Le VAFC doit-il continuer avec Ahmed Kantari ?

Quelques jours après le clap de fin de la saison 2023/2024 du VAFC, l’heure est venue de se poser certaines grandes questions en lien avec l’exercice écoulé et qui peuvent avoir des répercussions sur celui à venir. On commence avec Ahmed Kantari, dont l’avenir à la tête du club n’est pas sans faire parler. Débat. 

Non, il faut repartir de zéro

Si les dirigeants du VAFC peuvent être tentés de miser sur la continuité en maintenant Ahmed Kantari à la tête de l’équipe première, cette option ne doit pas être prioritaire. Certes, l’ancien défenseur a terminé la saison sur une bonne dynamique, avec quatre victoires (ndlr : dont une sur tapis vert) sur les cinq derniers matches. Pour autant, il ne faut pas oublier que cette embellie est arrivée au moment où le sort du club nordiste était déjà scellé. L’impact et la portée de ces succès qui embellissent son bilan doivent donc être relativisés.

Sur l’ensemble de son bail actuel à la tête de l’équipe première, Ahmed Kantari affiche un bilan de 5 victoires pour 3 nuls et 13 défaites, le tout avec seulement 18 buts inscrits et une moyenne de moins d’un point par match. Bien loin du sursaut qu’a pu connaître Dunkerque en deuxième partie de saison avec un maintien à la clé. Et au moment où Ben Chorley a annoncé son souhait de mettre fin au cycle de défaites actuel, il serait surprenant que l’entraîneur en place durant cette période soit maintenu, alors que le reste du staff technique et une bonne partie du groupe ne seront pas conservés.

D’autant qu’Ahmed Kantari demeure un jeune entraîneur, assez inexpérimenté, qui ne peut pas se targuer d’un historique plaidant en sa faveur. Or, dans la jungle qu’est le National, le VAFC peut très certainement profiter de son statut pour attirer un technicien habitué à ce genre de joutes et qui compte déjà plusieurs accessions à son actif. S’il souhaite rebondir en Ligue 2, Mathieu Chabert – qui a fait remonter Dunkerque – peut parfaitement correspondre à ce profil. Après avoir fait du bon boulot au Stade Briochin et à Rouen, Maxime D’Ornano est en fin de contrat avec le club normand.

Tout ça sans même évoquer des profils comme Régis Brouard et Bruno Irles qui pourraient accepter de relever le challenge valenciennois pour se remettre le pied à l’étrier et ainsi revenir en Ligue 2 par la grande porte. Pour un club comme Valenciennes, les options ne manquent pas avant même d’envisager une prolongation du bail d’Ahmed Kantari.

Romain PECHON

Oui, il peut être l’homme du renouveau

S’il semble en prendre le chemin, le maintien d’Ahmed Kantari à la tête du VAFC reste grandement impopulaire et peut poser question, au vu de certaines limites affichées lors de cet intérim de six mois. Pour autant, il faut tenter de comprendre ce choix et, surtout, prendre un peu de recul sur cette saison catastrophique. Et une chose est claire : Ahmed Kantari n’en est pas la cause. Après un excellent travail en fin de saison 2022/2023, le technicien marocain a repris l’équipe première de VA avec la même mission, à savoir maintenir le club en Ligue 2, mais dans des conditions bien différentes et bien plus compliquées.

L’ancien coach de l’équipe réserve a récupéré un groupe pléthorique éminemment touché psychologiquement – qu’il a par ailleurs plutôt réussi à resserrer – , déjà largué au classement et tout simplement pas au niveau de la Ligue 2, en payant les pots cassés et les mauvais choix de sa direction. Un coach rompu aux joutes de la L2 et de sa lutte pour le maintien aurait-il rempli la mission ? Au vu du contexte global, rien n’est moins sûr. Et si certains de ses choix, notamment concernant la gestions de certains hommes forts (Jean Louchet, Anthony Knockaert), sont plus que discutables, il a à chaque fois répondu présent quand le VAFC ne portait plus le fardeau et le gouffre créés en Ligue 2 sous Jorge Maciel.

En Coupe de France, VA a réalisé un parcours honorable, faisant même un temps douter l’OL en demi-finale. Une fois condamnés en championnat, les Valenciennois se sont libérés et Ahmed Kantari, à travers un système à trois défenseurs hybride dans le secteur offensif, a mis en place un projet de jeu plutôt fructueux : trois victoires en quatre matches, sans compter Troyes. Un bilan louable pour une équipe au fond du trou, prouvant la capacité de l’entraîneur valenciennois a trouvé certains ressorts psychologiques – aussi observés par séquences depuis décembre -, en plus d’une certaine qualité retrouvée dans le jeu.

Au vu du profond remue-ménage estival qui s’annonce, un minimum de continuité ne ferait pas non plus de mal, sachant que l’identité valenciennoise est en péril avec un actionnaire (Sport Republic) aux idées plutôt internationales ou encore le départ de son capitaine Joffrey Cuffaut. De plus, si les profils évoqués ci-dessus sont évidemment plus alléchants et offrent probablement plus de garanties, ils devraient tous avoir des sollicitations à l’échelon supérieur qu’ils prioriseront, et seront donc dans l’attente tout au long de l’été. Pour se reconstruire et aborder sa descente en National de la meilleure des manières, le VAFC ne doit pas attendre outre mesure. Et si aucun profil digne de ce nom ne peut s’engager avant le début de la préparation à VA, la réponse est toute trouvée en son sein même.

Enzo PAILOT

Crédits photo à la une : Dave Winter/FEP/Icon Sport

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