Tout au long de la saison, Mathieu Dubrulle nous livre son opinion sur les performances de l’Amiens SC dans la chronique intitulée le Débrief. Cette semaine, notre confrère de France Bleu Picardie revient sur la défaite à Pau (1-0), le quatrième match sans gagner ni même marquer de buts pour la formation d’Omar Daf.
Un état d’esprit défaillant
Si l’Amiens SC a encore péché dans le contenu à Pau, avec une animation offensive toujours aussi atone, c’est surtout l’état d’esprit affiché – durant une grande partie de la rencontre – qui s’avère inquiétant pour Mathieu Dubrulle.
« Le plus inquiétant reste la passivité de l’équipe, le manque d’amour-propre, de combativité. J’ai vu une équipe d’Amiens se faire marcher dessus pendant une grande partie de la première mi-temps, puis jouer à la baballe en deuxième. Toutes les valeurs de combativité et le supplément d’âme ont été affichés par Pau. C’est la quatrième année d’affilée qu’on voit ça là-bas. On sait qu’on va se faire rentrer dedans, tout le monde le savait, mais on est incapable de répondre à ça. On a vu des joueurs impuissants, incapables de répondre au défi physique, de rentrer dans la bataille. Ils ont été dépassés dans tous les compartiments du jeu, mais surtout au niveau de la mentalité qu’il faut afficher sur un tel match. Si ça ne fait que 1-0, c’est grâce à (Régis) Gurtner. Même quand Pau était essoufflé, ils ont pu jouer dans un fauteuil.
J’ai trouvé cette équipe d’Amiens sans orgueil et incapable de se faire violence. La détermination et l’envie étaient vraiment du côté de Pau. Et quand bien même le début de match est raté et que tu retrouves mené 1-0, ce n’est pas grave, tu as encore le droit de réagir. Je connais une équipe qui a déjà marqué à la 96e. Là, on n’a pas vu de révolte, au-delà même de parler d’inspiration d’offensive. A aucun moment, ils ont tenté de mettre le feu sur le but adverse. A la fin, j’ai vu des joueurs tête basse, la tête rentrée dans les épaules, même chez les cadres. C’est comme si un sentiment d’impuissance se dégageait déjà de cette équipe. A Pau, Amiens n’a pas pris une leçon de football, mais une leçon de détermination. Ils n’ont jamais donné le sentiment d’y croire. Amiens était en dessous de tout, surtout dans l’état d’esprit. L’attitude est inquiétante. »
Un embryon de crise à l’Amiens SC
Si la situation est encore loin d’être délétère, avec quatorze points pris en neuf matches, la dynamique actuelle et le mauvais souvenir de la saison dernière, autant pour le club que pour son entraîneur, font que les dirigeants de l’Amiens SC ont décidé de prendre les choses en main. Une attitude logique selon Mathieu Dubrulle.
« Il faut tirer la sonnette d’alarme dès aujourd’hui. Il n’est jamais trop tôt pour éviter une relégation en National ! J’ose espérer que le club l’a compris. Il y a eu une réunion ce lundi matin, Christophe Duprez ne se voile pas la face et ça fait du bien d’entendre des dirigeants clairvoyants. Il faut tirer les leçons de la saison dernière, avec une énorme frayeur pour un club qui a évité de peu la relégation. Est-ce le cas au niveau du recrutement effectué ? Je n’en suis pas sûr ! On est retombé dans les travers d’un recrutement bling-bling pas forcément en adéquation avec les besoins de l’entraîneur. Je ne suis pas totalement convaincu que ça soit le cas. L’animation est d’une très grande pauvreté. »
Omar Daf toujours l’homme de la situation ?
Déjà vivement contesté par certains supporters, potentiellement les mêmes qui l’adulaient après le bon début de saison sur le plan comptable, Omar Daf se retrouve tout naturel au milieu de toutes les discussions. Au point de se demander s’il peut redresser la barre, un an après avoir connu une situation similaire à Dijon.
« Il y a chez lui la volonté de toujours positiver, c’est de la communication. Il cherche toujours à se raccrocher à ce qui va bien mais, de match en match, il y a de moins en moins de choses auxquelles se raccrocher. Tout ça est tout doucement étouffé par les lacunes criantes de cette équipe. A sa décharge, il fait aussi avec ce qu’il a. Je me demande s’il ne va subir ce qu’a subi Philippe Hinschberger la saison dernière, à savoir un sentiment de grande lassitude et d’impuissance.
Il change de système, de joueurs, ça ne fonctionne pas. Pour un entraîneur réputé pour ne pas faire trop de changements, il en fait deux dès la mi-temps à Pau. Que peut-il faire de plus avec des joueurs aussi décevants que (Abdoul) Taposba et Doums Fofana ? C’était logique de les sortir. Maintenant, pourquoi cette équipe n’a pas été remobilisée à la mi-temps ? Sur le terrain, il n’y a pas les leaders pour le faire, mais j’espère aussi qu’Omar Daf n’est pas déjà paumé dès la 9e journée. De toute façon, les coaches défilent et ressortent lessivés de ce club. A qui le tour ? Peut-être à Omar Daf. »
Pour avoir l’avis des polémistes de Mathieu Dubrulle sur cette crise de résultats traversée par l’Amiens SC depuis trois semaines, rendez-vous ce soir (18 heures) sur France Bleu Picardie.
Propos recueillis par Romain PECHON
Côté soutien, il faudrait quand même jeter un œil dans l’Artois. Le pseudo supporter amiénois pourrait s’inspirer du soutien indéfectible des lensois envers leur club et leurs joueurs. Ici, une 9eme place, certes décevante avec ces deux nuls et ce non match à Pau- et on est déjà dans le pessimisme ambiant et la critique permanente ! Et ne parlons pas de tous ces excellents recruteurs et investisseurs qui demandent la tête de Williams… ou le départ de Joannin.
Cela fait quatre ans, qu AMIENS a une équipe de merde avec des joueurs de merde et un entraîneur de merde depuis qu’Pélissier est parti. Amiens n’a plus de fond jeu . Je comprends le désarroi des supporters
Je trouve le recrutement plutôt bon, et même très intéressant.
Urhoghide, Boya, Do Couto, Corchia, Kaïboué, Sauvage et Carroll… c’est quand même du lourd et je peux vous dire que l’ensemble des clubs de Ligue 2 auraient rêvé de recruter ces joueurs là.
La seule erreur de casting c’est Omar Daf. Il a montré ses limites dans un passé récent, et s’il est un bon entraîneur de centre de formation il n’a clairement pas la carrure pour manager un club pro.
Enfin, quand on recrute un joueur de l’envergure d’Andy Carroll on met l’équipe à son service, c’est évident. Là on le laisse sur le banc et on persiste avec Mafouta ?? C’est du suicide.
Je partage cette analyse lucide
Faut vraiment être maso pour regarder nos matchs.
C’est le recrutement de John Williams, mais il a fait gagner 32 millions à Bernard JOHANNIN depuis un an
Va-t-il partir ou c’est le vestiaire qui se révolte contre Omar Daf ?
Je pense qu’il faut remettre tout à plat même s’il le faut redescendre en national car le mal vient du recrutement déjà le coch et plus de la moitié des joueurs aller bon courage et j’espère qu’il vont remonter