Présent à la Licorne à l’occasion de la défaite de l’Amiens SC contre Laval (1-3), Mamadou Fofana a eu l’occasion de dire au revoir, même si le Malien aurait aimé le faire en jouant. Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, le défenseur central a accordé sa toute dernière interview. Histoire de s’expliquer sur son choix et de faire le bilan de son passage en Picardie.
Mamadou, comment avez-vous pris la décision de quitter Amiens pour les Etats-Unis ?
Tout d’abord, je remercie Amiens pour les trois saisons et demie. Franchement, ça a été un super parcours. Pour moi, j’ai appris en tant qu’homme, en tant que footballeur, j’ai grandi sur les deux plans. Pour les Etats-Unis, si les gens regardent bien, ce n’est plus comme avant. Le niveau a vraiment augmenté, c’est beaucoup plus regardé. Je pense que c’était le bon moment et c’est pour cela que j’ai choisi ce moment. Quand ça s’est présenté, j’ai dit oui et c’est parti de là.
Pour vous, c’est un vrai challenge sportif de rejoindre les Etats-Unis ?
Oui. Après, c’est difficile pour les gens de comprendre, parce que peut-être d’autres pensent que ce n’est pas sportif. Mais après, il faut regarder pour savoir. Il faut regarder les matchs, il faut regarder le niveau du championnat. Moi, je pense que c’est un choix sportif et on en reparlera.
Aviez-vous l’impression d’avoir atteint la fin de quelque chose avec Amiens ?
Après, je voulais finir la moitié de la saison. J’ai demandé, j’ai fait de mon mieux pour que je puisse jouer les matchs qui me restaient. Mais mon nouveau club ne voulait pas, en dépit de discussions. Je voulais vraiment jouer les derniers matches et dire au revoir aux supporters. Mais après, c’est Dieu qui décide. Ça devait finir comme ça. De toute façon, je suis super content de mon passage. Comme je l’ai dit, j’ai beaucoup appris en tant qu’homme et en tant que footballeur. Maintenant, j’ai été convaincu par le projet proposé et c’est pour cela que je pars. Je vais découvrir autre chose. Je n’ai jamais été aux Etats-Unis, mais c’est la vie, c’est comme ça. On apprend. C’est comme la France, quand je suis arrivé. J’ai appris et ça s’est bien passé. Je viens du Mali. La France, ce n’était pas mon pays avant. J’ai joué en Turquie aussi, ce n’était pas mon pays. Je me suis habitué et ça s’est bien passé. J’espère que ça continuera comme ça.
Comprenez-vous que votre départ suscite des inquiétudes chez les supporters ?
Oui, ça peut être le cas. Mais il y a d’autres joueurs, comme je l’ai dit, qui vont se montrer, qui vont bien faire le taf. Je suis sûr que ça va bien se passer. Je sais que c’est un peu décevant. C’est la vie de footballeur, c’est comme ça. C’est des choix. Mon aventure s’arrête là. Comme je vous l’ai dit, je suis trop content de mon passage. Je ne les remercierai jamais assez pour l’amour qu’ils m’ont porté. Franchement, à mon arrivée, je ne pensais pas que ça allait être comme ça. Je suis super content de mon passage. Maintenant, d’autres joueurs sont là et vont relever les défis avec Amiens.
Partez-vous avec le sentiment du devoir accompli ?
Devoir accompli, je ne dirais pas ça. Je suis venu pour viser plus haut. Mais comme je vous l’ai dit, c’est le football, c’est comme ça. Souvent, on ne choisit pas tout. Ça a été comme ça, il faut l’accepter. Comme je vous l’ai dit, j’ai beaucoup appris et j’ai beaucoup grandi. On va dire que ça a été le plus important.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Maxime Le Pihif/Icon Sport