De retour de suspension, Kylian Kaïboue a stabilisé l’Amiens SC lors de la victoire contre Caen (2-1), vendredi à l’occasion de la 27e journée de Ligue 2. Un succès qui ne doit rien au hasard selon le couteau suisse de l’effectif. Entretien.
Kylian, on imagine que cette victoire fait beaucoup de bien…
Oui, elle fait du bien. C’est la récompense de tous nos efforts, je pense. Il y a plusieurs matchs qu’on méritait de gagner, la réussite n’était pas avec nous. Aujourd’hui, on a été efficaces devant et derrière. C’est parfait.
Il a fallu s’arracher quand même, vous l’avez fait en deuxième mi-temps…
Oui, on le sait. Les gens sous-estiment les équipes de bas de tableau. On savait que c’est une équipe très forte. Ils ne sont pas à l’endroit où ils devraient être. Ils ont beaucoup de qualités dans l’effectif. Nous aussi, on en a. On savait qu’il fallait faire un gros match pour venir à bout de cette équipe. On l’a fait. C’est important et ça fait du bien.
Parce que la première mi-temps était quand même bien cadenassée…
C’était cadenassé, mais on avait quand même la main sur le match. On avait le ballon, on jouait quand même. On a eu le plus d’occasions. Régis (Gurtner) n’a pas été inquiété. Je pense qu’on fait une grosse première mi-temps déjà. On pensait qu’ils allaient se découvrir plus rapidement. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont attendu un peu. Mais au fur et à mesure, ils n’avaient pas le choix. On allait avoir des ouvertures et on en a profité.
Quand on est relâchés, quand on alterne jeu court, jeu long, qu’on n’a pas peur de jouer et qu’on gagne nos duels, je pense qu’on est très durs à battre.
Vous vous faites un petit peu peur sur la fin quand même ?
Oui, comme d’habitude. On aime bien ça, je crois. On aime bien le suspense.
On voit que quand vous vous lâchez, vous êtes capable de faire des choses, même s’il y avait de la pression…
Oui, on l’a vu. Même contre Metz, je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’on a fait un gros match. C’est juste qu’on n’a pas été efficaces dans notre surface. On a pris des buts à la fin. Mais avec le ballon, quand on est relâchés, quand on alterne jeu court, jeu long, qu’on n’a pas peur de jouer et qu’on gagne nos duels, je pense qu’on est très durs à battre. Quand on joue comme ça, c’est compliqué de nous battre.
Qu’est-ce que cette victoire doit apporter à l’Amiens SC pour la fin de saison ?
C’est la confiance qui revient, et c’est l’aboutissement du travail. Donc, il faut reproduire les mêmes matchs à l’avenir. Il en reste sept. Je pense que si on propose ces prestations-là, on va en gagner plusieurs.
C’est là la difficulté. Finalement, vous restez imprévisibles d’un match à l’autre…
Cette saison, c’était un peu ça. On faisait un match avec, un match sans. À l’extérieur, on pêche souvent. Mais je pense que là, on a compris les choses. On va aller conquérants à Clermont et ça va le faire. Ce championnat est très serré et très compliqué. On sait qu’il faut enchaîner des victoires et on sera soulagés, plus haut, plus tranquilles.
Personnellement, vous concrétisez votre bon match avec une passe décisive…
Oui, c’est bien. Nordine (Kandil) me valide une passe décisive. On ne m’en valide pas trop en ce moment. Ça fait du bien. Mais bon, c’est plus l’équipe qui compte. On remonte au classement, on prend des points. On prend un peu d’avance sur ceux derrière. Donc, ça fait du bien.
Jouer derrière, ça ne me dérange pas. Je sais ce que je fais. Contre Metz, j’ai joué derrière. Toute la saison, j’ai joué au milieu. Ce sont deux postes que je maîtrise.
Sur ce match, on vous a vu jouer au milieu puis derrière pour épauler la jeunesse. Comment le vivez-vous ?
Je le vis bien. Je peux tout faire. Je suis là pour ça. Le coach, le sait. C’est pour ça qu’il m’utilise comme ça. C’était prévu que je joue au milieu tout le match. Je pense que je l’ai bien fait. On l’a vu. Ça se voit que je suis à l’aise, que c’est mon poste. Après, il y avait 0-0. Donc, peut-être que les gens disent que c’est moins bien. Mais je pense que j’ai fait un gros match au milieu de terrain. Et après, on s’est adapté tactiquement. Parce qu’ils ont fait rentrer deux attaquants. Enfin, un attaquant. Donc, ça faisait deux devant avec Coulibaly et Mendy. Très solide. Donc, il fallait que je passe derrière pour qu’on soit en 3 contre 2. Le coach sait qu’au duel, j’y vais fort. Je me la donne. Donc, pour les embêter, il le fallait. Et je suis passé derrière. Ça l’a fait.
Ça ne vous dérange pas ?
Non, ça ne me dérange pas. Je sais ce que je fais. Contre Metz, j’ai joué derrière. Toute la saison, j’ai joué au milieu. Ce sont deux postes que je maîtrise. Donc, il n’y a aucun souci.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
