Habitué aux gros coups lors de ces grands rendez-vous, Bruno Genesio est au devant d’un nouvel obstacle européen de renom avec la Juventus, dont la réception aura lieu mardi (21 heures). Le technicien du LOSC connaît la recette mais, comme toujours, appuie sur la qualité intrinsèquement supérieure de son adversaire.
Bruno, quelles seront les clés de ce match ?
« Je crois que chaque match de Ligue des champions est différent. À chaque fois, il y a un paramètre indispensable pour faire une performance : c’est l’intensité et l’engagement. C’est une condition pour faire un résultat demain. La Juventus est une équipe qui, comme beaucoup en Italie, est très bien organisée tactiquement, très difficile à jouer, avec beaucoup d’individualités. Mais je crois que ce qui est important, c’est d’être conscient qu’on a déjà fait deux exploits contre le Real et l’Atlético. Si on l’a fait deux fois, c’est qu’on doit être capable de le reproduire. On va jouer notre chance à fond. On sait que ce sera un match très difficile, comme les deux derniers matches de Ligue des champions. Mais on aura notre public qui va nous donner de la force.
Avoir déjà six points vous apporte-t-il une confiance supplémentaire ?
Oui, sûrement. Si on fait un tableau de marche avant la compétition, lorsque vous jouez le Sporting à l’extérieur, le Real à la maison et l’Atlético à l’extérieur, peut-être qu’on aurait pu prévoir un ou trois points. On en a six en ayant les deux grosses équipes de notre calendrier, avec la Juve et Liverpool. Ça donne de la confiance, sans dire que nous sommes qualifiés ou que tout va se passer parfaitement jusqu’à la fin de cette compétition. Avoir battu ce genre d’équipes est aussi un plus indéniable. On sait que, demain, ce sera un match très difficile, mais comme tous les matches de Ligue des champions et même tous les matches de football aujourd’hui.
Sentez-vous une nouvelle forme de respect pour le LOSC grâce à votre parcours européen ?
Je ne sais pas, je ne fais pas trop attention à tout cela. Les équipes nous prennent certainement plus au sérieux. Mais je n’ai pas forcément vu de changement par rapport à cela.
Considérez-vous qu’une victoire serait synonyme de qualification pour les barrages ? Sera-ce un axe de votre causerie ?
Statistiquement, en cas de victoire, on aurait deux chances sur trois d’être en barrages. Dans ma causerie, je n’en parlerai pas et je parle très rarement du résultat. Je parle plus de la façon de jouer et de comment atteindre le résultat. J’estime que c’est le plus important, à la fois pour avoir un résultat positif mais aussi pour enlever cette pression un peu négative de l’objectif du résultat brut. Mais il est vrai qu’en cas de résultat positif demain, on ferait un grand pas vers la qualification. Ce qui serait, après quatre matches et surtout en ayant affronté trois équipes des chapeaux 1 et 2, quelque chose d’assez extraordinaire. Mais on en est pas là. Il y a une grosse équipe et un grand club en face, dont on oublie un peu l’histoire. Ce sera très compliqué demain.
Aborder ce match de manière offensive serait-elle la meilleure option d’obtenir un résultat ?
On ne va pas se renier, comme je l’avais déjà dit avant le Real. Après, il y a ce qu’on a envie de faire, ce qu’on pourra faire et ce que l’adversaire nous laissera faire. Ce genre de match est toujours un rapport de force. On est chez nous, on a envie d’imposer notre jeu, mais il y aura aussi des moments où il faudra être très solide parce que c’est une équipe très bien organisée tactiquement. Avec un coach qui, déjà en tant que joueur, avait déjà une culture tactique très importante et l’a transmise à son équipe, mais aussi avec beaucoup d’individualités et de talent. Il faudra faire un match quasi parfait pour obtenir un résultat positif. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport