À la veille de retrouver le club de sa vie, Bruno Genesio tient toujours l’OL en haute estime. Mais depuis son départ en 2019, le technicien de 58 ans a appris à banaliser cet évènement et se concentre quasi seulement sur l’avancée de son projet avec le LOSC
Bruno, rencontrer reste-t-il toujours un moment spécial ou le temps passe ?
« Non, le temps passe. Évidemment, je reste lyonnais. Né à Lyon, formé à Lyon, ça ne s’efface pas. J’ai joué dès l’âge de 5 ans à Lyon et j’y ai quasiment tout connu en tant que joueur et entraîneur. Mais il y a de moins en moins de gens que je connais. Le club a beaucoup changé. Ça reste un match un peu différent pour moi.
Dans votre impressionnante série, le fait d’enchaîner avec Lyon serait-il encore un plus grand bonheur ?
Ce qui est important pour nous, c’est d’avancer. On est sur une belle série, mais vous savez comment est le football : tout est remis en question tous les trois jours. Ce n’est pas simplement parce que c’est Lyon que ce match est important. Il est important parce qu’on veut avancer sur nos objectifs. Une victoire demain valoriserait ce qu’on vient de réaliser. Mais après Lyon, il y aura la Juve, Nice, etc. C’est un éternel recommencement et une éternelle remise en cause.
Monaco et Lens était venus chercher le LOSC assez haut. À quelle type d’opposition faut-il s’attendre face à Lyon ?
Je ne sais pas du tout ce qu’ils ont prévu de faire. Ce qui est important, c’est ce que nous voulons faire et que l’on fait bien en ce moment. Et qu’il faudra renouveler pour gagner demain.
Avec tous vos derniers résultats, vivez-vous l’un des meilleurs moments de votre carrière d’entraîneur ?
On doit évaluer et juger la carrière d’un entraîneur sur la durée plutôt que sur des coups. Je suis très fier d’avoir qualifié quasiment toutes mes équipes pour la Coupe d’Europe, sauf ma dernière saison à Rennes où je suis parti en cours d’exercice. Je trouve ça plus valorisant que d’avoir battu le Real ou l’Atletico. Évidemment, c’est une grande fierté et une grande joie. Mais attendons la suite. Ce serait idiot de faire les fanfarons tout de suite avant de s’être qualifié. On avait des matches très difficiles qu’on a bien négociés, on est fiers de ces prestations et des résultats. Mais le staff, les joueurs et moi-même se remettons en question pour éviter de tomber dans une monotonie.
Il n’y aura pas de supporters lyonnais à Pierre-Mauroy, est-ce un regret ?
C’est toujours un regret, quels que soient les matches. On l’a bien vu pendant le Covid, le foot est fait pour être jouer devant un public, devant des supporters des deux équipes. Après, s’il y a une décision qui a été prise par le préfet, c’est qu’il y a des raisons et des arguments. Cela arrive de plus en plus souvent, je trouve que c’est dommage. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport