Régulièrement blessé depuis son arrivée au RC Lens, Wesley Saïd parvient à enchaîner ces dernières semaines. Si la tendance demande à être confirmée sur la durée, elle n’est toutefois pas due au hasard. Elle est le fruit d’un travail en profondeur entamé récemment par l’attaquant lensois, qui s’est longuement attardé sur ce sujet en conférence de presse. Explications.
Un travail finement ciblé
Il était coutumier du fait et cela commençait à faire grincer des dents à la Gaillette, jusqu’à interroger à son sujet. Depuis son arrivée au RC Lens à l’été 2021, Wesley Saïd a manqué 267 jours de compétition et 40 rencontres pour cause de blessures, le tout étalé sur deux premières saisons dans l’Artois jonchées de pépins physiques. À la fin de l’été, l’attaquant de 28 ans avait même rechuté et ravivé les doutes à propos de sa fragilité physique et plus particulièrement de ses ischio-jambiers, touchés à répétition.
« Je travaille un petit plus en déséquilibre parce que c’est plus ce genre de mouvements que je retrouve sur le terrain, décrypte le principal intéressé. Les deux dernières blessures, c’était sur des penalties à l’entraînement. C’était un mouvement de bassin contraire à ma jambe de frappe, donc j’essaye de pas mal renforcer ça en salle. Et j’essaye de faire pas mal de choses aussi sur mon hygiène de vie, ma manière de manger. Essayer de tout changer et voir ce que ça donne. » Un changement d’approche radical – mais sans doute nécessaire -, en étroite concertation avec le staff lensois : « Maintenant, le club sait comment je fonctionne, je sais aussi comment le club fonctionne. C’est un tout qui fait que je me sens bien aujourd’hui et que j’arrive à enchaîner. »
Wesley Saïd moins professionnel avant cet été ?
Un déclic ? Pas forcément, mais plutôt une impression globale et sur la durée, qui a fait prendre conscience à Wesley Saïd que tout ne tournait peut-être pas totalement rond dans son approche. « J’ai remarqué que je laissais peut-être passé un peu trop de choses, je voyais que je le payais rapidement comparé à d’autres, assume-t-il. Avant, avec les blessures à répétition, c’était compliqué quand j’arrivais sur le terrain, j’avais toujours cette pensée un petit peu négative. »
Des appréhensions qu’il a progressivement gommées à force de travail et de nouvelles mesures. « J’ai accentué des choses dans mon sommeil, dans mon alimentation. Je suis un peu plus suivi », en plus d’un travail approfondi avec le préparateur mental du club. En bref, « plein de petites choses » qui lui ont « permis de (se) libérer ». Tout cela avec un seul et unique objectif en tête : « tout mettre en œuvre pour être performant et ne pas avoir à me poser des questions une fois sur le terrain ». Les questions, beaucoup s’en posaient légitimement à son sujet à l’aube de cette saison. Wesley Saïd les fait peu à peu s’évaporer, sous condition de ne pas rechuter. Une énième fois.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport