Alors que l’infirmerie du LOSC est encore occupée par une dizaine de Lillois, voilà de très longues semaines que Bruno Genesio doit faire sans de nombreux joueurs. De quoi poser question sur la gestion des charges de travail et la prévention de ces blessures.
Des coïncidences ou de vrais problèmes ?
S’il conçoit que cela permet d’offrir des « opportunités » de se montrer pour les plus jeunes, Bruno Genesio « aimerait qu’il y ait beaucoup moins de blessés ». Reste que cette dizaine de forfaits constants depuis de longues semaines, avec certaines absences longue durée (Nabil Bentaleb, Samuel Umtiti, Hakon Haraldsson, Ismaily, Ethan Mbappé), n’est peut-être pas uniquement le fruit du hasard. « Lorsqu’on a des blessures, évidemment qu’on s’interroge », avoue le technicien du LOSC.
Et de poursuivre dans ses explications : « Les blessures ont surtout été articulaires : entorses, fractures, croisés pour Tiago (Santos). Quand on l’analyse, on peut tout faire dire. Puisqu’on a eu beaucoup de joueurs blessés pendant un long terme, on a peut-être eu moins de possibilités de faire des rotations, ce qui fait que les joueurs qui n’étaient pas blessés ont accumulé les temps de jeu et les matches à très haute intensité. À un moment donné, la fatigue rejaillit sur des blessures musculaires. On peut penser que c’est lié à cela ».
Les terrains et leur “dureté” sont également remis en cause, tout comme l’incidence des changements de surface. Outre le ”matériel“, des questions se posent aussi sur la prévention de ces blessures, de l’aveu-même de Bruno Genesio. « Ce qui est important dans ces moments-là, c’est de ne pas rentrer dans une psychose, tempère-t-il. Je pense que c’est le meilleur moyen de s’enfoncer. On a pris ça avec beaucoup de recul, même si on aimerait qu’il y ait beaucoup moins de blessés. »
Quel impact de la trêve internationale ?
Déjà quelque peu réduite pour le déplacement à Nice, la liste des blessés devrait encore s’amenuiser durant la trêve internationale avec « les possibles retours d’Hakon (Haraldsson), Thomas (Meunier), André (Gomes) et, à plus long terme, Ethan (Mbappé), liste Genesio. Cela va nous permettre de mieux pouvoir gérer les temps de jeu des uns et des autres. » Si et seulement si les internationaux reviennent en un seul morceau de leur sélection. Cette saison, ces rassemblements avaient notamment causé la perte d’Hakon Haraldsson (septembre), alors que Tiago Santos était rentré à Luchin de manière prématurée en octobre avant de se rompre le ligament croisé antérieur du genou.
De quoi ajouter de la crainte quand un Dogue est sélectionné ? « On ne regrette jamais qu’un joueur soit pris parce que c’est toujours une récompense pour le joueur sélectionné dans son pays, assure l’entraîneur. C’est très très important de jouer pour son pays. Cela valorise aussi le travail du club. Ce sont des choses positives pour les joueurs sélectionnés, et donc forcément pour l’équipe. (…) Après, il reste évidemment le risque de la blessure. Statistiquement, c’est plus pendant les matches qu’à l’entraînement que les blessures arrivent. Ça fait partie d’une carrière et des clubs qui jouent la Coupe d’Europe. Si on veut de bons joueurs, ils sont généralement sélectionnés dans leur pays. »
Ainsi, le groupe de Bruno Genesio s’en retrouvera réduit à quelques poignées de joueurs, comme ça avait été le cas lors du dernier rassemblement, et le staff technique du LOSC a donc adapté le programme pour ce « peu de monde ». Les non-sélectionnés pourront profiter de quelques jours de repos lors de la première semaine, peu active et surtout dédiée à la récupération qui aura disputé 19 matches en trois mois. Avant une remise en route progressive pour la deuxième partie de cette trêve. « Il y a quand même pas mal de retours à partir du lundi ou mardi de la deuxième semaine, note Genesio. Je crois qu’il n’y a que Momo (Bayo) et Jona (David) qu’on récupérera que le mercredi et le jeudi, mais comme on joue le dimanche, cela nous laisse encore du temps. Sur cette fenêtre-là, on n’est pas trop impactés. ».
Source : LOSC
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport