Dépouillé, l’Amiens SC a activé le mode survie

Après un mercato d’hiver dénué de sens sur le plan sportif, l’Amiens SC a connu un mois de février extrêmement compliqué. Si le but de Malick Mbaye a permis d’éviter une défaite qui aurait été logique à Metz, le club picard n’en a pas moins affiché ses limites. Décryptage.

Lorient, des vagues fatales

Sans Owen Gene et Osaze Urhoghide, dont les départs n’étaient pas encore officialisés, l’Amiens SC a vécu un petit enfer sur le terrain de Lorient, le leader du championnat. Si Antoine Leautey ouvrait le score à la surprise générale, cet avantage n’était que de très courte durée avec la splendide égalisation de Pablo Pagis, moins de deux minutes plus tard. De quoi lancer une véritable attaque-défense, un match littéralement à sens unique.

Et si les Amiénois tenaient tant bien que mal pendant un peu plus d’une heure, ils finissaient par s’écouler dans les dix dernières minutes. Outre le doublé de Sambou Soumano, Aiyegun Tosin et Jean-Victor Makengo faisaient trembler les montants de Régis Gurtner. Résultat des courses, le score de 3-1 s’avérait même plutôt flatteur.

Grenoble, une défense en perdition

Face à un adversaire sensé jouer dans la même cour, à savoir trop limité pour s’inviter dans la course au top 5 mais en principe suffisamment costaud pour ne pas être aspiré vers le bas, l’Amiens SC a totalement pris l’eau. La faute à une naïveté défensive criante, notamment sur l’ouverture du score iséroise. Suite à un corner amiénois, Rémy Vita manque cruellement de vice pour faire une faute utile dans le camp adverse afin de couper la transition adverse. Au bout de celle-ci, Grenoble ouvrait le score puis doubler la mise dix minutes plus tard sur coup de pied arrêté.

Et alors qu’une faute de main de Mamadou Diop permettait à Amine Chabane d’égaliser, ce dernier était beaucoup trop tendre face à Mattheo Xantippe quelques instants plus tard. Totalement abandonné par sa défense, Régis Gurtner allait chercher le ballon au fond de ses filets une troisième fois en moins de 30 minutes. Le deuxième acte ne changeait rien à la tournure des événements, si ce n’est un quatrième but inscrit par Junior Olaitan, histoire de donner encore un peu plus d’ampleur à la déroute amiénoise.

Rodez, un petit miracle

Face à une équipe de Rodez devenue « un concurrent direct » selon Alexis Sauvage, l’Amiens SC a clairement frôlé la correctionnelle. Inexistants en première période, les hommes d’Omar Daf regagnaient les vestiaires avec un seul but de retard au tableau d’affichage, étant notamment sauvés à deux reprises par les montants. En tout début de seconde période, Régis Gurtner réalisait l’arrêt du match, à bout portant, pour éviter à son équipe de sombrer. Contre le cours du jeu, sur la seule occasion de son équipe, Malick Mbaye arrachait l’égalisation peu après l’heure de jeu. Le point de départ d’une révolte amiénoise ? Absolument pas.

Au contraire, Rodez va repartir de plus belle à l’attaque et faire le siège du camp adverse durant les vingt dernières minutes. Et il faudra beaucoup de maladresse dans les rangs ruthénois pour ne pas voir Amiens repartir de l’Aveyron avec une nouvelle défaite. De quoi expliquer le soulagement des Picards au coup de sifflet final. Ramener un point miraculeux de Rodez, après avoir souffert le martyre pendant 95% du match, est en effet la nouvelle réalité de l’Amiens SC. Un déclassement progressif qui explique pourquoi la prudence est de mise au moment d’aborder les dix derniers matches de la saison.

Le bilan du mois :

Lorient – Amiens : 3-1 (Leautey)

Amiens – Grenoble : 1-4 (Chabane)

Rodez – Amiens : 1-1 (Mbaye)

Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport