Après la victoire de l’Amiens SC contre Ajaccio (3-1), Omar Daf a entretenu le mystère au sujet de sa situation personnelle. L’entraîneur s’est timidement projeté sur la suite, préférant simplement savourer ce cinquième succès consécutif à domicile. Entretien.
Omar, quel est votre sentiment après cette cinquième victoire à domicile de l’Amiens SC ?
Il y a beaucoup de satisfaction. Ce match pouvait être dangereux. Avec beaucoup de blessés et suspendus en face, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Le premier but qu’on marque a libéré cette équipe, qui a joué sans pression. Je suis satisfait du résultat, parce qu’on a pris le match par le bon bout, on a été les chercher très haut. Quand on marque le deuxième but, on doit être plus serein. On a manqué de maîtrise et d’agressivité, raison pour laquelle on a changé nos plans en seconde période en faisant entrer Frank Boya pour amener un peu plus d’impact dans le coeur du jeu.
C’est surprenant que ce but rapide ne vous libère pas, vous. Même à 2-0, on a ressenti comme un relâchement qui vous oblige à être en alerte jusqu’au bout…
Je ne sais pas si c’est du relâchement ou un coup de moins bien. On avait des intentions de jouer, raison pour laquelle on a mis une équipe très offensive, avec nos meilleurs joueurs d’entrée de jeu sur le terrain. Ce qui est dommage, même si je suis satisfait des trois points, de garder l’invincibilité à domicile, de faire un cinq sur cinq, on doit avoir plus de maîtrise à 2-0, faire courir cette équipe. Cela a été l’inverse. Ce sont des choses sur lesquelles il faudra travailler.
Vous avez évoqué l’entrée de Frank Boya. Son entrée en jeu a permis de reperdre progressivement le contrôle du match en seconde période…
C’est exactement ça. On ne pouvait pas continuer de cette manière-là, avec une fin de première période en faveur de l’ACA. Maintenant, je suis satisfait après plusieurs rencontres, avec des entames de matches laissant un goût amer, notamment à Metz. On a su corriger ce problème en prenant l’initiative et les commandes de la rencontre. Par la suite, notre efficacité offensive à domicile permet de faire la course en tête. On a joué avec beaucoup d’intensité. Et même si Ajaccio a eu un peu plus le ballon, les meilleures occasions étaient en notre faveur.
On pouvait se questionner sur la présence des internationaux sur ce match. Finalement, les quatre joueurs concernés ont démarré la rencontre. Et Louis (Mafouta) a encore une fois montré l’exemple…
Tout à fait, vous le soulignez à juste titre. Contre Annecy, il était rentré la veille du match. C’était compliqué et risqué de le faire démarrer. En gagnant un jour de récupération en plus, on a pu travailler et optimiser, en faisant de la vidéo avec lui. Dans l’ensemble, les quatre joueurs (Lutin, Fofana, Vita, Mafouta) ont été précieux pour obtenir ce résultat.
Ajaccio s’estime lésé par l’arbitrage. Quel est votre point de vue ?
Chacun juge les situations comme il les ressent. On est très loin. Par moments, ça a été en notre défaveur. On a aussi subi pas mal de penalties. Je demande aux joueurs d’aller dans la zone de vérité, de provoquer des situations. On a provoqué les opportunités pour remporter cette rencontre. Arbitrer, c’est quelque chose de compliqué. Chacun a le droit de juger les situations. Sur le premier but, c’est la course de Louis (Mafouta) qui provoque l’erreur. Dans la vie, on a ce qu’on mérite. Si on parle du tacle de Kylian (Kaïboue), on a revu les images, c’est en dehors de la surface.
Comment expliquez-vous ce parcours parfait à domicile ?
Sur ce match encore, ça ne se joue à pas grand-chose. Quand Ajaccio revient à 2-1, le match est très serré. On a su garder nos intentions offensives, rester très dangereux. A domicile, on est plus efficace qu’à l’extérieur. C’est une question de contexte, de situations de match. Je suis convaincu qu’on va inverser la tendance à l’extérieur.
Siaka Bakayoko a démarré aux côtés de Mamadou Fofana en défense centrale. Est-ce une évidence à vos yeux ?
Il a été performant dans la semaine. Osaze (Urhoghide) et Momo (Mohamed Jaouab) ont plus d’expérience. Mais le meilleur jouera toujours. J’ai pu hésiter par moments dans la semaine, mais je suis resté dans ma logique. Il méritait de démarrer cette rencontre et il a bien rendu la confiance par sa performance.
Est-ce votre dernier match à la tête de l’Amiens SC ?
J’étais concentré sur le résultat. Je voulais absolument prendre ces trois points. C’est chose faite. On va apprécier cette victoire.
Vous mettez donc le cap sur Pau ?
Ce sera un match difficile, ils se sont imposés à Guingamp. Ce sera un adversaire redoutable vendredi prochain.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
Omar Daf sait comment ça se passe au Sénégal, il a été assistant du sélectionneur pendant 1 ans et demi période 2016-17. Il sait que c’est très politique, qu’il y a les pro et anti Daf, que ça discute et que ça peut aussi être un siège éjectable, la Coupe du Monde (le rêve de tout sélectionneur) est encore lointaine. En tout cas il semble avoir l’étoffe, son statut a changé depuis 8 ans, il est reconnu comme un coach sérieux même s’il n’a pas connu l’élite. Et comme je vois mal notre président lui promettre prolongation et montage d’une équipe ambitieuse, je pense que tout dépend du Sénégal et de leur choix. Si c’est Omar on va le libérer en négociant juste un délai pour le remplacer.