Alors que l’interminable feuilleton des droits TV se dirige vers son terme, les élections à la présidence de la Ligue de Football Professionnel (LFP) approchent. Malgré la gestion de Vincent Labrune vivement critiquée ces derniers mois, l’actuel président de la Ligue s’avance en favori à sa propre succession.
Vincent Labrune seul candidat à sa réélection ?
Le football français voit enfin le bout du tunnel, du moins il en est sur le chemin. Après avoir définitivement attribué huit des neuf matches du week-end de Ligue 1 à DAZN contre 400 millions d’euros dans une opération avec diverses clauses, la LFP doit encore trouver un accord avec beIN Sports, qui souhaite s’attacher une des grosses affiches de Ligue 1 contre 100 millions, là aussi avec des termes du contrat nécessitant de longues discussions. Viendra ensuite, très rapidement, l’assemblée générale élective de LFP, prévue le 10 septembre prochain selon L’Équipe. Les candidatures doivent adressées avant le 25 août, et celle de Vincent Labrune fait malgré tout office de grande favorite.
D’abord parce que le timing est serré et ne permet de construire une opposition solide, qui a aujourd’hui des bases très chancelantes. Ses plus grands opposants, Jean-Michel Roussier (président du Havre) et John Textor (président de Lyon) pèsent peu et, toujours selon L’Équipe, l’actuel président de la Ligue peut compter sur le soutien de ses amis, presque intacte malgré les atermoiements sur le sujet des droits TV et sa gestion du dossier, critiquable et critiquée car jugée déconnectée, personnelle et très risquée. Droits domestiques (500M€), de la Ligue 2 (40M€) et des droits internationaux (150M€) cumulés, la LFP va récupérer environ 690M€ pour ses droits. À un monde d’écart avec les 900M€ d’euros espérés et la barre symbolique du milliard rêvée.
Malgré cette défiance grandissante, notamment de la part des observateurs extérieurs, Vincent Labrune ne devrait pas entendre mettre un terme à sa mission. « Je suis quand même relativement impliqué dans le projet de développement de la Ligue. C’est un projet de long terme. Et je ne vous cache pas qu’à aucun moment j’ai considéré que je ne souhaitais pas le porter le plus longtemps possible, y compris lors de la mandature prochaine. Vous pointez du doigt un sujet qui, dans mon esprit, n’existe pas », assurait-il fin juin devant le Sénat et sa mission sur la financiarisation du football. Moment choisi pour également évoquer ses éventuelles indemnités de départ s’il ne se présente pas ou est battu. Elles sont estimées à 2,4 millions d’euros, le président de la Ligue ayant eu l’élégance – ou la décence, c’est selon – de renoncer à ses bonus en cas de départ.
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