Le 27 mai prochain, l’Amiens SC sera auditionné par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Et si le club amiénois a pour habitude de ne pas être sanctionné, la donne pourrait bien changer cette année. Explications.
Un déficit structurel problématique
« La contrainte économique est une chape de plomb au-dessus de notre tête. » Sans la moindre langue de bois, Christophe Duprez a fait un point d’étape guère rassurant de la situation financière de l’Amiens SC lors de son passage dans l’émission La Tribune d’ici Picardie. « Actuellement, sur le projeté au 30 juin, on est encore dans le rouge, on n’est pas encore in bonis » (une entreprise saine, en bonne santé, NDLR).
« La masse salariale est trop importante. On a fait signer des joueurs, il y a quelques années, avec des salaires trop gros par rapport à nos ressources. On a environ 8 millions de recettes pour 14 millions de dépenses, sachant que le centre de formation coûte aussi 3,5 millions d’euros. » Estimant qu’il y a « peut-être aussi eu un embourgeoisement avec la Ligue 1« , le vice-président de l’Amiens SC « veut revenir à des choses plus en adéquation avec l’économie actuelle du football« . « L’idée est donc de revenir sur une masse salariale plus réduite et de ne plus avoir des salaires qui flambent. »
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Et l’incertitude autour des droits TV n’arrange rien. « La DNCG nous a dit de mettre 680 000 euros au lieu de 1 million en recettes de droits TV pour la saison prochaine, révèle Christophe Duprez. A chaque fois, on réduit ça mais les joueurs sont sous contrat. » Et certains d’entre eux deviennent de plus en plus difficiles à assumer. Ainsi, des joueurs comme Louis Mafouta et Antoine Leautey, deux des plus gros salaires du club, ne seront pas retenus en cas « d’indemnité intéressante« .
Des économies recherchées à tous les niveaux
D’autres, en fin de contrat, comme Sébastien Corchia, devront faire des efforts pour continuer l’aventure. Tout ça alors que l’Amiens SC s’est déjà délesté d’une quinzaine de joueurs sur la dernière année, en plus d’avoir vendu pour plus de 70 millions d’euros depuis la descente. « On ne pouvait pas faire autrement. Il a fallu faire un mercato d’hiver un peu trop important, qui a déstabilisé l’équipe. Sans ça, on aurait pu se retrouver dans un maintien sportif et être retoqué à la DNCG« , confie le président-délégué du club amiénois.
Et preuve qu’aucun secteur n’est épargné, l’Amiens SC a dû procéder à une nouvelle réduction de son staff technique en supprimant le poste jusqu’ici occupé par Michaël Debève. « Je vais réunir chaque prestataire pour discuter parce que je dois aller chercher 750 000 euros d’économie (dans le budget de fonctionnement du club au quotidien, NDLR), précise Christophe Duprez. Omar Daf aurait voulu continuer avec les deux adjoints, mais c’était impossible. Je suis désolé pour Micha, mais il a pris ça avec beaucoup de dignité.«

A un moment donné, on a laissé faire ça, mais on veut absolument faire baisser ce pourcentage qui va être ramené à 5%.
Christophe Duprez à propos des frais d’agent.
Même au niveau des commissions d’agents, un secteur dans lequel Amiens se montre particulièrement généreux, Christophe Duprez assure que l’heure est venue de resserrer les cordons de la bourse : « Amiens sait bien vendre, on a encore vendu pour 7 à 8 millions de joueurs en janvier. Il y a forcément des frais d’agents inhérents à cela. A un moment donné, on a laissé faire ça, mais on veut absolument faire baisser ce pourcentage qui va être ramené à 5%. »
En dépit de ses économies à grande échelle, le bras droit de Bernard Joannin reste méfiant sur l’issue de l’audition devant la DNCG. « On a encore eu un rendez-vous avec notre expert-comptable. On travaille. On va tout faire pour que ça passe. Il y aura encore des ventes cet été« . Encore et toujours.
Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
OK avec Vincent, d’ailleurs on voit que sur cette fin de saison on a réussi des miracles avec juste quelques cadres et pas mal de jeunes. Par contre pas d’accord avec le « salary cap » que certains évoquent : un bon joueur se paye , c’est normal, ça n’est pas un problème de donner un bon salaire à un joueur, surtout si on l’a fait venir pour 0€ d’indemnité comme Corchia, Leautey ou Kandil…Par contre faut pas se tromper : des cadres ou joueurs d’avenir de très bonne qualité, longuement supervisés, avec de vrais échanges pour s’assurer de la mentalité, et pas des « coups » ( trop souvent foireux) sur des joueurs que Williams n’a pas vu jouer en dehors de 3 extraits YouTube ou tu ferais passer un âne pour un pur sang…
Moi ma question c’est: « où en sont les autres clubs à ce niveau ? »
Parce qu’on n’a quand même considérablement délesté…
Comment font Dunkerque, Laval etc qui cette année ont joué le haut de tableau.
Sont ils aussi au bord du gouffre?
quand on lit l interview du président de Dunkerque on sent que financièrement c’est pas l euphorie…
assez d accord avec Philso si ce qu’on nous raconte est réel..
les économies à faire aujourd’hui sont le fruit d’un emballement tout de meme sur la masse salariale..on a recruté beaucoup et pas toujours comme il faut..un effectif plus restreint mais de qualité technique et morale!
Car on a pris des mercenaires du ballon rond qui venaient faire 1saison sans s’attacher au club!
On sent quand même un système à bout de souffle dans la gestion d Amiens .
Et la bonne volonté et les facilités du président Joannin ne suffiront plus un jour où l’autre, malheureusement
La vraie question c’est pourquoi de si hauts salaires pour finir à des places aussi modestes au classement? Je ne crois pas à l' »embourgeoisement » de l’après L1 , on s’est juste totalement planté après la relégation en offrant des fortunes à Akolo, Ciss, Lomotey ou Odey, on voit aujourd’hui ou en sont ces joueurs, ils ne méritaient en rien les sommes folles dépensées avec des indemnités ou salaires L1 pour des joueurs de niveau National…on s’est battus médiatiquement dans l’espoir fou de rester en L1, tout en laissant Williams faire absolument n’importe quoi alors que les caisses étaient pourtant pleines avec notre plus grosse vente de l’hisoire avec Serhou… toute la suite sous Hinschberger et Daf a été plombée par cette intersaison 2020 qu’il fallait pas rater.