Après avoir trouvé preneur pour ses droits TV – toujours pas de manière définitive, toutefois -, la LFP doit désormais plancher sur la redistribution des sommes glanées. Les clubs de Ligue 1 seront beaucoup moins bien lotis que les saisons précédentes.
Un retour 20 ans en arrière
Le soulagement n’aura été que de courte durée. Dimanche soir, le collège de Ligue 1 puis le conseil d’administration de la LFP validait le ticket DAZN-beIN Sports et attribuait au duo les droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2024-2029, qui ont longtemps avancé dans le flou. Néanmoins, le prix (500 millions d’euros par saison à eux deux) demeure bien loin des premières attentes de la LFP, à savoir 700 millions pour les droits domestiques.
« On est soulagé d’avoir un diffuseur, mais en vérité, c’est la catastrophe sur le plan économique pour les clubs, déplore Saïd Chabane, président d’Angers, auprès de Ouest-France. On a les 500 millions d’euros, certes, mais c’est loin des 700 millions qu’on voulait. Et sur ces 500 millions, il en reste à peu près 230 ou 240 à se partager ». C’est sur ce point que les dents grincent chez les dirigeants du football français : la répartition des droits TV. Les premières estimations des équipes professionnelles de la LFP, relayées par L’Équipe, tirent un bilan bien moins reluisant et confirment les mots de Joseph Oughourlian, président du RC Lens : « Jamais les clubs de L1 n’ont touché aussi peu au titre des droits TV ».
Du premier au dernier, tout le monde est impacté
Pour la première saison, les droits domestiques de la Ligue 1 représentent 425M€, 126M€ pour les droits internationaux et 40M€ pour les droits de la Ligue 2, soit un total de 591M€ auxquelles il faut déduire plusieurs charges : contribution CVC, à la taxe Buffet, aux versements à destination des différents syndicats et de la FFF, ainsi que les frais de fonctionnement de la LFP au train de vie jugé démesuré et de sa filiale commerciale. C’est donc 283M€ qu’il faut soustraire au premier total, soit un résultat de 308M€ restants pour les clubs avec une redistribution de la sorte : 199M€ à la Ligue 1, 62M€ pour les clubs qualifiés en Coupe d’Europe et 47M€ pour la Ligue 2.
Les conséquences sont profondes et quantifiables. À titre d’exemple, le champion de France touchera 34M€, contre 60M€ dans la précédente configuration (42,9M€ pour les droits domestiques, 17,1M€ pour l’international). Le bon dernier au classement empochera 6 ou 7M€, soit deux fois moins qu’auparavant. En bref, c’est toute l’élite du football français qui devrait être privée de plus ou moins la moitié des revenus liés aux droits TV pour un même classement final, d’une saison à l’autre. De quoi contraindre tout le monde à se serrer la ceinture et à mettre certains clubs à l’actionnariat limité en grand danger à court, moyen ou long terme.
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