Encore très affecté par le match nul concédé contre Quevilly, Omar Daf n’en reste pas moins exigeant avant le match de l’Amiens SC contre Troyes, samedi (19 heures) à l’occasion de la 35e journée de Ligue 2. Entretien.
Omar, quel est l’état d’esprit au sein du groupe depuis mardi soir. Ce match nul contre QRM, qui plus est au regard du scénario, n’est-il pas le coup sur la tête de trop pour votre groupe ?
Une contre-performance ne fait jamais plaisir, sinon il faut changer de métier. Il faut analyser le pourquoi et comment faire pour remobiliser rapidement le groupe, parce que les matchs s’enchaînent, il y a beaucoup de fatigue. On est très frustré et déçu, mais là il y a un match qui arrive rapidement et on va encore affronter ce genre d’adversaire. Il faut faire preuve de plus de caractère sur ce genre de rencontre. A Quevilly, on peut faire des changements, oui, Mais quand on voit l’équipe qui termine en face, il y a presque six joueurs devant, il n’y a plus de tactique. Il fallait être solide et les sanctionner quand on a les opportunités. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes.
Physiquement, dans quel état est le groupe avant ce troisième match en l’espace d’une semaine ?
On tire beaucoup sur certains joueurs. Sur le match de mardi, à un moment donné, cela a été difficile. On a amené un peu de fraîcheur avec les rentrées de Kylian (Kaïboue) et Ring (Sebastian). On essaie de regarder les options qu’on avait pour apporter du sang neuf pour pouvoir changer quelque chose. Les profils qu’on avait (ndlr : sur le banc) ne nous permettaient pas de pouvoir amener autre chose sur la seconde période. Je ne voulais pas juste changer pour changer. Pour d’autres garçons, ils ont fourni beaucoup d’efforts. Il y a de la fatigue, on arrive en fin de saison et cela va se jouer aussi sur notre capacité à faire le travail invisible, à bien récupérer pour répondre sur les dernières rencontres de la saison.
A ce stade de la saison c’est de la fatigue physique ou psychologique avant tout ou bien même les deux ?
C’est les deux. Les équipes du bas de tableau peuvent être épuisées sur le plan mental et moral. Pour les équipes qui enchaînent, il y a les objectifs qui ne sont pas très loin. Oui, psychologiquement les joueurs ont fourni plein d’efforts et c’est maintenant qu’il faut être très solides et faire encore plus pour obtenir quelque chose.
Quelle est la clé pour l’Amiens SC pour vaincre Troyes samedi soir ?
Il faudra faire preuve de plus de caractère. Au match aller aussi, cela a basculé sur nos temps forts. Je pense qu’on avait eu les opportunités pour marquer et derrière cette équipe avait exploité les pertes de balles qu’on a pu commettre. C’est une équipe de transition avec des joueurs très rapides. C’est une équipe qui descend de Ligue 1 et qui se retrouve dans une position très délicate. A nous de faire ce qu’il faut. Il y a des matchs où on arrive à gagner sur le plus petit des scores et là on marque trois buts et malheureusement on a manqué de solidité, en sachant que c’est notre force. Il faut qu’on arrive à lier l’attaque et la défense pour pouvoir valider ces résultats.
En cas de défaite, Troyes, le premier non relégable, peut revenir à six points de l’Amiens SC. Cela peut-il vous mettre une pression supplémentaire ?
Ils sont à neuf points, si on les bat ils sont morts. Ils ont aussi une grosse pression. C’est un métier à pression. On connaît les attentes et les exigences, les joueurs aussi. On vit avec ça et on aime ça, sinon on ne ferait pas ce métier. C’est ça qui est passionnant. Chaque rencontre est une opportunité de s’exprimer et de montrer ce dont on est capable. J’espère que samedi on verra un beau match pour nos supporters et un résultat positif au bout. Troyes descend de Ligue 1 avec de grosses ambitions et de gros moyens pourtant ils sont à ce niveau-là. Raison pour laquelle ce point à QRM nous laisse un goût amer, mais il ne faut jamais banaliser les points et les résultats.
A chaud, mardi soir, Antoine Leautey estimait que cette saison était à oublier. Comprenez-vous son point de vue et le partagez-vous ?
Il est trop tôt, il y a encore 12 points en jeu. On est conscient de ce qui se passe autour de nous. Je garde le positif dans mon fonctionnement avec le groupe, sans nier l’exigence du haut niveau. J’ai cette exigence au quotidien avec mes joueurs. On a gâché quelques opportunités, mais comme je leur dis, tant qu’on est compétiteurs, il faut tout donner pour terminer le plus haut possible et ce championnat n’est pas encore fini.
Un classement final dans le top 10 serait-il satisfaisant ?
Non, j’ai beaucoup de regrets. Comme je le répète c’est un championnat qui est difficile. Il faut batailler à chaque match. Il y a des points qui nous ont échappés, il y a des points que nous sommes allés chercher avec beaucoup de caractère et de personnalité. J’attends de mes joueurs sur ces derniers matchs d’afficher cet engagement-là pour aller chercher les 12 points en jeu.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Raphaël CORNETTE
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
Mr Daf, nous avons gagné une fois en 12 matches depuis début février, vous ne voulez pas « banaliser » les points (ou plutôt « le » point, puisque notre spécialité c’est le match nul qu’on collectionne avec soin) mais n’est ce pas l’objectif (gagner le match) quand on rentre sur le terrain? notre équipe banalise surtout la non victoire, on se demande même si elle se croit encore capable de remporter un match. Si on fait encore un résultat autre Vs Troyes il va falloir se demander sérieusement si on continue ensemble la saison prochaine et je pense que notre président se pose la même question.