Débarqué de Géorgie avec l’étiquette de superstar dans son pays d’adoption, Flamarion n’a pas tardé à s’imposer comme l’un des leaders techniques du VAFC. Une adaptation express qui ne doit rien au hasard, lui qui n’a pas tardé à prendre le pli de sa nouvelle vie, aussi bien sur et en dehors des terrains.
Une arrivée anticipée et des mois de préparation
Il était la curiosité du mois de décembre, lui dont l’arrivée avait été anticipée, mais son accord avec le VAFC datait déjà du mois d’août. Flamarion a pu préparer le terrain avant de débarquer en Ligue 2, « un championnat que je suivais et je trouvais ce championnat très intéressant », avouait-il avant la réception de Rodez, le 24 février . Une question de championnat, mais aussi de standing de club : « C’est un club historique où de nombreux joueurs brésiliens sont passés. J’ai voulu relever ce challenge. »
Un challenge qui vire pour le moment au cauchemar d’un point de vue collectif, puisque le VAFC est lanterne rouge de Ligue 2. « Quand je suis arrivé on avait encore l’espoir de renverser la situation, rappelle-t-il. Aujourd’hui, on doit être réaliste mais néanmoins, dans le football, tout reste possible. Il nous suffirait d’enchaîner deux-trois matchs avec des victoires et on pourrait tenter de renverser la situation car le football c’est ça aussi. Maintenant, on est dans une situation compliquée, on ne peut pas se le cacher. » Une situation en championnat à la complexité renforcée depuis, et que la Coupe de France est venue partiellement faire oublier.
Hors des terrains, Flamarion a trouvé son havre de paix
Au moins le Brésilien peut-il se satisfaire de sa nouvelle vie à Valenciennes. « La situation dans laquelle on est au classement est désagréable, mais tout le reste autour représente quelque chose que j’aime, contre-balance le milieu offensif. J’aime être ici en France avec ma famille, j’aime le club de Valenciennes, la ville et les supporters qui, quand je les croise, me saluent et sont très sympas. » Une adaptation hors-football aussi facilitée par un effectif de tous horizons, aussi bien composée de francophones, que de joueurs venus d’Europe du Nord (Kruse, Woudenberg, Venema…), d’Afrique (Lilepo, Moursou, Basse…) que des championnats est-européenns (Oyewusi, Sabanovic), comme lui.
« Dans le football actuel, c’est logique et c’est d’ailleurs mieux d’arriver dans un hétéroclite comme celui de Valenciennes, que de signer dans un club où il n’y a que des joueurs du même pays, décrypte Flamarion. Ça permet de fréquenter des coéquipiers de toutes nationalités qui sont plus ouverts aussi à vous recevoir, à vous connaître. Ça fait partie de la vie d’un footballeur de se retrouver dans cette situation mais ça ne me pose pas de problème. »
Sur la pelouse, une satisfaction en attente de confirmation
Des problèmes, l’ancien du Dinamo Tibilissi en pose à ses adversaires grâce à un aspect bien précis : sa technicité bien au-dessus de la moyenne à ce niveau. « C’est un joueur avec une qualité technique indéniable, analyse Ahmed Kantari. On sent qu’il a cette maitrise technique pour maitriser le ballon dans sa première touche de balle, cette intention de jouer vers l’avant. » S’il « sent que c’est un joueur qui est pétri de qualité et de talent », l’entraîneur du VAFC n’omet pas pour autant que l’adapation est encore loin d’être achevée.
Non pas dans l’état d’esprit, où il « s’est vraiment très bien intégré » et « s’entend très bien avec ses coéquipiers », grâce à son « expérience » et sa « personnalité » décrit Ahmed Kantari, mais bien à propos du challenge que représente la Ligue 2. « Je pense qu’il doit d’adapter aux exigences de ce championnat, estime le technicien de 38 ans. Il a les capacités physiques pour s’y adapter, il n’y a aucun doute. Des fois, c’est juste connaître un peu mieux la manière dont la plupart des équipes jouent en Ligue 2, qui mettent beaucoup de jeu direct et beaucoup d’intensité et qui jouent beaucoup sur la transition. C’est peut être différent de ce que lui a pu connaitre en Géorgie. »
Apprendre la Ligue 2, avant le National ?
Flamarion confirme : « La Ligue 2, la manière de jouer des équipes, du VAFC, n’a rien avoir avec la Géorgie. C’est vrai qu’on n’a pas beaucoup de temps, c’est rapide, la fin de saison arrive vite. » Mais il peut prendre exemple sur un Souleymane Basse, qu’Ahmed Kantari met en avant : le Sénégalais a mis « quelques semaines, quelques mois pour s’adapter » avant de s’imposer comme « un des joueurs les plus performants de l’équipe. » Le Brésilien n’en est déjà pas si loin, lui qui, à 27 ans, a plus d’expérience que le latéral gauche, de sept ans son cadet.
Avec des modèles comme Lucas Moura ou Ronaldo Nazario, Flamarion veut pratiquer « un football heureux, un football joyeux, un football offensif, un football pour essayer d’apporter, de marquer des buts, d’aider le club offensivement ». Et s’il ne l’a pas encore totalement retranscrit sur le terrain, sa dizaine de sorties avec le VAFC a déjà laissé entrevoir de belles promesses. Reste à savoir s’il restera au Hainaut en cas de descente en National. « J’ai signé au VAFC en étant conscient que c’est quelque chose qui aurait pu arriver. J’ai un contrat et professionnellement, je n’aurais aucun problème à continuer à aller jouer en National. Je suis arrivé pour jouer avec Valenciennes, pour écrire mon nom ici et j’espère que je le ferai », rassure-t-il. Mais cela n’en reste pas moins une autre curiosité.
Propos recueillis par Lucas PIRART-GUTIERREZ, avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport