Aux antipodes de sa réaction après la victoire contre Saint-Etienne (1-0), Omar Daf n’a pas caché sa colère après la défaite contre Troyes (2-0), ce mardi à l’occasion de la 17e journée de Ligue 2. Entretien.
Omar, quel sentiment prédomine après cette rechute de l’Amiens SC ?
C’est une grosse déception. On voulait confirmer après notre belle victoire de samedi. Malheureusement, avoir la possession sur ce genre de rencontre n’est pas gage de réussite à chaque fois. On a été contré à deux reprises, on a couru après le score et ça a été compliqué.
Pourtant l’entame de match était plus prometteuse au regard des intentions de jeu de votre équipe…
C’est ce qu’on fait depuis quelques matches maintenant, le contenu est là. Les garçons se trouvent de mieux en mieux. Malheureusement, quand on joue face à ce genre d’équipe qui jouent leur maintien, il faut être hyper prudent. On ne l’a pas été. Et après c’est plus facile pour ce genre d’équipe quand elle peut évoluer en contres.
Cela ressemble un peu au match déjà disputé ici (ndlr : au stade de l’Aube) contre le Paris FC en septembre dernier…
C’est exactement ça. On est un peu impatient alors que le match n’est pas joué à 1-0. Il faut savoir garder sa lucidité, rester cohérent. Malheureusement, on s’est jeté trop vite pour essayer de revenir au score. Cela a laissé pas mal d’espaces à cette équipe qui a aussi pas mal de joueurs très percutants devant, ce qui a favorisé leur jeu sur la première mi-temps.
On a l’impression que l’équipe a totalement perdu le fil après la sortie sur blessure de Sébastien Corchia…
Cela ne doit pas être une excuse. C’est dur pour lui, j’espère que ce ne sera pas trop grave. Derrière, on doit réagir très vite et malheureusement le but vient nous sanctionner très vite après.
Finalement, vous avez un peu subi ce que vous aviez fait subir à Saint-Etienne samedi…
C’est un championnat où il faut être efficace, où il faut sanctionner l’adversaire. Même en seconde mi-temps, on a eu des situations, des temps forts. Et on n’a pas eu cette capacité à être plus dangereux. C’est regrettable parce que les intentions, la possession et le jeu étaient au rendez-vous. On n’a pas encore été assez tranchants offensivement. On a poussé, cette équipe a beaucoup reculé et a bien défendu son avantage. Par moments, on a manqué de force pour pouvoir les faire plier. Il faut continuer à travailler et se remettre en question.
Il y avait l’espoir que la victoire contre Saint-Etienne débloque quelque chose. Finalement, vous rechutez immédiatement. C’est un vrai coup sur la tête…
Avant cette rencontre, on avait pris sept points sur les quatre derniers matches. Comptablement, c’était positif. Sur le plan du jeu, paradoxalement c’était positif ce soir (ndlr : mardi) mais on a manqué de réalisme et de vigilance. Je suis déçu et énervé de repartir avec ce résultat.
Depuis le mois d’août, l’Amiens SC n’arrive plus à gagner deux matches de suite. Comment expliquez-vous cela ?
Cette équipe s’est arrachée, ça se joue sur pas grand-chose. On a une meilleure maîtrise, plus de frappes, plus de situations. Ils ont été plus efficaces que nous, simplement. Sur l’entame, si on est plus incisifs, qu’on a plus d’engagement et qu’on prend l’avantage, le match peut être totalement différent. Malheureusement pour nous, c’est Troyes qui a fait la course en tête. Ensuite, on leur a laissé pas mal d’espaces. Ce qui n’est pas illogique quand on est mené au score et qu’on doit revenir.
Vous n’aviez pas effectué le moindre changement dans votre onze de départ. N’avez-vous pas ressenti un peu de fatigue au fil du match ?
De toute manière, on n’avait pas trop le choix. On a des postes où on est très limité. J’espère que ce ne sera pas trop grave pour Sébastien. Sur le côté gauche, on est limité et devant on n’a pas énormément de choix non plus. On voit que notre adversaire a aligné exactement la même équipe qu’à Bordeaux. Chaque équipe a mis ses forces vives dans la bataille pour essayer de prendre des points.
Vous avez aussi du mal à trouver le juste milieu d’un match à l’autre…
Si on reste derrière, on va nous reprocher de ne pas prendre le match en main, de ne pas tout donner pour revenir au score. On accepte ce risque. Le week-end dernier, on a mené contre Saint-Etienne, qui s’est pas mal livré et on a eu les occasions pour faire le break. Cela fait partie du jeu aussi. Quand on est mené, on ne peut pas rester derrière.
C’est un vrai frein à vos ambitions, si vous n’êtes pas en mesure de gagner autrement qu’en défendant un avantage au score…
C’est un championnat qui sera disputé jusqu’au bout. Maintenant, il faut relever la tête, corriger les choses qui ne vont pas. On est très déçu de ce résultat, il faut simplement se remettre au travail. On a un match de coupe à venir qu’on jouera très sérieusement. Derrière, il restera deux matches de championnat pour terminer la phase aller.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport
» Sur le plan du jeu, c’était positif ce soir »…. faut quand même oser dire ça après la pire production de la saison derrière PFC-ASC de la J6. Même contre Angers (1-4 chez nous pour mémoire) ça jouait mieux et ce mardi l’adversaire troyen était vraiment très faible. Il faut reconnaitre que Daf a un groupe hyper réduit, et gagner avec Assogba ou Tapsoba dans l’équipe c’est une sacrée mission! Mais qu’il fasse déjà les bons choix avec Carroll au coup d’envoi et l’oubli définitif des fiasco de Williams notamment Tapsoba-Ciss, même pour le banc.