Arrivé librement au Nîmes Olympique (National) cet été après ne pas avoir été reconduit par le VAFC, Mathis Picouleau s’est immédiatement imposé dans le Gard. Pour autant, son avenir s’assombrit peu à peu au sein d’un club à la gestion vivement critiquée et promis à une descente aux enfers imminente. Plongée au cœur du cauchemar du NO.
Le cri du cœur de Frédéric Bompard
« J’entraîne une équipe de football professionnelle. Oui, ça fait deux mois que les clims’ ne fonctionnent plus, donc on a eu chaud puis on a froid. Oui, ça fait quinze jours qu’on n’a plus d’eau chaude. Et je ne vais pas revenir sur l’état des terrains. Mais tous ces facteurs attaquent la compétitivité de l’équipe. C’est ce qui me dérange ! » C’est dans ce contexte dantesque dressé par Frédéric Bompard, entraîneur du Nîmes Olympique, en conférence de presse au début du mois de novembre, que Mathis Picouleau évolue depuis cet été et sa fin d’aventure au VAFC, longue de trois années.
Dans un club aux infrastructures qui ne dit plus rien de son statut professionnel, l’ancien Valenciennois a fait son trou dès son arrivée. Titularisé à douze reprises en treize matches de National, le milieu de 23 ans apporte sa touche technique dans le 3-4-1-2 nîmois (2 buts et 2 passes décisives).
Le détesté Rani Assaf
Malgré des prestations individuelles convaincantes, Mathis Picouleau se retrouve chez des Crocos dans une situation plus qu’alarmante – onzièmes de National, défaite 6-0 à Versailles avant la trêve. D’autant plus qu’il y a quelques jours, Rani Assaf, propriétaire et président du club en fracture profonde avec ses supporters, clamait à Objectif Gard : « J’ai juré que je mettrai plus d’argent dans le Nîmes Olympique » avant d’ajouter que, sans accession en Ligue 2, il restait dix-huit mois de trésorerie en club avant, par la force des choses, un dépôt de bilan et une relégation administrative en R1 qui semblent aujourd’hui inévitables.
Il reste malgré tout une saison à disputer et, par miracle, une éventuelle remontée au second échelon français à aller chercher.« Moi ce qui m’intéresse, c’est qu’après les efforts et quand on a pris la pluie sur la gueule pendant une heure et demie, mes garçons se douchent et aient au moins de l’eau chaude !, enchérissait Frédéric Bompard. Quand on arrive le matin – et croyez-moi, je viens de bonne heure le matin -, il fait froid dans les bureaux ! Je voudrais juste un petit peu d’eau chaude et de chauffage, s’il vous plaît. Je n’en demande pas beaucoup, juste ça. » Mathis Picouleau ne peut qu’acquiescer.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport