Omar Daf (Amiens SC) : « Il y avait moyen de faire un autre résultat »

Estimant que l’Amiens SC a globalement disputé le match qu’il fallait pour obtenir un résultat positif contre Laval (1-3), Omar Daf n’a pas hésité à tirer à boulets rouges contre l’arbitrage. Entretien.

Omar, quel est votre état d’esprit après cette première défaite de la saison à domicile ?

Très déçu pour le public, très déçu pour les joueurs, parce que je pense qu’on a fait beaucoup d’efforts, on a proposé aussi du jeu, je pense qu’hormis le résultat que je trouve lourd, on a été présents dans pas mal de domaines, que ce soit au niveau de la possession, au niveau des duels. Maintenant, c’est compliqué de jouer contre un adversaire de plus.

Vous faites référence à l’arbitre ?

Des fois, ce serait bien qu’il vienne s’expliquer aussi, on n’a pas compris pourquoi il y a eu autant de tensions, autant de cartons dans cette rencontre où il n’y avait pas non plus un excès d’engagement, donc je trouve que c’est dommage pour le spectacle, et puis c’était très dur pour nous de pouvoir jouer dans ces conditions.

Vous sentez-vous floué après ce match ?

Je n’ai pas compris, je trouve qu’il y a eu beaucoup de cartons qui ont mis beaucoup de nervosité dans cette rencontre. Nous, on avait la maîtrise du jeu, cette équipe on la connaît, elle défend bien, elle procède en contres avec sa façon de procéder. Malgré tout, je pense qu’on se crée aussi des situations, on était conquérant, je suis très déçu de ce dénouement et comment cette rencontre s’est terminée surtout.

Vous avez parlé de nervosité. On a le sentiment que vous vous êtes laissé dominer par les émotions en fin de match alors qu’il y avait moyen d’aller le gagner…

Il y a Louis (Mafouta) déjà qui prend un jaune. Kylian (Kaiboue) aussi… Mais c’est ce que je disais, on n’est pas une équipe agressive, il n’y a pas eu d’excès d’engagement. Donc, on est forcément frustrés à plusieurs reprises, c’est humain. L’arbitre doit aussi maîtriser les débats à ce moment-là. Je trouve qu’il a plus envenimé les choses, cette situation. C’est dommageable. Maintenant, à nous aussi d’essayer de nous maîtriser, mais comme je dis ça reste des humains aussi, quand on se sent poussé à bout de cette manière-là. Il y a des joueurs qui sont allés à l’encontre de ce qu’on veut faire, malheureusement ça nous pénalise. C’est un match où il y avait la place pour faire un autre résultat.

Cette défaite vient un peu ternir la première partie de saison…

Oui, c’est dommage. Qui plus est parce qu’on avait réussi à créer quelque chose avec cette victoire à Grenoble. On arrive à amener pas mal de monde ici, dans ce stade, c’est plaisant de voir les gens se déplacer pour venir soutenir cette équipe, c’est ce qu’on veut faire. En tout cas, mon travail au quotidien c’est m’atteler à ce que les garçons donnent tout, qu’on propose du jeu pour que les gens viennent remplir le stade. Malheureusement, il n’y a pas eu le résultat au bout. On aime voir le stade vibrer de cette manière et j’espère qu’ils seront encore là à la reprise pour qu’on aille chercher d’autres bons résultats.

Comment expliquez-vous cette entame de match difficile ?

On avait le ballon. On savait qu’à chaque perte de balle, c’est une équipe qui va vite vers l’avant. On ne pouvait pas se permettre de rester bas, c’était le risque à prendre. On a joué, on s’est créé des situations. Je pense qu’au nombre de frappes cadrées, au nombre de duels gagnés, d’occasions, cette équipe n’est pas devant nous. Ils ont été très efficaces sur leur projet.

Qu’est-ce qui motive vos changements rapides en seconde période ?

C’était pour avoir un peu plus de verticalité. On avait le ballon, mais on n’arrivait pas à être très percutants. Ce qu’on voulait, c’était aller un peu plus dans cette surface, d’où nos changements pour bousculer un peu plus cette équipe, les pousser à la faute. C’est vrai que quand on revient à un partout, on pensait avoir fait le plus dur. Il restait encore du temps pour gagner cette rencontre, malheureusement elle ne bascule pas à notre faveur. Vu tout ce qu’on a proposé, le résultat est très très dur. Une rencontre se gagne toujours sur des détails. Cette équipe a eu cette efficacité. Bravo à elle.

L’arbitrage suffit-il à expliquer cette défaite ? N’avez-vous pas manqué le coche dans vos temps forts aussi ?

Je ne me cacherai jamais derrière l’arbitrage, je pense que M. Petit a pris ses décisions, il les assume en son âme et conscience. S’il estime qu’il a pris les bonnes décisions, c’est à lui d’en débattre. Je préfère plus parler du jeu, de ce qu’on a proposé, il y a eu de bonnes choses. Si on a perdu cette rencontre, c’est qu’il y a des choses qu’on doit mieux maîtriser. Globalement, je reste sur ma faim, parce qu’il y avait moyen de faire un autre résultat.

Craignez-vous que cette défaite, juste avant la trêve, laisse des traces ?

Non, on l’a vu, on a une vraie capacité de réaction. Après notre résultat à Guingamp, qui était très dur, derrière, on est allé à Grenoble pour rétablir les choses. Il y a beaucoup de déception, il y a beaucoup de frustration, mais les garçons peuvent être fiers aussi de ce qu’ils font depuis le début. Il nous reste encore un match sur la phase aller, on va bien se préparer déjà, aller jouer ce match en Coupe pour se qualifier, et puis derrière, préparer la réception de l’ESTAC

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport