, c’est que Yusuf (Yazici) part en prêt à Moscou. Si Hatem accepte de venir comme une doublure – ça faisait un petit moment qu’il n’avait pas joué – pour apporter son expérience du haut niveau à une équipe assez jeune, ça a du sens. J’ai eu une discussion très claire avec lui et c’est dans ce cadre-là qu’Hatem nous a rejoint. »
Hatem Ben Arfa, la doublure idéale… dans un premier temps
Dans un mercato synonyme de nombreux départs (Yazici, Jonathan Ikoné, Reinildo, Thiago Maia), que Jocelyn Gourvennec « comprend économiquement » bien qu’il « pense que (le LOSC) s’affaiblit » sportivement, Hatem Ben Arfa est attendu pour jouer un rôle important dans la rotation, après quelques semaines de remise en forme. Pour preuve, il rejoue dès le 22 janvier (à Brest, défaite 2-0), soit trois jours après son arrivée, et retrouve le onze de départ contre le PSG (1-5, début février, avec une passe décisive à la clé.
« Au début, ça a été bien dans ce rôle de doublure, se souvient Jocelyn Gourvennec. Il a joué un peu plus vite que prévu car il était performant à l’entraînement. J’ai passé beaucoup de temps avec lui sur de la vidéo individuelle et dans l’échange car il était demandeur. J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour lui, j’avais essayé de le faire venir à Bordeaux avant. »
Une lente déliquescence avant le dérapage
Avant que la machine ne s’enraye, jusqu’à atteindre un point de non-retour. « Avec le temps, sans trop savoir pourquoi, ça a été moins bien, moins performant, l’équipe a coincé dans le sprint final, explique l’entraîneur de l’époque. Puis il y a eu ce qui s’est passé dans le vestiaire après un match qui n’était pas possible. On se fait accrocher par Bordeaux chez nous (0-0, le 2 avril). Dans le vestiaire, ça part mal entre lui et un joueur. J’interviens, puis c’est avec moi qu’il a l’embrouille. »
En substance, l’ex-international français regrette que le LOSC soit si mal coaché. « C’est allé trop loin. J’ai pris un choix, aussi vis-à-vis du groupe, et ça s’est arrêté comme ça, rappelle Gourvennec. J’ai regretté car j’étais d’accord avec le président Létang pour le faire venir. C’est un joueur d’exception. Je l’ai vu faire des choses à l’entraînement que seulement Zizou faisait, en Espoirs, quand on était jeunes. Il fait des choses incroyables avec le ballon, c’est un artiste. Je suis déçu de la manière dont ça s’est fini. » Ce qui signera aussi la triste fin de carrière de « HBA », qui ne rejouera plus et ne retrouvera plus de club.
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
