Battu à quatre reprises à l’extérieur depuis le début de saison, l’Amiens SC confirme ses difficultés en dehors de ses bases. Et si le manque d’efficacité peut expliquer cette sous-performance, un déficit de motivation semble également palpable en fonction des contextes. Une piste écartée par Antoine Leautey, même si ce dernier reconnaît que certains matches sont plus facile à préparer que d’autres avant le déplacement à Rodez, samedi (19 heures) à l’occasion de la 18e journée de Ligue 2.
Antoine Leautey, pourquoi l’Amiens SC peine autant à l’extérieur ?
Je ne sais pas. Il y a des saisons où je me sens mieux à l’extérieur qu’à domicile. On a peut-être plus de repères en général à domicile. C’est vrai que les dernières défaites à l’extérieur, on se fait contrer aussi. C’est bien d’avoir le monopole du jeu, mais il faut aussi être intelligent, construire le match tranquillement, ne pas trop se précipiter.
Peut-on parler de difficulté à se motiver sur certains matches ?
Depuis que je suis à Amiens, je trouve qu’on a toujours répondu présent contre les grosses équipes. Cela montre qu’on a un effectif de qualité. Après, je ne pense pas qu’il y a moins de motivation (ndlr : sur d’autres matches), même si c’est toujours plus plaisant de jouer devant 10 000 personnes que 1 000. De toute manière, on ne peut pas se le permettre, on n’est pas premiers avec dix points d’avance ! C’est juste de la concentration je pense.
Quand on repense à certains matches, notamment celui à Pau où vous perdez la majorité des duels pendant une heure, votre équipe est-elle prête à se faire rentrer dedans et à répondre à cette adversité ?
C’est peut-être ça. On sait que les terrains sont plus petits, de moins bonne qualité et on a des joueurs techniques. Maintenant, ce n’est pas une excuse, on est en Ligue 2 et si on est là ce n’est pas par hasard. Il n’y a pas de petite équipe en Ligue 2, que ce soit Rodez ou Pau. Depuis l’an dernier, où on les avait joué à domicile et où ils m’avaient forte impression, c’est une belle équipe. Ce n’est pas langue de bois de dire qu’il n’y a plus de petite équipe en Ligue 2. Il y a des contextes plus plaisants, comme quand on va jouer à Saint-Etienne ou Bordeaux, mais il n’y a pas de match où je me dis que ça va être facile. C’est vraiment un championnat dur où tout le monde bat tout le monde.
En début de saison, vous faisiez partie des joueurs vantant la maturité de ce groupe. Et pourtant, on voit tout l’inverse sur certains matches, notamment à l’extérieur
Bien sûr. On a plus d’expérience que l’an dernier, où on était très jeune. Les gens veulent toujours une explication, mais il n’y en a pas forcément. Peut-être qu’il faut qu’on parle plus, qu’on communique plus sur le terrain, qu’on en fasse plus à certains moments clés. Les gens vont retenir que le résultat, se disant qu’on a fait un bon match contre Saint-Etienne, mais on a moins d’occasions que contre Troyes où on perd 2-0 dès la mi-temps.
Peut-il manquer un peu de leadership au sein de l’équipe, ce qui explique vos difficultés à gérer certains moments de match ?
Quand même, on a Régis (Gurtner) et aussi Gaël (Kakuta) qui porte un peu l’équipe. Ils communiquent avec l’expérience. Ce n’est pas non plus une personne qui va gueuler sur tout le monde. Tout le monde doit rester focus, concentré et accepter quand quelqu’un lui fait une réflexion. Ce n’est pas négatif, c’est pour le bien de tout le monde.
Propos recueillis par Romain PECHON
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