Obligé de composer avec quelques absences et des dernières sorties moins convaincantes, le RC Lens a changé de dispositif et d’animation à Toulouse (3-1). Un choix payant, expliqué et décrypté par les acteurs de la rencontre.
Une nouvelle formule offensive gagnante
Quoi de mieux que de tenter l’expérience à Toulouse, ville à la culture scientifique développée. Si le 3-4-2-1 lensois a parfois retrouvé sa forme au fil du match, il a surtout laissé place à un 3-5-2 – soit avec Neil El Aynaoui en 6, soit David Pereira da Costa en 10 – et même un 4-4-2 sur de rares séquences défensives. Des systèmes inhabituels, d’autant plus quand l’on connaît l’attachement de Franck Haise et son staff à ce 3-4-2-1 immuable. « Sur les deux derniers matches de Ligue 1, entre Nice (2-0) et Paris (0-2), on n’avait pas marqué de buts. C’est la raison de l’ajustement avec trois milieux et deux attaquants », reconnaît Lilian Nalis.
« Depuis quinze jours, on travaillait cette animation, poursuit l’entraîneur adjoint de Franck Haise, propulsé numéro un en raison de la suspension de l’entraîneur principal du RC Lens. Ça a été positif, même si on a fait un petit ajustement défensif sur la fin de la première mi-temps pour repasser avec une ligne de trois et être plus haut au départ, et pour mieux défendre et mieux mettre la pression sur leur sortie de balle. Cela nous a amené deux attaquants, deux joueurs avec le potentiel de marquer des buts. Ce ne sont pas eux qui ont marqué, mais je pense qu’ils ont beaucoup contribué à ce qu’on se crée des occasions et pour faire marquer les autres. »
Justement buteur, David Pereira da Costa confirme : « Cela fait quelques semaines qu’on travaille sur un autre système. On s’y est vite adapté et cela nous a fait du bien de changer de système ». Un changement qui n’a pas pris de court les Sang et Or, même si la première demi-heure s’est avérée assez délicate dans le jeu. « C’est la première fois que l’on jouait dans ce système, rappelle Neil El Aynaoui, passeur décisif sur l’ouverture du score. On a la chance d’avoir des joueurs qui peuvent jouer à plusieurs postes comme David (Pereira da Costa), qui a commencé 8 et a fini ailier, ou Flo (Sotoca) qui a joué piston droit. C’est plus facile avec des joueurs polyvalents. »
Des ajustements payants et un duo convaincant
À l’instar de “DPDC” ou “NEA”, cette nouvelle animation a également convaincu Florian Sotoca, qui rentre encore un peu plus dans les détails technico-tactiques. « Je trouve que cela s’est plutôt très bien passé avec Neil (El Aynaoui) en pointe basse et deux 8, se réjouit le piston du soir. Il y a eu quelques modifications pendant le match pour mieux les embêter parce qu’ils arrivaient à bien ressortir le ballon. Mais une fois qu’on s’est ajusté, je trouve qu’on a très bien pressé. On a eu la maîtrise du ballon en première-mi temps et ensuite, en deuxième mi-temps, on a pu gérer le match. »
Et tout comme Lilian Nalis, le Narbonnais a été séduit par l’association Elye Wahi – Wesley Saïd sur le front de l’attaque. « Ce système à deux pointes peut être est intéressant puisque Elye était moins esseulé en pointe, décrypte Florian Sotoca. Je trouve qu’il a vraiment fait un gros match dans ses courses et ses appels, où il a fait mal à ses adversaires. Épaulé de Wes (Saïd), ils se sont bien trouvés. » Un choix fort de Franck Haise et Lilian Nalis, quitte à laisser sur le banc Angelo Fulgini et aligner d’emblée Elye Wahi et Wesley Saïd pour la première fois de la saison. Reste à savoir si, avec les retours de blessure et de compétitions continentales, le RC Lens réitérera une expérience qui s’est avérée prometteuse à Toulouse.
Source : France Bleu Nord
Crédits photo : Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport