Entraîneur du club d’Hautvillers-Ouville, ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune de France Bleu Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce mercredi, focus sur la défaite à Caen (2-1) à l’occasion de la 6e journée de Ligue 2.
Bruno, quelle est votre analyse de cette troisième défaite à l’extérieur de l’Amiens SC ?
C’est une défaite logique. Même Omar Daf reconnaît que Caen méritait sa victoire, il n’y a pas de discussion là-dessus. Prendre ce but en fin de match, c’est toujours regrettable. On peut toujours penser qu’on allait réussir à arracher le match nul. Mais, depuis bien longtemps, les Amiénois étaient de plus en plus fatigués. On ne pouvait qu’espérer un match nul, sachant qu’on redoutait surtout la défaite. Sur la physionomie du match, Caen a démontré que c’était une machine bien mieux armée, composée de joueurs de qualité, sur le terrain et sur le banc. Après un début de saison difficile, c’est une équipe en plein progrès, qui monte en régime. C’est finalement tout à fait logique de voir Caen s’imposer.
Amiens valeureux mais désespérément limité pour tenir la distance. Voyez-vous les choses comme ça ?
N’en déplaise aux théoriciens du football, Amiens ne peut pas jouer tous les trois jours avec cet effectif. Je ne parle même pas d’effectif, parce qu’il n’y en a pas d’effectif. Cette équipe d’Amiens ne peut pas décemment fournir une prestation correcte dans ces conditions. Elle peut jouer tous les trois jours, mais dans quel état physique et pour quel rendu collectif ? Et pour le moment, le mental n’est pas encore touché. Quand le physique et le mental seront touchés, si on ne réagit pas, si on n’apporte pas un peu de sang neuf pour permettre à Omar Daf et à son staff de faire des rotations, de se prémunir des suspensions.
A l’heure actuelle, il est complètement démuni. Que peut-on reprocher aux joueurs sur ce match ? Ils ont tout donné, ils ont encore lutter de la première à la dernière minute. Faire ça tous les quinze jours à la Licorne, ça marche pour l’instant. Le faire tous les trois jours, qui plus est avec un match en déplacement, ce n’est pas possible. Il n’y a jamais de temps de répit dans les matches, aucun moyen pour changer un joueur et faire souffler certains. Cette rencontre, de par la physionomie et son déroulement, est un cri d’alarme. Ça doit faire réagir ceux qui ont le pouvoir de faire. Je pense que le constat est criant pour quiconque regarder les matches d’Amiens. Combien de temps cela peut-il encore durer ? Les dirigeants feraient bien d’apporter une réponse à cette question et au problème d’effectif de l’Amiens SC.
Ce match rappelle un peu tout le monde à la réalité, après les nombreux miracles du début de saison ?
Oui, on peut dire ça. On ne peut pas se gargariser auprès des partenaires après la victoire contre Clermont, aller dire à son coach qu’on a une belle équipe et voir ce match trois jours plus tard à Caen, parce qu’on n’est pas en mesure de faire autrement que de redémarrer avec 10 joueurs identiques. On ne fait pas une saison avec une belle équipe, mais avec un bel effectif. On doit compléter cet effectif et les jeunes doivent simplement s’aguerrir autour d’un noyau dur. On est en train de mettre la charrue avant les boeufs, parce que ça ne veut pas mettre un centime dans le recrutement. A l’équipe dirigeante de réagir pour donner des armes supplémentaires. Sinon, on sera très vite en difficulté. Le match contre Clermont devait déjà servir de prise de conscience, en raison des changements tardifs,. Il faut simplement recruter un ou deux joueurs pour permettre de ne pas épuiser les mêmes joueurs. Il est nécessaire que le coach puisse faire des rotations.
Dans ce contexte, comment abordez-vous le troisième match de la semaine, vendredi contre Rodez ?
J’avais de grosses craintes avant le déplacement à Caen, parce que j’avais vu l’état dans lequel on avait fini contre Clermont. Pour le match contre Rodez, je m’accroche à l’espoir de voir (Kylian) Kaïboue et (Sébastien) Corchia faire leur retour. Je pense que l’idée était de les préserver sur ce deuxième match de la semaine, avec l’espoir de ramener un point de Caen. J’espère que ces deux joueurs pourront faire leur rentrée pour amener de la fraîcheur physique et mentale au groupe. On peut aussi compter sur un retour de Mohamed Jaouab (ménagé contre Caen, ndlr). Ce sont trois titulaires en puissance et leur apport pourrait faire du bien. Rodez, qui n’est pas dans une grande forme, n’a pas un effectif pléthorique non plus. En y ajoutant le fait de jouer à domicile, de pouvoir compter sur le soutien du public, avec la réussite qui accompagne Amiens à domicile depuis le début de saison, j’espère que ça va faire la différence en faveur d’Amiens. Je ne suis pas plus inquiet que ça. En tout cas, moins qu’avant le déplacement à Caen.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport
Entièrement de cet avis mais il ne faut pas espérer de nouvelles recrues, le soi disant président l’a bien fait comprendre à l’entraîneur,pas de sou à dépenser et on joue le maintien donc on fait avec en espérant que les jeunes adhérent au projet et surtout qu’ils suivent bien les consignes du coach,bon courage à lui