Dans un communiqué commun, 129 groupes de supporters volent au secours de la Brigade Loire (Nantes), des Green Angels et des Magic Fans (Saint-Étienne), tous trois menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur. Tous mettent en garde à propos des conséquences d’un tel acte.
L’ensemble du supportérisme menacé selon les groupes
« Notre passion ne se dissout pas ». C’est par ces mots que 129 groupes de supporters du football français – dont un amiénois, vingt-et-un lensois, un lillois et huit valenciennois – titrent un communiqué commun porté par l’ANS pour « exprimer leur soutien indéfectible aux Magic Fans et Green Angels de Saint-Étienne ainsi qu’à la Brigade Loire de Nantes, tous trois menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur ».
Ces groupes se disent « profondément préoccupés par la prochaine mise en œuvre de ces mesures, qui non seulement mettent en péril des collectifs engagés dans le dialogue, mais qui aussi menacent l’essence même du supportérisme en France », rappelant tout de même que « nous condamnons avec fermeté et sans ambiguïté les violences ou les comportements à caractère discriminatoire » et que « la violence n’a pas sa place dans nos stades ».
Agir maintenant pour éviter une dissolution d’autres groupes
Les 129 groupes déplorent « l’absence de communication et de concertation sur un sujet aussi grave (qui) met en lumière un manque de respect envers les groupes (…) et interroge les motivations réelles de l’Etat » et voit en cette stratégie « l’abandon du dialogue en faveur d’une politique de répression. » « Loin d’être une solution, la dissolution de ces groupes aura des conséquences désastreuses, poursuivent-ils. Elle risquerait de raviver des tensions et de multiplier les incidents, en privant le terrain d’interlocuteurs légitimes et responsables. Comme l’histoire l’a montré, des mesures similaires ont souvent aggravé la situation en laissant place à des individus isolés, radicalisés, politisés, anonymes, bien plus difficiles à encadrer. »
Aujourd’hui, trois associations sont visées. Mais, demain, en réalité, nous le serons tous.
« Si cette politique de dissolution est appliquée, elle signera la fin de nombreux efforts collectifs menés pour renforcer la sécurité et le plaisir de nos rencontres sportives », affirment les groupes, qui soulignent leur « capacité à dialoguer et à collaborer pour un environnement respectueux et sécurisé » et regrettent « un discours (…) en décalage total avec la réalité ».
Et de conclure : « Ensemble, nous nous opposons à cette dérive et défendrons nos droits de supporters et d’acteurs engagés du football français. (…) Aujourd’hui, trois associations sont visées. Mais, demain, en réalité, nous le serons tous. Nous appelons chacun à se mobiliser, à faire entendre sa voix, et à refuser une politique de dissolution inefficace et destructrice. Ensemble, préservons nos libertés et garantissons un cadre sécurisé pour tous les passionnés de football ».
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
